Jusqu’ici, tout le monde dispose du même permis de conduire octroyé sur base de critères communs et de compétences de conduite générales. C’est une question d’équité. Cela dit, il est vrai qu’on peut aussi s’interroger sur les personnes qui sont en mesure d’acheter des voitures très puissantes et qui ne disposent pas forcément des compétences requises pour conduire ces engins et, le cas échéant, les maîtriser. Car cela s’apprend aussi.
C’est cette idée que l’Australie a mise sur la table. Et là-bas, les politiciens ont pris une décision pour le moins radicale puisque, désormais, pour conduire une voiture qui dépasse les 370 ch/tonne, il sera nécessaire de détenir un permis de conduire spécial. Cette mesure sera obligatoire à partir du 1er décembre prochain et les intéressés devront suivre un cours en ligne et passer un examen pour obtenir ce fameux permis UHPV (Ultra High-Powered Vehicle). Et il y a une certaine urgence, car après cette date, le conducteur qui ne dispose pas du précieux Graal risquera une forte amende et même une peine de prison.
Des exclusions et des inclusions
La barre a été fixée à 370 ch/tonne, mais la mesure ne concerne ni les bus, ni les trikes ni les motos. Il faut donc déjà pouvoir disposer d’une voiture d’un certain niveau, comme une Lamborghini Revuelto, une Porsche 918 Spyder ou une Ferrari SF90 Stradale. Les conducteurs de Ford Mustang V8 ou de 911 Turbo (même S) sont donc épargnés. Il faut noter que les voitures de compétition sont concernées de même que les voitures anciennes qui atteindraient ce ratio fatidique.
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Le cours dispensé en ligne vise surtout à sensibiliser les propriétaires de ces engins. Il s’agit de leur apprendre les risques associés, mais aussi de leur faire comprendre les rudiments des aides électroniques (un antipatinage réglable par exemple). Les conducteurs sont invités à faire les démarches eux-mêmes, car le gouvernement australien n’a pas prévu d’envoyer des convocations aux possesseurs de ces véhicules. Après quoi, ce sera une amende de 2.500 dollars australiens, soit 1.555 euros.
Mais l’affaire va encore plus loin : en Australie, désactiver les aides à la conduite sur ce type de véhicule est passible de solides amendes. Cela concerne l’antipatinage, l’ABS ou le contrôle de stabilité. Désactiver ces bretelles électroniques est passible d’une autre amende, de 5.000 dollars australiens cette fois (3.110 euros) et de six points sur le permis. Et les autorités annoncent qu’elles se montrent encore plus intraitables si un accident survient avec des dommages corporels et qu’il est prouvé que les aides ont été déconnectées.
Pas si cher
Cela dit, on ne peut pas dire non plus que le gouvernement abuse de la situation puisque suivre le cours en ligne coûte 61 dollars australiens, soit 37,95 euros. Curieusement, le cours en ligne ne dure que 45 minutes, ce qui semble un peu juste pour expliciter des aides à la conduite de plus en plus sophistiquées. Les personnes concernées devront ensuite passer un examen pratique qui verra ou pas le permis délivré.
Beaucoup verront dans cette démarche une ingérence du gouvernement. Mais en réalité, plusieurs accidents ont laissé des traces dans la conscience collective et notamment celui d’une fillette fauchée par une Lamborghini dont le conducteur avait perdu le contrôle. L’homme avait été acquitté des accusations de conduite dangereuses, ce qui n’avait pas plu à la population et qui explique aussi sans doute l’arrivée de cette mesure, même si on doute un peu de son efficacité.
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