En Belgique, les radars routiers ne flashent pas dès le premier kilomètre-heure de dépassement. En effet, les radars sont réglés avec une marge de tolérance. Celle-ci était laissée à la libre appréciation des autorités régionales et locales jusqu’il y a peu et, on s’en doute, cela donnait de grosses dispersions entre la Flandre et la Wallonie. Pour réduire cet écart, les autorités se sont toutes alignées cette année avec une marge de tolérance commune.
Actuellement, celle-ci est de 6 km/h jusque 100 km/h et de 6% au-delà. Ce qui signifie donc qu’un conducteur pris à 36 km/h ou 56 km/h dans une zone 30 ou une agglomération ne sera pas inquiété pas plus que celui qui roule à 127 km/h (ou 127,2 km/h précisément) sur une autoroute limitée à 120 km/h. Chez nous, l’Institut VIAS souhaiterait abaisser cette marge de tolérance, mais il n’a pas encore eu gain de cause. Ce qui est très bien, car VIAS va un peu loin. Car abaisser cette marge ne servirait qu’à remplir les caisses de l’État. N’oublions pas non plus que les meilleurs régulateurs de vitesse se laissent facilement surprendre par un dénivelé un peu raide. On ne peut donc pas faire la promotion des aides à la conduite en tous genres (voire les rendre obligatoires) et tenir ensuite le conducteur pour responsable.
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Et ailleurs ?
Cela dit, le Belge a-t-il le droit de se plaindre de cette marge de tolérance de 6 km/h ou 6% qu’il juge trop faible ? En fait, non. Car dans les pays limitrophes et ailleurs en Europe, la marge de tolérance est nettement plus réduite. Nos confrères de Sud Info ont fait le tour de quelques pays.
En France par exemple qui est un des pays les plus visités par les Belges, la marge de tolérance est de 5 km/h sous les 100 km/h et de 5% au-dessus de cette limite. Ce qui signifie qu’on peut rouler à 137 km/h pour que la vitesse retenue soit de 130,5 km/h. La marge est toutefois de 10 km/h pour les limitations à inférieures à 100 km/h (70, 80 ou 90 km/h) tandis qu’elle est portée à 10% pour les voitures radar (et uniquement pour cet équipement). Avec une voiture radar, le conducteur sera verbalisé à partir de 144 km/h sur une autoroute limitée à 130.
Les Pays-Bas sont moins « laxistes » que la Belgique ou la France. En effet, la marge de tolérance n’est que de 3 km/h sous les 100 km/h et de 3% au-delà. Autant dire qu’il faut faire attention. L’exemple des Pays-Bas est celui que veut suivre VIAS d’ailleurs, donc en divisant par deux la marge belge.
À l’Est
Si on continue notre petit tour d’Europe, on constate que le Luxembourg pratique les mêmes règles que les Pays-Bas, soit 3 km/h et 3%. Et c’est aussi le cas en Allemagne, même si des tolérances différentes peuvent s’appliquer à certains dispositifs de contrôle, comme les systèmes de suivi vidéo. En Allemagne, ces tolérances ne varient pas d’une Landler à l’autre : c’est la même règle qui prévaut pour tout le territoire et quelles que sont les routes : autoroutes, routes secondaires, routes urbaines, etc.
Le système suisse n’est pas réputé tolérant. Et il est aussi plus complexe. En effet, les marges varient selon la vitesse et le type d’appareil utilisé pour le contrôle. Ainsi, les appareils plus précis tels que les lasers pratiquent une marge de 3 km/h sous les 100 km/h, mais 4 km/h entre 101 et 150 km/h et 5 km/h au-delà de 150 km/h. Pour les radars fixes et tronçons, ces valeurs s’élèvent à 5,6 et 7 km/h. Et si le radar est placé (ou mesure) dans un virage, la marge passe alors à 10 km/h, voire 14 km/h au-delà des 100 km/h. Un vrai casse-tête !
Autriche, Italie et Espagne
L’Autriche pratique elle aussi la marge des 3 km/h ou des 3% sous et au-dessus des 100 km/h. C’est moins tolérant que l’Italie où cette marge est de 5% avec un minimum de 5 km/h. L’Espagne enfin pratique un système similaire à celui de la Suisse : c’est 3 km/h ou 3% pour un radar tronçon, 5 km/h ou 5% pour un radar fixe et 7 km/h ou 7% pour un radar mobile.
Autant ne pas tenter le diable pendant ses déplacements, car les sanctions sont aussi variables et il est certain qu’en Suisse ou en Autriche, elles peuvent être sévères. L’automobiliste belge ne devrait donc pas tellement se plaindre des tolérances pratiquées chez nous. Si ?
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