La sécurité routière fait partie des grands objectifs de l’Union européenne. Les autorités espèrent en effet que d’ici 2050, il n’y aura plus aucun tué sur les routes du vieux continent. Une sacrée ambition. Pour ce faire, l’Europe renforce progressivement son arsenal législatif et, en attendant la voiture autonome, elle mise sur divers moyens pour parvenir à ses fins.
Naturellement, la vitesse figure en bonne place des priorités concernant la sécurité routière. Car la vitesse est responsable chaque année de nombreux accidents. VIAS estime d’ailleurs que 15% des collisions avec blessés en Belgique sont dus à des excès de vitesse ou tout simplement à une vitesse inadaptée en raison de la distraction.
Bien entendu, il y a plusieurs moyens de réduire la vitesse sur les routes. Il y a d’une part la peur du policier ou de la sanction qui se matérialise avec le renforcement des contrôles tous azimuts. Et, d’autre part, il y a les nouvelles technologies qui peuvent être implémentées dans toutes les nouvelles automobiles.
Une alerte d’abord
Dans les cartons de la Commission européenne, il y a depuis longtemps déjà l’idée d’un limiteur de vitesse intelligent (ISA, pour Intelligent Speed Alert). Et ce n’est pas resté qu’un concept. Car il est déjà en vigueur depuis le 1er juillet 2022 sur toutes les nouvelles voitures homologuées, c’est-à-dire sur les nouveaux modèles qui sont lancés. Mais à partir de ce 1er juillet 2024, ce sont toutes les voitures neuves qui sont concernées par cette mesure obligatoire, sans exception. Ce qui signifie qu’un modèle lancé il y a 7 ou 8 ans et qui est encore vendu en concession devra aussi en disposer.
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Concrètement, le fonctionnement de l’ISA est basé sur une caméra et sur le GPS lorsque celui-ci est monté dans la voiture en question. L’électronique compare ensuite la vitesse inscrite sur les panneaux de limitation et la vitesse réelle du véhicule et elle informe le conducteur qui dépasse la vitesse autorisée via un signal sonore et visuel au tableau de bord. Cela signifie qu’il ne s’agit encore que d’un simple avertissement. Le dispositif n’est à ce stade pas encore en droit de prendre le relais et de réduire (ou d’augmenter) la vitesse automatiquement lorsqu’on entre dans une nouvelle zone de vitesse.
C’est pourtant possible sur certains véhicules qui sont équipés d’un régulateur de vitesse adaptatif. Mais il faut avouer que le système n’intervient pas toujours à bon escient, notamment sur l’autoroute où des ralentissements parfois brutaux sont commandés à hauteur des sorties en raison des panneaux qui signalent une diminution de la vitesse dans les bretelles. Mais on suppose que cet appareillage constitue probablement l’une des prochaines étapes envisagées par la Commission.
Une avancée ?
Que penser de ce nouvel équipement. A priori, celui-ci aurait peu de chances de faire augmenter le prix des voitures, car il a été prévu de longue date. Par contre, une bonne partie de ceux qui l’utilisent déjà sera d’accord de dire que si le système peut s’avérer pratique en cas de distraction, il peut aussi vite devenir énervant avec des intrusions sonores régulières et qui deviennent rapidement source de stress.
Il faut souligner que le système restera toutefois désactivable à chaque démarrage via les commandes ou l’interface de bord. De même, pour des raisons de sécurité, il sera aussi automatiquement désactivé lors d’une forte pression sur la pédale d’accélérateur, comme cela a déjà cours pour le régulateur de vitesse. Car en cas d’urgence, le conducteur doit pouvoir avoir la main. À noter que le système ISA enregistrera aussi toutes les données de conduite et que celles-ci seront susceptibles d’être utilisées par la police en cas d’accident grave. Cette fonctionnalité vise à mieux établir les responsabilités dans le cadre d’un accident. Souriez, parce que vous êtes de plus en plus surveillé.
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