Les ventes de voitures neuves se portent à nouveau bien en Belgique après plusieurs années de difficultés dues à des crises successives (Covid, pénuries, guerre en Ukraine et crise de l’énergie, inflation, etc.). Redevenu favorable, le contexte pousse à nouveau à la consommation. Les immatriculations de voitures neuves ont ainsi totalisé 135.140 nouveaux véhicules au cours du premier trimestre de 2024 dont 60% sont imputables aux entreprises. C’est un peu moins que précédemment (70%).
Naturellement, qui dit entreprises dit aussi voitures électriques ou voitures fortement hybridées afin de pouvoir s’inscrire dans les règles avantageuses de la fiscalité belge. Ainsi, les voitures électriques et les voitures hybrides rechargeables comptent pour 2 véhicules sur 3 immatriculés en société. La part du 100% thermique est donc devenue minoritaire.
Model Y en tête
Si on regarde de plus près les immatriculations de voitures neuves, on constate que le Tesla Model Y est le plus prisé avec 4.769 unités écoulées au cours des 3 premiers mois de 2024. Mais ça, c’est au global. Le Model Y est en effet surtout populaire en Flandre. À Bruxelles, c’est le Volvo XC40 hybride qui finit en pole position et en Wallonie, c’est… la Dacia Sandero ! On connaissait déjà de longue date le déséquilibre économique entre les différentes régions du pays. Mais est-ce à ce point caricatural ?
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Si cette répartition peut en faire sourire, elle ne reflète évidemment pas la réalité que certains voudraient défendre. Et elle ne peut donc nourrir l’éternelle polémique nord-sud. Car les chiffres sont parfaitement explicables en fonction de plusieurs facteurs. Bien sûr, il y a une part de réalité économique, le pouvoir d’achat étant plus faible en Wallonie. Personne ne le contestera. Les voitures électriques restent très chères et il est donc logique que la répartition entre les différentes régions soit différente : 77% des voitures électriques ont été immatriculés en Flandre, 16% à Bruxelles et seulement 7% en Wallonie.
D’autres freins
Cela dit, le pouvoir d’achat plus faible ne constitue pas la seule explication. Il faut aussi compter sur l’infrastructure de recharge nettement moins développée en Wallonie, comme l’indiquait la fédération Traxio à nos confrères de Het Nieuwsblad. Il existe en effet aujourd’hui 12.000 bornes en Flandre (soit plus de 34.000 points de charge, car une borne concentre parfois plusieurs prises) contre seulement 2.100 en Wallonie. L’écart est donc abyssal et il concourt à ce que les acheteurs wallons se détournent des voitures à batterie. Par ailleurs, l’urbanisation joue aussi un rôle important. Beaucoup de ménages flamands disposent d’une maison et donc d’une allée de garage, ce qui facilite naturellement l’utilisation (et la recharge) d’une voiture électrique.
En outre, il faut aussi compter avec une majorité de leasers dont les bureaux sont implantés en Flandre. La voiture, souvent électrique ou hybride rechargeable, sera donc immatriculée au nord du pays, même si elle est utilisée dans le sud. Enfin, il y a aussi – et en tout cas en 2024 – la prime à l’achat flamande qui soutient les acheteurs particuliers à hauteur de 5.000 euros dans le cadre de l’acquisition d’une voiture neuve, ce qui n’est évidemment pas le cas en Wallonie.
Quoi qu’il en soit, même si le Wallon roule plus en Dacia, les voitures électriques et hybrides continuent de progresser. Au cours du premier trimestre 2024, les voitures hybrides (autorechargeables et rechargeables) ont pesé pour 30% de toutes les immatriculations tandis que les voitures électriques ont compté, elles, pour 23%. Ce qui signifie que, désormais, plus de moitié des nouvelles voitures sont fortement ou totalement électrifiées, relève la FEBIAC. La transition se poursuit donc…
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