Pour des raisons de sécurité routière, la Commission européenne réfléchit sérieusement à l’instauration d’un permis de conduire spécifique pour les personnes âgées de plus de 70 ans.
Concrètement, il s’agit de limiter dans le temps l’autorisation de conduire de ces seniors. Leur permis ne serait plus illimité dans le temps, mais plafonné à 5 ans, période au terme de laquelle un examen médical et/ou des cours de remise à niveau du Code de la route serait imposé.
Ce projet a manifestement fait bondir le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), qui a indiqué à la Chambre que « personne ne doit être exclu de l’espace public ou privé de cette liberté qu’est la mobilité. Et cela vaut également pour les seniors, qui ont plus souvent besoin d’une voiture pour jouir de cette liberté. Il est impensable de discriminer un groupe d’âge entier, de limiter ses activités, sa vie sociale ou encore son accès aux soins médicaux. Si l’objectif de la Commission est d’améliorer la sécurité routière, elle fait fausse route. À l’heure où nos seniors sont plus actifs que jamais, restreindre la mobilité des 70 et plus, c’est les pousser à l’isolement. C’est risquer de perdre plus de vies que d’en sauver ».
Un projet qui manque de pertinence
Cette sortie pourrait en étonner plus d’un. Car il n’aura échappé à personne que le groupe Ecolo/Groen a mis en place un plan qui vise à limiter l’usage de la voiture par tous les moyens. Sauf qu’ici, la mesure serait clairement discriminatoire. Elle est donc inacceptable.
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Il y a fort à parier que les discussions vont se poursuivre, particulièrement au sein du Conseil de l’Union européenne qui est actuellement sous présidence espagnole, mais qui doit passer sous présidence belge dès le 1er janvier prochain. Pour Gilkinet, la proposition ne peut être acceptée en l’état, car elle « manque clairement de pertinence et doit encore être débattue », a-t-il précisé.
Le cabinet fédéral de la Mobilité estime en effet que les seniors ne constituent pas un danger sur les routes. « Certaines fonctions mobilisées lors de la conduite peuvent décliner avec l’âge. Néanmoins, les études démontrent que, dans ces cas-là, les seniors mettent en place d’eux-mêmes des stratégies de compensation : ne plus rouler de nuit, réduire la vitesse, respecter de plus grandes distances de sécurité, n’emprunter que des itinéraires connus, éviter les manœuvres dangereuses, etc.
Autrement dit, nos seniors sont souvent des conducteurs exemplaires. Et si chacun conduisait comme nos aînés, les chiffres de la sécurité routière seraient bien meilleurs en Belgique », a ajouté Georges Gilkinet qui répondait à une question parlementaire posée par Jef Van den Bergh (CD&V) et Marianne Verhaert (Open VLD).
Cette idée de contrôler les seniors n’est pas neuve et elle refait régulièrement surface et pas seulement en Belgique. On peut le comprendre d’un côté, tout en sachant qu’une personne âgée n’est pas l’autre et que beaucoup de jeunes se montent nettement plus dangereux sur les routes. À suivre, assurément…
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