D’ici la fin du mois d’août 2022, tous les radars placés sur les autoroutes belges seront harmonisés et ils se déclencheront désormais à partir de 129 km/h et plus de manière différenciée en fonction des régions comme c’était le cas précédemment. Pour rappel, ce seuil des 129 km/h correspond à la vitesse maximale à laquelle on a rajouté une marge de tolérance technique de 6%, applicable à partir de 100 km/h (limitée à 6 km/h en deçà de ce seuil). Cela signifie donc que vous pourrez rouler jusqu’à 128 km/h sans être inquiété.
Cela dit, si cette harmonisation a le mérite de mettre tous les Belges sur pied d’égalité, elle ne plaît toutefois pas à tout le monde, dont l’institut de sécurité routière VIAS qui estime que 129 km/h (ou 130 pour arrondir) est une vitesse tolérée trop importante. L’institut indique que c’est plutôt à la marge technique qu’il faudrait s’attaquer, car celle-ci n’est plus à jour étant donné les progrès réalisés par les appareils de mesure, mais aussi les compteurs des automobiles. VIAS rappelle en outre que les États généraux de la sécurité routière menés en 2015 avaient déjà fait cette recommandation.
Les autoroutes belges plus dangereuses ?
Pour enfoncer le clou de sa position, VIAS rappelle dans une interview donnée à SudPresse que la Belgique affiche de piètres performances en matière de sécurité routière sur les autoroutes par rapport aux autres pays européens, et même nettement mauvaise par rapport à ses voisins. Chiffres à l’appui, VIAS indique que la proportion de tués sur les autoroutes est de 15% alors que la moyenne européenne se situe plutôt à 8%, soit un risque deux fois plus élevé qu’ailleurs en Europe. Cela représente un total de 58 tués par 1.000 km d’autoroute. Si on pousse les statistiques, seules l’Espagne et la Slovénie font moins bien avec respectivement 17% et 15,4%.
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Cette proportion élevée de tués sur les autoroutes belges n’est toutefois pas que le fait de la vitesse, reconnaît aussi implicitement VIAS dans les colonnes du journal. En effet, la structuration du réseau routier joue aussi un rôle. En effet, en Belgique, le réseau est très dense et les autoroutes comptent beaucoup d’échangeurs, d’entrées et de sorties qui sont souvent le théâtre d’accidents dramatiques. Et comme il n’y a pas de péage pour freiner les usagers…
Cette spécificité n’est pas de nature à rendre notre réseau routier très lisible pour les étrangers. Ce que confirme VIAS qui pointe que la moitié des camions accidentés sont immatriculés à l’étranger. Pour VIAS, il faudrait donc abaisser la vitesse moyenne afin de renforcer la sécurité routière. Une vision probablement un peu limitée eu égard à ce que l’on vient d’aborder concernant la densité du réseau.
Il semble en effet évident qu’une meilleure signalisation et des mesures d’aménagements spécifiques aux échangeurs, entrées et sorties pourraient aussi avoir des avantages. Le fait est que les autoroutes tuent beaucoup : en 2019, année sans crise sanitaire, il y avait eu 113 tués, une des pires années dans l’histoire de la sécurité routière.
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