La Belgique est de plus en plus tapissée de radars en tout genre et notamment de radars-tronçons auxquels il est impossible d’échapper puisque c’est la vitesse moyenne qui est calculée. Dans le Limbourg, la ville de Bilzen a fait installer pas moins de 12 nouveaux radars tronçons sur son territoire et c’était apparemment une très bonne idée, car ces appareils ont déjà rapporté près de 1,2 million d’euros d’amende si on en croit la VRT.
Selon le collège communal, l’efficacité de ces radars-tronçons n’est plus à démontrer, même s’il faut souligner que la grande majorité des excès de vitesse relevés sont faibles et entraînent une amende de 53 euros. Le problème, c’est que ces recettes n’atterrissent pas dans les caisses de la commune. En effet, selon les autorités, un forfait de 24 euros est reversé directement à l’entreprise privée TaaS qui est responsable de la gestion, de l’installation et de l’entretien de ces radars.
La moitié des recettes
De ce fait, sur les 1,2 million d’euros d’amendes effectives, Bilzen n’aurait touché que 600.000 euros, les autres 600.000 euros ayant été versés à l’entreprise privée. Une réalité qui a fait bondir l’opposition N-VA et Vlaams Belang qui dénoncent aujourd’hui cette situation. « Moins d’un an après l’installation, quelque 600.000 euros se sont déjà envolés. C’est de l’argent qui n’aura pas pu aller à la politique de Bilzen, mais à un acteur privé, et avec lequel on ne peut pas investir dans la sécurité routière », ont déclaré les intéressés à la VRT.
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Pour l’opposition, l’installation de ces radars-tronçons est plutôt un échec, car le nombre d’infractions ne baisse pas assez rapidement tandis qu’il s’agit aussi de dépassements minimes de vitesse (1 ou 2 km/h). Les représentants de la ville ont donc la très nette impression de remplir les poches de TaaS. Pire : cette situation nuit à la population locale qui se voit contrainte de payer des excès insignifiants sans que cela apporte quoi que ce soit en matière de sécurité routière.
Une polémique récurrente
Ce n’est pas la première fois que des opérateurs privés de radars sont pointés du doigt. L’an dernier déjà, la même société s’était retrouvée au centre d’une controverse en province d’Anvers. Car il apparaissait dans les contrats qu’elle pouvait choisir librement l’emplacement des radars et faire démonter tout le mobilier urbain destiné à la sécurité routière, comme les casse-vitesses par exemple. Bref, l’entreprise avait donc tout loisir d’organiser ses pièges à automobilistes comme elle l’entendait. Et donc de faire primer les intérêts commerciaux sur ceux de sécurité routière.
À Bilzen, les autorités ne regrettent toutefois pas ce choix de TaaS, indiquant que le recours au privé a permis de déployer les contrôles plus rapidement et que cela a permis à la commune d’économiser 2,4 millions d’euros. Une bonne opération ? La question mérite d’être posée puisqu’un rapide calcul nous indique que cet investissement aurait déjà été rentabilisé à 50% en moins d’un an (puisque 600.000 euros n’auraient pas été payés à TaaS). On a en fait plutôt quelques doutes sur les capacités mathématiques des élus…
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