Le contrôle technique est une matière régionalisée depuis maintenant plusieurs années. Et force est de constater que les règles sont en train de changer. En effet, récemment, la Flandre a décidé que les voitures de plus de 4 ans, mais de moins de 160.000 km ne devraient plus passer dans les centres d’inspection que tous les deux ans au lieu de chaque année. Cette mesure s’avère nécessaire, car les centres de contrôles sont débordés et, malgré les efforts mis en place, il reste compliqué d’obtenir un rendez-vous. Cette mesure permettra d’éviter le contrôle technique à plus de 500.000 voitures par an. Pour la ministre de la Mobilité flamande, Lydia Peeters (Open VLD), cela ne porte pas préjudice à la sécurité routière, ce qui n’est pas l’avis de son homologue wallonne, Valérie De Bue (MR) qui a refusé d’implémenter cette règle au sud du pays.
D’autres nouvelles règles
Cela dit, cet espacement des visites dans le temps ne sera pas la seule modification aux règles du contrôle technique en Flandre. En effet, à partir de 2025, les automobilistes qui ont écopé d’un carton rouge ne devront plus nécessairement représenter leur voiture dans un centre d’inspection après les réparations. En effet, le garagiste qui les aura effectués pourra lui-même délivrer une carte verte de contrôle technique. À l’inverse, les centres de contrôle technique pourront eux aussi réparer certains défauts directement sur place lors de la visite. Une révolution.
L’objectif de Lydia Peeters est toujours le même : « Les files d’attente dans les centres d’inspection doivent disparaître, la convivialité doit augmenter », a déclaré la ministre flamande. Ces mesures devront donc permettre de réduire les files, mais aussi de gagner du temps et, au final, de l’argent.
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Quels problèmes ?
L’idée est bien évidemment de ne pas tout permettre. Selon HLN qui a interrogé la ministre, l’objectif est de réexaminer « les réinspections qui permettent d’augmenter le plus possible la capacité des centres de contrôle et qui peuvent être effectuées par le plus grand nombre possible de réparateurs. » En clair, ce sont donc les petits défauts qui seront renvoyés à la bonne attention des garagistes. On parle donc des défauts d’essuie-glace, de pneus, de rétroviseurs ou des pare-brise cassés ou des problèmes de phares, mais aussi les problèmes de filtres à particules. Selon Lydia Peeters, ces petits soucis représentent 600.000 refus par an. De leur côté, les centres de contrôle technique pourront aussi effectuer des toutes petites réparations, par exemple lorsqu’une ampoule de phase casse pendant la visite.
Bien évidemment, tous les garagistes ne seront pas habilités à délivrer des cartes vertes de contrôle technique. Les candidats seront donc agréés et ils devront prouver la possession de l’équipement adéquat de même que les compétences pour intervenir valablement. Les compétences notamment devront a minima être les mêmes que celles des inspecteurs opérant dans les centres de contrôle technique. Et la ministre prévient : il y aura des formations, des examens et des mises à jour obligatoires. À noter que cette solution du garagiste est proposée à titre d’option à l’automobiliste qui, s’il le souhaite, pourra toujours faire vérifier sa voiture dans un centre.
300.000 véhicules par an
Lorsque la mesure sera pleinement implémentée, le cabinet de la Mobilité estime que ce seront 300.000 véhicules par an qui pourront être traités directement chez les garagistes. En tout, en combinant les 500.000 voitures pour lesquelles le contrôle technique sera espacé à 2 ans, ce sont donc au total environ 800.000 voitures qui ne passeront plus par les centres chaque année. De quoi théoriquement résorber les files.
Cela dit, on se pose naturellement la question des fraudes potentielles que ce dispositif pourrait encourager. Et là aussi, Lydia Peeters dit avoir tout prévu. Pour éviter les abus, les réparations et la réinspection ne pourront pas être effectuées par les mêmes personnes. Ce qui signifie qu’au sein d’une même entité, l’inspecteur doit pouvoir jouir d’une indépendance et peut-être même d’une protection contre le licenciement, comme les syndicalistes ou les femmes enceintes. Dans le même ordre d’idée, le garagiste devrait aussi laisser une trace de son intervention dans le système Car Pass, histoire de garantir aussi la réparation.
Le système permettra aussi que le garagiste-réparateur facture sa réinspection, mais jamais plus de 15,40 euros, soit le prix pratiqué dans les centres de contrôle technique. À voir si tout cela fonctionnera. Aux Pays-Bas, c’est déjà le cas d’ailleurs et ça ne pose pas de problème.
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