On parle régulièrement des jeunes conducteurs dans la presse. Et malheureusement, cela intervient souvent le lundi matin après un week-end de fête qui s’est mal terminé. Récemment encore, un drame a eu lieu dans le Hainaut avec le décès de quatre jeunes. Le conducteur était âgé de 22 ans et il avait loué une Audi d’une puissance de 400 ch dont il a perdu le contrôle lors d’un rodéo urbain.
Plusieurs voix s’élèvent dès lors pour qu’un permis spécial soit adopté. Il s’agirait d’un permis dit « B2 » qui serait décerné aux jeunes conducteurs et les empêcherait de détenir, de louer ou conduire une voiture surpuissante. Après quelques années d’expérience, ce permis B2 se transformerait ensuite en permis B classique.
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Les jeunes, un danger ?
Si cette approche peut sembler discriminatoire aux yeux de certains, il faut rappeler que les jeunes conducteurs sont surreprésentés dans les accidents de la route, en particulier ceux impliquant des comportements à risque comme l’excès de vitesse ou la conduite sous influence. Selon l’Institut VIAS, le taux de mortalité et de blessures graves chez les conducteurs de 18 à 24 ans est bien plus élevé que celui des autres tranches d’âge. Les jeunes hommes en particulier sont deux fois plus susceptibles de mourir dans un accident que les jeunes femmes du même âge.
En Belgique, environ 20% des accidents mortels impliquent des conducteurs novices, notamment des jeunes de moins de 25 ans. Ces accidents sont souvent plus graves, en raison d’une faible expérience, d’une tendance à la prise de risques et d’une perception réduite du danger.
Difficile à mettre en œuvre ?
Bien entendu, l’idée d’un permis B2 ne fait pas l’unanimité. En outre, la vérification par la police serait compliquée tandis que ce type de permis n’empêcherait pas les accidents impliquant des petites voitures ou les excès de vitesse.
Les autorités devraient ainsi plutôt se pencher sur les loueurs de voitures en exigeant des conditions plus strictes pour les jeunes conducteurs, comme un âge minimum ou un nombre d’années d’expérience avant de pouvoir louer des véhicules puissants. Mais ce sera compliqué aussi, car aujourd’hui, de nombreux accidents impliquent des voitures de location souvent immatriculées à l’étranger, notamment en Pologne.
L’instauration d’un permis B2 devrait donc s’accompagner d’un plan plus vaste qui inclurait aussi de la sensibilisation et de la prévention à destination de cette tranche d’âge spécifiquement. Difficile donc d’avancer dans de telles manières. Et l’arrivée des voitures électriques dont les puissances importantes deviennent presque une norme n’aide pas non plus… Pourtant, certains pays ont franchi le pas, comme l’Australie qui oblige à détenir un permis spécial pour conduire des voitures sportives.
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