Les automobilistes qui roulent beaucoup en voiture sont régulièrement alertés par la radio qui interrompt ses programmes pour diffuser une alerte au conducteur fantôme sur nos routes. Ce comportement qui consiste à prendre une route à contresens – dans la majorité des cas, l’autoroute – n’est pas rare puisque les équipes de VIAS recensent entre 350 et 400 conducteurs fantômes chaque année. Et ce n’est encore une fois que la partie visible du phénomène puisque certains ne sont pas répertoriés, soit parce qu’aucun usager n’a alerté les secours, soit parce que le conducteur fantôme n’a croisé personne lors de son trajet – ou se rend compte de son erreur dans un délai court.
Selon VIAS, les conducteurs fantômes ne provoquent pas nécessairement d’accident, mais au cours des 10 dernières années, on en a recensé 122, ce qui fait un peu plus d’un par mois. À la suite de ces accidents, il a fallu déplorer 193 blessés dont 47 graves et 146 légers tandis que 28 personnes ont perdu la vie. Par année, cela représente donc 3 décès et 19 blessés. Le taux de mortalité est de 28%, ce qui est naturellement très élevé compte tenu du fait que les autoroutes ne comptent que pour 3% des accidents avec blessures (ce qui s’explique par le fait qu’une autoroute est très sécurisée avec les glissières de sécurité ou les bernes centrales).
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Quels profils ?
Mais qui sont ces conducteurs qui deviennent des conducteurs fantômes. S’agit-il de personnes distraites ou alors conduisant sous influence ? VIAS a analysé le phénomène et, chose surprenante, les conducteurs fantômes se retrouvent à contresens pour plusieurs raisons qui semblent parfois irréelles : éviter les embouteillages, éviter un contrôle de police, tenter de se suicider ou encore en raison d’un mauvais sens de l’orientation ou la non-compréhension des panneaux de circulation, spécialement aux entrées et sorties d’autoroute, forcément. Parmi les autres raisons, VIAS épingle aussi les conducteurs qui ratent une sortie et qui, plutôt que de poursuivre leur route, font demi-tour pour sortir là où ils avaient prévu de le faire. Incroyable, non ?
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Mais ces comportements n’arrivent pas tout seuls. En effet, VIAS indique qu’un grand nombre de conducteurs fantômes impliqués dans un accident roulent en fait sous influence d’alcool ou de drogue. Évidemment, on ne peut ici se fonder que sur les conducteurs qui ont été entendus, donc qui ont provoqué un accident. Mais globalement, il s’agit en majorité d’un homme (76%), âgé de 25 à 34 ans (30% des cas) et de 35 à 54 ans (26% des cas). On apprend aussi que les seniors sont plus représentés dans les échantillons statistiques : les conducteurs fantômes sont en effet dans 24% des cas des plus de 65 ans alors que cette catégorie de conducteurs n’est pourtant responsable « que » de 5% des accidents de la route. Dans 41% des cas, l’automobiliste a consommé soit de l’alcool, soit des drogues.
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Pour lutter contre ces conducteurs fantômes, les organismes responsables de l’infrastructure équipent de plus en plus de bretelles d’autoroute de signaux lumineux qui se déclenchent lorsqu’un véhicule prend l’embranchement dans le mauvais sens. C’est déjà une initiative, mais il n’est pas certain toutefois que ça en décourage plus d’un, surtout si la consommation d’alcool ou de stupéfiants est une réalité.
Que faire en cas de rencontre avec un conducteur fantôme ?
La rencontre avec un conducteur fantôme a de quoi surprendre. Mais il faut garder son sang-froid et avoir en tête les bons réflexes à adopter. Ainsi, face à un automobiliste qui roule à contre-sens, il faut absolument serrer à droite, quitte à rouler sur la bande d’arrêt d'urgence, faire des appels de phare pour que l’automobiliste puisse éventuellement se rendre compte de la situation, appeler si possible les services de police. Et si d’aventure, c’est vous qui vous retrouvez à contre-sens, il faut ralentir et allumer ses phares et ses feux de détresse. Si personne n’arrive en face et qu’on circule sur autoroute, le mieux est d’atteindre la bande d’arrêt d’urgence et de s’y arrêter. Si pas, il faudra essayer de serrer le plus à droite possible pour favoriser la manœuvre d’évitement du conducteur qui arriver en face. Pas simple à gérer lorsque c’est sur le vif, mais c’est une question de survie.
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