Depuis la fin de la crise, il subsiste toujours une hésitation : le trafic est-il plus fluide ou plus dense que précédemment ou a-t-il tout simplement retrouvé son niveau habituel ? Manifestement, elle est pire qu’avant si on ne croit VIAS qui a comparé les temps de parcours des automobilistes au départ de quatre grandes villes de Wallonie : Tournai, Mons, Namur et Liège. L’exercice a été fait le matin et le soir, afin de dresser la situation la plus complète possible.
Pour les résultats, VIAS a comparé les 15 jours qui ont précédé le lock down ainsi que tout le mois de février sauf les congés de carnaval qui sont traditionnellement moins impactants au niveau des embouteillages. Au final, il apparaît que les choses se sont améliorées par rapport à avant le Covid, mais uniquement en matinée. Selon VIAS, les navetteurs auraient vu les embouteillages se réduire de 10% : aujourd’hui, il ne faudrait donc plus « que » 74 minutes pour atteindre Bruxelles contre 82 minutes précédemment. Si en 2020, les automobilistes passaient 52% de leur temps dans les ralentissements pour se rendre jusque dans la capitale, ils ne seraient plus ralentis que pendant 29% de leur trajet, ce qui montre donc que le trafic est devenu plus fluide. Bien évidemment, certains trajets montrent des améliorations plus marquées (le temps de parcours par exemple entre Mons et Bruxelles s’est allongé), mais c’est aussi en raison de la présence de travaux à longue échéance.
L’enfer en soirée
Toutefois, les chiffres de VIAS sont totalement autres lorsqu’on se penche sur les heures de pointe en soirée. En effet, les temps de parcours ont tous augmenté. Un retour vers Liège exige aujourd’hui 2 minutes de plus, un retour vers Mons 11 minutes de plus et encore 7 minutes de plus pour un Tournaisien.
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VIAS explique cette disparité des embouteillages le matin et le soir. En effet, la crise de la Covid a amené en fait plus de flexibilité pour les travailleurs, ce qui signifie que ceux-ci étalent davantage leurs déplacements. Certains commencent chez eux, puis prennent ensuite la route du travail, justement pour profiter d’un trafic moins dense. Évidemment, cet étalement ne se produit pas en soirée, car les navetteurs rentrent presque tous pour la même heure. Ou en tout cas dans une tranche horaire qui varie beaucoup moins.
Des alternatives
En clair, s’il y a moins d’embouteillages le matin, c’est uniquement en raison de l’étalement des trajets. Et il y a donc fort à parier que sans cet étalement, la situation serait pire qu’avant la Covid.
Ce qui VIAS constate aussi, c’est qu’il n’y a plus vraiment de règle et que les embouteillages sérieux peuvent aussi survenir en dehors des heures de pointe, à toute heure de la journée. Cela s’explique non seulement par le fait que le trafic plus étalé reste dense, mais aussi parce que les applications de mobilité et de reroutage telles que Google Maps ou Waze ont tendance à proposer les itinéraires alternatifs via des routes secondaires qui ne sont pas du tout adaptées à un tel flux de voitures. Les embouteillages ne se produisent dès lors plus uniquement sur les grands axes, mais aussi en dehors et précisément sur ces itinéraires alternatifs qui ne fonctionnent finalement que pour les premiers qui les empruntent…
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