La guerre en Ukraine est tout ce que tout le monde redoutait depuis plusieurs semaines, mais sans vouloir y croire. Or, c’est arrivé : Vladimir Poutine a donné l’ordre d’envahir cet ancien territoire qui appartenait à l’URSS. Les pays européens se sont réunis pour prendre un certain nombre de sanctions économiques face au géant russe qui vient directement menacer l’Union européenne. Il n’est pas question d’intervenir militairement, mais bien de lancer diverses sanctions économiques afin de compliquer les affaires avec la Russie et de l’assécher financièrement.
Naturellement, de telles sanctions (interdiction d’importer des produits en Russie et d’acheter des matières russes notamment) va porter préjudice à des milliers d’entreprises européennes qui ne pourront plus commercer avec la Russie, ou de manière nettement réduite. Parmi les entreprises concernées, certaines sont des marques automobiles.
Renault en première ligne
La marque française Renault se retrouve bien malgré elle en première ligne dans ce conflit. Car Renault est monté en 2008 au capital d’Avtovaz, la société qui produit la marque Lada et elle y a investi massivement depuis cette date. Renault a en effet engagé plus de 1 milliard d’euros pour moderniser Avtovaz et l’État russe veille de près sur cette association, notamment via l’entreprise Rostec qui détient 32% du capital (68% pour Renault) et qui est une entreprise très connue pour ses participations dans le secteur militaire. Autant dire que c’est précisément ce type de structure qui est visée par les sanctions européennes.
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En 2021, Avtovaz a écoulé plus de 480.000 voitures, ce qui fait de la Russie le deuxième marché d’importance pour la marque au losange après la France. La part de marché de Renault en Russie représente 28,8% grâce à la marque Lada, ce qui pèse pour 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur des revenus de 46,2 milliards d’euros de Renault en 2021. Or, Renault vient justement de réaliser un redressement spectaculaire – certes la marque a souffert du covid et souffre encore des pénuries de semi-conducteurs, mais les ventes progressent sur les principaux marchés, comme l’Allemagne, la France, l’Espagne, UK, etc.). Du côté de la marque, on se veut rassurant en indiquant que les chaînes d’approvisionnement ne sont pas impactées. Mais elles pourraient l’être bientôt, car les usines russes dépendent de pièces importées (40% pour l’usine de Moscou et 20% pour les autres sites)… Et c’est notamment le cas pour les fameux semi-conducteurs (puces électroniques) pour lesquels le Japon vient d’ailleurs de suspendre ses livraisons.
Quelles sont les autres marques concernées ?
Si le cas de Renault est particulier du fait de ses liens avec d’Avtovaz, d’autres marques ont toutes les chances aussi d’être impactées par les sanctions prises contre la Russie. En effet, si on jette un œil aux meilleures ventes russes de 2021, on constate que des marques comme Kia, Hyundai, Volkswagen, Toyota, mais aussi Skoda, Nissan et Mazda sont directement concernées par cette crise.
Si une issue n’est pas trouvée rapidement à la guerre, ces marques pourraient aussi se voir impactées par la situation, non seulement avec une baisse des ventes, mais aussi avec des difficultés pour le marché des pièces détachées qui est pourtant tout aussi essentiel.
Et les marques de luxe ?
Enfin, même si les, volumes sont plus marginaux, il ne faut pas oublier les marques automobiles de luxe dont la Russie est particulièrement friande. On pense notamment à Porsche qui écoule tout de même plus de 5.000 voitures par an sur ce territoire. Et c’est sans compter les autres Bentley, Lamborghini ou Ferrari dont les oligarques et les personnes nanties sont fans et passent souvent des commandes spéciales très rémunératrices pour les marques de prestige.
On n’ose dès lors pour ces entreprises imaginer les conséquences d’un durcissement des mesures économiques, un scénario qui a pourtant toutes les chances de se produire puisque l’Allemagne vient de changer d’attitude et de prôner une sortie du fameux réseau Swift pour les banques russes.
Qu’est-ce que Swift ?
Swift est l’un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière et qui fait transiter des ordres de paiement entre banques, ordres de transferts de fonds de la clientèle des banques, ordres d’achat et de vente de valeurs mobilières, etc. Ce système permet une communication rapide, confidentielle et peu coûteuse entre établissements financiers. En clair, sans Swift, les paiements vont être compliqués dans un sens comme dans l’autre, si pas impossibles.
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