La Flandre est donc passée à l’acte. Depuis de trop nombreuses années – le problème était en fait antérieur à la Covid, mais la crise l’a simplement amplifié –, la Région paie en effet le choix du partage du contrôle technique entre seulement 6 entreprises et même seulement 4 dans la réalité dans le sens où trois sociétés relèvent du même groupe. Trop sévère, trop cher et caractérisé par d’interminables files, le contrôle technique devait être revu. Ce que la ministre de la Mobilité flamande, Lydia Peeters (Open VLD) a fait.
Pour résorber les files devant les centres de contrôle, les autorités ont annulé l’obligation d’un contrôle annuel pour les véhicules de plus de quatre ans, remplaçant celui-ci par un contrôle bisannuel tant que ceux-ci n’ont pas atteint 10 ans ou n’affichent plus de 160.000 km au compteur. Théoriquement, cette mesure devrait permettre d’éviter le passage de 500.000 voitures par an dans les centres de façon à réduire la pression sur le secteur.
Plus loin
Mais les choses ne s’arrêtent pas là et la ministre a décidé d’aller plus loin, notamment en permettant aux garages agréés de procéder aux réparations et de certifier celles-ci en octroyant une nouvelle carte verte de contrôle technique. Ce projet est en effet effectif, car il vient d’être validé par la Flandre pour une période pilote de 5 ans au terme de laquelle la mesure sera évaluée. Celle-ci sera éventuellement renouvelable en fonction des résultats.
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Les garagistes sont donc déclarés compétents pour valider certaines inspections. La liste de celles-ci n’est pas encore arrêtée, mais, selon les premières informations, elle devrait concerner les défauts de pneumatiques, de vitrage, de rétroviseurs, de clignotants ou de feux de position pour lesquels aucun appareillage spécifique ou coûteux n’est nécessaire – ce qui signifie donc que des monteurs de pneus ou des centres de virage type Carglass pourront aussi être agréés. Les garagistes seraient donc d’emblée opérationnels sans devoir consentir à des investissements.
De nombreux cas
Manifestement, les garagistes flamands pourraient avoir du pain sur la planche, car on recense plus de 600.000 défauts mineurs par an, auxquels il faut ajouter environ 180.000 inspections de feux de croisement. La mesure prévoit toutefois que les garagistes ne puissent pas être compétents pour des réparations exigées au terme d’une première visite au contrôle technique ou d’un contrôle à effectuer dans le cadre d’une revente.
Cette mesure crée toutefois des tensions. Car les projections montrent que les entreprises actuelles de contrôle technique devraient voir leur chiffre d’affaires baisser de -2,3%. En outre, des critiques sont aussi émises quant au conflit d’intérêts que cette mesure pourrait entraîner chez les garagistes qui certifieraient leurs propres réparations. Le Conseil flamand de la mobilité (MORA) argue de son côté que ce ne sont toutefois pas les garagistes qui déterminent les pièces à changer, mais bien le contrôle technique, histoire de rassurer. En outre, la mesure prévoit aussi qu’il doit toujours s’agir d’une autre personne désignée comme inspecteur au sein de l’entreprise. » Mais quelle valeur cela a-t-il ?
Reste à voir comment les autres régions du pays réagiront. Car la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980 indique que les personnes physiques et morales établies dans une Région « sont libres de faire contrôler leur véhicule par un centre de contrôle dans une autre Région. » Nombre de Wallons et de Bruxellois pourraient donc migrer vers la Flandre, ce qui créerait un nouvel embouteillage.
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