Comment les villes luttent contre les rodéos urbains

Dans les villes comme ailleurs, les rodéos urbains se multiplient, troublant la quiétude des quartiers et mettant en danger les usagers qui fréquentent la route à ces moments. Les villes tentent de lutter contre ce phénomène. Mais les moyens semblent souvent dérisoires…

Publié le 13 avril 2023
Temps de lecture : 4 min

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Comment les villes luttent contre les rodéos urbains

Le rodéo urbain ou rodéo motorisé ou rodéo sauvage ou encore « cross bitume » est un comportement illégal sur la voie publique réalisé le plus souvent sur des deux-roues ou des quads, au mépris des règles de prudence et du Code de la route et qui compromet la sécurité des usagers et des riverains. Cette délinquance touche désormais aussi les voitures. Avec de grosses cylindrées de préférence, les contrevenants opèrent des drifts dans les ronds-points ou les carrefours quand ils ne s’opposent tout simplement pas dans des courses de vitesse. Venue des villes, cette pratique est en pleine expansion et elle s’étend désormais à certaines campagnes.

Toutes les villes connaissent évidemment ce fléau qui se produit souvent la nuit. Et c’est bien évidemment le cas de Bruxelles, particulièrement du côté de l’Atomium où une fois les activités de loisirs terminées, cet endroit aux routes dégagées et larges devient le théâtre de tous les excès. Début de ce mois d’avril, la police a interpellé trois conducteurs s’adonnant au rodéo comme le rapportait La Libre. Des personnes qui sont manifestement des habituées puisque l’une d’entre elles était déjà connue pour 58 faits antérieurs et déjà condamnée à 3 déchéances de permis de conduire.

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Quels moyens ?

La lutte contre des pratiques est souvent complexe pour les forces de l’ordre. Tout simplement parce qu’il est facile d’échapper aux contrôles et, avec les réseaux sociaux, de se retrouver à un autre endroit pour poursuivre ces agissements. Du côté de l’Atomium, les vitesses de passages enregistrées par la police dépassent souvent les 100 km/h, là où la vitesse est normalement limitée à 30 ou 50 km/h.

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La confiscation des véhicules est une solution, mais en général, elle ne dure pas, car les contrevenants se procurent de nouvelles voitures ou motos. La ville de Laeken a aussi installé des coussins berlinois ainsi que des plots pour bloquer les voitures et donc rendre impossible la pratique de la vitesse. Ça fonctionne à moitié, car les motos, plus étroites, peuvent toujours passer entre ces aménagements.

Pas qu’à Bruxelles

C’est bien évidemment tout le territoire belge qui est touché par les rodéos urbains. En Wallonie, Charleroi est une ville particulièrement touchée, notamment dans les zonings de Jumet. Mais le phénomène s’observe aussi dans les villes pourtant réputées plus calmes, comme Namur (Citadelle) ou Waterloo où les chauffards agissent sur les parkings des grandes surfaces.

La Flandre n’est pas en reste. Les rodéos urbains y sont nombreux, comme à Mol où un jeune homme a même été interpellé après avoir drifté sur la Grand-Place en pleine journée. Mais là encore, la police sait rarement intervenir anticipativement ou même pendant l’acte. La Dernière Heure s’est procuré les chiffres de la police fédérale. Et le nombre de cas explose : 872 en 2019, 972 en 2020 et 1.147 en 2021. Et encore, on parle des cas recensés.

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Les autres pays sont aussi touchés par ces rodéos urbains. C’est le cas de la France qui a même voté une législation spécifique qui va nettement plus loin que les confiscations de véhicules et les amendes administratives belges. Dans l’Hexagone, la loi « renforçant la lutte contre les rodéos motorisés » punit les acrobaties ou courses de scooters, motos ou voitures. Ce délit est passible d’un an de prison et de 15.000 euros d’amende.

Et ce n’est pas tout : les peines sont doublées si les rodéos sont commis en réunion, triplées si l’auteur est sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, ou s’il n’a pas son permis de conduire et même quintuplées si le contrevenant cumule au moins deux de ces circonstances aggravantes. Par ailleurs, certaines villes installent aussi des caméras de surveillance pour identifier les auteurs des faits. Mais là aussi la technologie a ses limites, surtout lorsque les plaques sont masquées.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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