À quoi pourrait ressembler la future vignette routière wallonne ?

La levée d’une contribution globale au réseau routier wallon est souhaitée pour cette nouvelle législature afin de tous les utilisateurs contribuent à l’entretien des infrastructures. Mais quelle forme prendra-t-elle ?

Publié le 18 juillet 2024
Temps de lecture : 5 min

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À quoi pourrait ressembler la future vignette routière wallonne ?

À la suite des élections régionales, les grands vainqueurs en Wallonie sont le MR et Les Engagés et leur programme prévoit plusieurs mesures concernant la mobilité, notamment pour les voitures. Dans la DPR (Déclaration de Politique Régionale), on peut lire que la réforme de la taxe de mise en circulation censée entrer en vigueur au 1er juillet 2025 sera anticipativement revue – pour ne pas qu’elle pénalise les voitures électriques – tandis que la Région entend aussi instaurer une vignette autoroutière afin de tous les utilisateurs du réseau contribuent à son entretien, ses réfections ou son développement.

Cette idée d’une vignette n’est pas nouvelle et elle avait déjà fait son temps sous le gouvernement précédent, entre 2017 et 2019. Va-t-on payer plus cher ? Non, ont déjà répondu les intéressés qui entendent que, pour les Wallons, cette vignette soit budgétairement neutre. Autrement dit, elle serait intégrée à l’actuelle taxe de circulation.

Sous quelle forme ?

Mais à quoi faut-il s’attendre à l’heure de la digitalisation ? Les Wallons et les conducteurs issus de l’étranger ou des autres régions se verront-ils délivrer une vignette autocollante à apposer dans un coin de leur pare-brise, comme en Suisse ? C’est peu probable à l’heure des caméras ANPR qui scrutent chaque voiture avec une clairvoyance qui fait peur – elles sont déjà capables de détecter l’usage du téléphone au volant, même si cette fonctionnalité n’est pas utilisée.

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Cela dit, de nombreux économistes s’insurgent contre un système unique qui ferait payer le même montant à tous les automobilistes. Interrogé par L’Avenir, le professeur Bart Jourquin, spécialiste de l’économie des transports à la Louvain School of Management (UCLouvain) penche plutôt pour un système proportionnel, c’est-à-dire qui prenne en compte l’intensité de l’usage. Car il n’est pas juste de faire payer la même chose à un conducteur qui parcourt 5.000 ou 50.000 km par an.

Pas question donc pour ceux-là d’instaurer une vignette classique et une taxe fixe. C’est donc une taxe variable et donc kilométrique qu’il faut, comme le préconisent d’ailleurs certains partis flamands, mais aussi la région de Bruxelles-Capitale. Si cette solution est déjà utilisée dans d’autres pays, elle pose toutefois une série de problèmes. Son coût est élevé tandis que d’autres défis se posent, car il faudra à la fois des portiques de contrôle, mais aussi une infrastructure dans chaque véhicule avec une unité embarquée OBU. En outre, on peut se poser la question de l’équité au final de cette solution, car les personnes vivant en zones rurales sont naturellement amenées à parcourir plus de kilomètres.

Les choses ne sont pas encore très claires et, avouons-le, cette vignette n’est pas pour demain. Car le Président du MR a déjà annoncé qu’il souhaitait d’abord s’entretenir avec les autres régions du pays pour tenter de trouver un dispositif commun. Les choses vont donc prendre du temps et, s’il aboutit, le principe de la vignette ne devrait pas arriver avant la fin de la nouvelle législature.

Un exemple à suivre ?

Mais l’exemple pourrait bien nous venir de l’étranger, notamment avec le nouveau système de péage à flux libre qui entre en vigueur en France. Ce dispositif permet le libérer le flux de circulation et d’identifier exactement quelle est la note à payer pour chaque véhicule en fonction de son utilisation du réseau.

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Sauf que le professeur Jourquin pointe les freins à un tel dispositif. Car la Wallonie n’est pas la France et le sud de la Belgique est caractérisé par de plus nombreuses entrées et sorties d’autoroutes, ce qui multiplie les besoins en équipements. Mais si on accepte ce principe, le système est tout à fait redoutable : ceux qui disposent d’un badge de péage dans la voiture ne doivent rien faire tandis que les autres ont 72 heures pour payer leur dû. On se rapproche donc nettement du système de taxe kilométrique utilisée pour les camions. Ce système pourrait en outre déterminer des tarifs différents selon l’heure de fréquentation du réseau ou du lieu de résidence (calculé en fonction de la disponibilité ou non de transports en commun).

On le voit, les solutions sont multiples. Il faudra voir quelle est la piste suivie et sans doute d’abord l’issue des discussions avec les autres régions qui restent farouchement opposées à la levée d’une taxe distincte. Rappelons qu’en 2019, l’Allemagne voulait aussi lever une vignette autoroutière pour les étrangers. Mais le projet avait été recalé par la Cour de justice de l’Europe qui jugeait cette mesure discriminatoire pour les autres citoyens européens. Un scénario qui pourrait se répéter en Wallonie si le dossier n’est pas parfaitement ficelé d’un point de vue juridique.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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