Les petits concessionnaires automobiles vont-ils disparaître du marché belge ?

Le monde de la distribution automobile est en pleine mutation. Le monde des concessionnaires en particulier est chamboulé avec une multitude de regroupements et de fusions qui entraîne la disparition des petites concessions. L’avenir est-il aux grands groupes ?

Publié le 6 octobre 2023
Temps de lecture : 4 min

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Les petits concessionnaires automobiles vont-ils disparaître du marché belge ?

Depuis plusieurs années, les petites concessions automobiles disparaissent les unes après les autres au profit de grands groupes automobiles. Selon L’Avenir qui a mené l’enquête, l’an dernier, les dix plus grands groupes de concessionnaires belges ont réalisé 28% des ventes de véhicules neufs (utilitaires compris). C’est dire l’importance que ceux-ci occupent dans le paysage de la distribution automobile. Mais il faut dire que les importateurs poussent à cette transformation, car il est évidemment plus simple de négocier avec un grand groupe qu’avec une mosaïque de petits points de distribution. Ce qui est aussi le cas quand il faut exiger des investissements importants quand il faut mettre les concessions aux normes.

Ces dernières années, les rachats, regroupements et fusions ont donc été légion. Les chiffres sont d’ailleurs évocateurs : en 2018, la part des dix principaux groupes ne représentait que 15,5% des ventes en Belgique et les 50 concessionnaires les plus importants se partageaient un tiers des ventes. Aujourd’hui, cette répartition est totalement différente : leur part a presque doublé, pour atteindre les 60%.

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Pas belges

L’enquête de L’Avenir montre que ces grands groupes ne sont plus forcément belges et que le secteur s’est donc fortement internationalisé. La preuve : en 2022, le géant néerlandais Van Mossel Automotive Groep a détrôné D’Ieteren qui, pendant des années, a occupé la tête. Leader aux Pays-Bas, ce groupe progresse rapidement en Belgique (+15,7% l’an dernier) tandis qu’il renforce sa position dans d’autres pays à coup d’acquisitions. Van Mossel n’est en outre pas le seul : le suédois Hedin Automotive (concessions Mercedes) a progressé de +20% l’an dernier. La Belgique va donc suivre le modèle hollandais avec la domination de grands groupes selon la société de consultance Aumacon spécialisée dans le secteur.

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Cela dit, la concession reste jusqu’à aujourd’hui le lieu privilégié pour découvrir une automobile et passer commande. Il n’y a que Tesla qui est parvenu à imposer son modèle digital. Les marques chinoises s’en rendent d’ailleurs compte et elles doivent aujourd’hui déployer de gros efforts pour développer leur réseau de showrooms incontournables pour conclure des achats, même si dans le même temps, les ventes de voitures neuves se contractent. Le marché tournera en effet autour des 400.000 unités, bien loin des records que l’on a pu connaître (jusqu’à 550.000 voitures neuves sur une seule année). Et cela continuera probablement avec le développement d’autres formes de mobilité.

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La voiture électrique met la pression

En outre, le passage à la voiture électrique constitue une autre contrainte avec laquelle les concessionnaires doivent composer. Les investissements que exigés sont tels que certains n’ont pas d’autre choix que de jeter le gant faute soit d’argent pour financer les transformations, soit faute de personnel qualifié. Et la pression va encore s’accroître, car les voitures électriques exigent moins de maintenance, ce qui rognera encore sur les marges et la rentabilité.

Selon le groupe Louyet interrogé par L’Avenir, tout le monde ne passera pas nécessairement à l’électrique, car il y aura toujours une demande pour les voitures thermiques, moins chères, notamment en occasion. Cela dit, pour les petits concessionnaires, les conditions deviennent de plus en plus compliquées quand on n’a pas l’opportunité de mutualiser des coûts (ressources humaines, comptabilité, etc.). Les frais sont importants et les volumes pas suffisants, surtout avec des marges qui, elles aussi, se sont réduites au fil des ans. Y a-t-il une échappatoire ? Louyet voit des opportunités avec le marché de l’occasion qui va gagner en importance, mais aussi avec une diversification des métiers : un peu de fleet, des propositions de vélos, de motos, etc.

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Le TOP 10 des groupes de concessionnaires en Belgique en 2022 (source Aumacon)

1. VAN MOSSEL : 24.729 ventes (+15,7%)
2. D’IETEREN : 22.874 ventes (-2,7%)
3. À & M GROUP : 13 .343 ventes (-0,6%)
4. GROUPE RMGA : 11.391 ventes (+43,9%)
5. AUTOSPHERE : 9.939 ventes (+ 5,3%)
6. GROUPE SCHYNS : 8.700 ventes (-6,6%)
7. VALCKENIER GROEP : 7.972 ventes
8. HEDIN AUTOMOTIVE : 7 .930 ventes (+ 20,9%)
9. GROUPE LOUYET : 6.820 ventes (+ 34,8%)
10. GROUPE GOYENS : 6.230 ventes (-13,1%)

 

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Photos : © Autosphere, Groupe Schyns, Groupe Louyet

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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