Depuis le 1er janvier 2023, le contrôle technique est devenu obligatoire pour les motos de 125 cm3 et plus – ainsi que les électriques à partir de 11 kW –, mais uniquement en cas de revente, d’accident ou de demande spécifique de la police en cas de doute de la conformité d’un engin. Il s’agit donc de protéger le consommateur-acheteur, mais aussi de vérifier si les réparations ont bien été effectuées après un sinistre.
Cela dit, depuis l’entrée en vigueur du dispositif, les refus et octrois de cartes rouges semblent particulièrement nombreux. En Wallonie, on estime à environ 30% des véhicules présentés les refus tandis qu’en Flandre, on atteint les 20% de recalés. Cela est évidemment beaucoup et, du côté du contrôle technique, on indique que cette part élevée de refus prouve qu’il était temps de mettre en place du dispositif.
Des motards en colère
Évidemment, du côté des motards, on ne voit pas les refus du contrôle technique du même œil et on fustige le dispositif, arguant que c’est un nouveau moyen pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’État. Certains motards interrogés par les médias vont encore plus loin dans leur analyse et relèvent l’incompétence des agents du contrôle technique. Une position que réfute le groupe AutoSécurité qui soutient que tous les agents en charge du contrôle des motos sont eux-mêmes motards et qu’ils ont reçu une formation spécifique.
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Ceux qui critiquent le contrôle technique avancent de surcroît que le fait de recaler de nombreuses motos n’est rien d’autre qu’une stratégie pour faire faussement croire de l’intérêt de ce nouveau contrôle. Une attaque à laquelle AutoSécurité répond à nouveau en soulignant que les refus sont bel et bien liés à des défauts techniques graves, comme des pneus lisses, des freins usés ou des fuites d’huile…
Un intérêt évident
La Fédération des motards de Belgique (Fedemot) estime que l’instauration de ce contrôle technique n’est pas inutile, car elle offre des garanties à l’acheteur. Mais cela ne décourage pas les opposants qui, en Wallonie, se sont rassemblés sur une page Facebook et qui rappellent à qui veut bien l’entendre que les défauts techniques ne sont à l’origine que de 0,3 à 0,5% des accidents avec blessé ou tué.
Ces mêmes opposants indiquent en outre qu’une part des refus sont injustifiés, car non fondés sur des problèmes techniques comme l’affirme AutoSécurité. C’est le cas par exemple pour les plaques d’immatriculation mal positionnées ou relevées ou le bruit à l’échappement lorsqu’il dépasse la norme prescrite pour l’engin (et qui est spécifique à chaque modèle, car il n’y a pas de limite en tant que telle, tout dépend de l’homologation).
A priori, pas de quoi choquer puisque le mauvais positionnement des plaques vise à échapper aux contrôles tandis que les échappements modifiés entraînent des empreintes sonores parfois très préjudiciables pour les riverains. Non ? En revanche, certaines motos seraient refusées en raison de modifications esthétiques et là, ce pourrait effectivement être abusif. C’est le cas, par exemple, de clignotants spécifiques sur lesquels la mention « CE » n’est pas nécessairement apposée. Apparemment, certaines pièces de customisation seraient homologuées à l’étranger, mais pas reconnues en Belgique.
Et pourquoi pas les moins de 125 cm3 ?
Les opposants au contrôle technique avancent également une différence de régime et, partant, une certaine injustice : pourquoi les motos sont-elles examinées à partir de 125 cm3 et pas les autres ? Il reste en effet les scooters et les mobylettes. Certes, ceux-ci roulent moins vite, mais la question mérite d’être posée, car une bonne part des modifications opérées sur ces engins visent à gagner en vitesse, ce qui présente un vrai risque pour la sécurité routière.
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