Récemment, l’Institut VIAS a fait remonter au gouvernement (et à la demande de ce dernier) une enquête portant sur l’usage et les effets des avertisseurs de radars de type Coyote, Waze ou Google Maps. Les conclusions de ce travail étaient très claires : il faut interdire l’usage de ce type d’appareil sur notre territoire, car en plus d’engendrer de la distraction, ils permettent incitent à rouler plus vite et permettent à des contrevenants de contourner les contrôles, essentiellement les barrages anti-alcool.
Cette recommandation n’a pas manqué de provoquer des réactions, à la fois chez Touring qui rappelle l’intérêt de ces dispositifs en matière de sécurité routière, mais aussi chez les politiques à travers tout le pays qui se sont montrés prudents, préférant successivement la prévention, mais aussi le dialogue avec les plates-formes offrant ces services et qui sont par ailleurs pour certaines d’entre elles fournisseurs d’informations routières auprès de la police et des ministères. Terrain miné comme on dit…
Coyote monte au créneau
Naturellement, cette sortie fait aussi grincer des dents chez les fournisseurs de ces services, dont Coyote dont les services sont utilisés par plus de 1,6 million de Belges ! Interrogé par Sud Info, le directeur général de Coyote Benelux, Vincent Hébert, s’étonne de cette recommandation, car pour lui, les « chiffres parlent d’eux-mêmes » et ils sont totalement opposés aux conclusions de l’enquête de VIAS. Certes, l’homme reconnaît qu’au départ, le dispositif était réduit à un détecteur de radar. Mais cela fait plusieurs années maintenant que ces appareils ou applications sont devenus des assistants de conduite. La preuve ? Les alertes concernant les radars représentent moins de 5% de la totalité des signalements.
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Le reste des alertes concernent donc bien des faits de sécurité routière. Ainsi, si on fait le bilan, rien qu’en 2023, les alertes « accidents » ont compté pour 55.944 entrées, 50.220 pour chaussées dégradées, 50.307 pour des signalements d’obstacles, 15.773 entrées pour des chantiers mobiles, 128.031 pour des rétrécissements de la chaussée, 16.422 alertes concernant des conditions glissantes, 655.030 signalements de véhicules arrêtés sur la bande d’arrêt d’urgence, 11.572 alertes de brouillard et… 20 millions d’alertes concernant des ralentissements. Au total, les signalements de radars ont compté pour 1 million d’entrées.
Un vrai plus pour les autorités
Ce que VIAS oublie également, c’est que les informations remontées par les communautés qui disposent d’avertisseurs de radars (ou plutôt de boîtiers d’aide à la conduite, on l’aura compris) servent aussi largement à la police. Coyote rappelle en effet que ses utilisateurs ont signalé 118 conducteurs fantômes en 2023 et que la transmission de cette information à la police a permis d’en arrêter 23 à temps… En France, ce type de collaboration existe aussi avec les autorités et cela permet aux secours d’arriver sur place en moyenne 4 minutes plus tôt.
Et ce n’est pas tout : Coyote aide aussi les autorités à identifier les zones à risques sur notre réseau routier. Grâce aux informations anonymisées des utilisateurs, Coyote a pu identifier 22.000 virages dangereux grâce à une technologie prédictive qui alerte les utilisateurs à l’approche de ces zones. Résultat : la vitesse à ces endroits a baissé de -10%. Aïe, ça doit faire mal à VIAS dont la position n’est en fait pas tenable.
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