Cela fait presque vingt ans que Georges est représentant de commerce. Toute sa carrière, il l’a faite dans l’industrie du verre français, réputé presque indestructible, et plébiscité par les innombrables bistrots du pars et par les collectivités. Son métier l’emmène à traverser l’Hexagone de part en part pour montrer les nouvelles collections aux clients. Dans son coffre, il emmène toujours avec lui un carton avec les derniers modèles produits par la firme qu’il représente jour après jour. Sa tâche l’emmène sur toutes les routes de France et même sur les autoroutes qui apparaissent depuis la fin des années 60. Faisant près de 50.000 km par an, Georges a besoin d’une voiture qui soit à la fois fiable et confortable.
Il y a quelques années, son patron lui a confié le volant d’une Peugeot 404 mais celle-ci commence à se faire vieille et à accuser le poids des kilomètres qui s’accumulent au compteur. Récemment, il a été convoqué par sa direction qui lui a donné le feu vert pour choisir un nouveau véhicule de fonction. Depuis des années, il envie des conducteurs de Citroën DS qui ont l’air si bien dans cette voiture au confort exceptionnel assuré par un système hydraulique. C’est décidé, il se rend séance tenante dans une concession de la marque aux chevrons pour voir ce qu’il peut s’offrir avec le budget consenti par son patron. En cette année 1972, la salle d’exposition contient quelques 2CV, deux Ami 8, une Méhari et quelques DS. Le vendeur qui vient à la rencontre de Georges écoute patiemment ce que le représentant recherche.
Nec plus ultra
« Pour quelqu’un qui passe tous les jours des heures dans sa voiture, rien de tel qu’une DS 20 Pallas, le modèle haut de gamme tout équipé, explique l’employé du garage. Ça tombe bien, il en a justement une de stock que je peux vous faire essayer ». Garée dans l’atelier, celle-ci est Vert Argenté, une teinte pétillante qui est tout à fait dans les goûts de l’époque. Outre un design unique en son genre, sa technologie est absolument révolutionnaire : suspension hydropneumatiques, direction assistée, boîte de vitesses semi-automatique hydraulique et deux freins à disques à l’avant figurent au programme.
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En 1967, la DS a reçu son 3e facelift, le plus important de sa carrière avec une nouvelle face avant dont les phares, désormais placés sous une vitre, pivotent en même temps que les roues avant dans un angle allant jusqu’à 80° ! Dans un virage, ils éclairent là où la voiture se dirige, ce qui est un vrai plus pour la sécurité. Du côté de l’habitacle, il y a du changement aussi avec une nouvelle planche de bord modernisée, désormais recouverte de skaï noir et qui bénéficie d’une instrumentation enrichie.
Salon en cuir
Très jolie avec ses touches de chrome que les autres DS qui n’ont pas la finition Pallas ne disposent pas, ainsi qu’avec ses grosses baguettes de portières qui lui donnent plus de cachet, la voiture qui est présentée à Georges a l’option qui en fait véritablement un objet de désir : l’intérieur en cuir havane. Contrastant parfaitement avec la carrosserie verte, celui transforme le cocon qu’est l’habitacle de la DS un écrin luxueux dans lequel on a envie de passer beaucoup de temps.
Le vendeur lui ouvre la porte et lui propose de s’installer à bord. Pas de doute, la DS est vraiment singulière avec de gros sièges moelleux, d’épais tapis de sol dans lesquels les pieds s’enfoncent et une énorme superficie vitrée qui inonde l’habitacle de lumière. Dans un environnement pareil, on se sent particulièrement à son aise. En plus, la voiture est équipée d’une radio Continental Edison : que demander de plus ?
Survol de la route
Le vendeur du garage Citroën enfonce le clou en demandant à Georges s’il veut essayer cette voiture : et comment que oui ! Il lui explique qu’il va dans un premier temps prendre le volant afin de lui montrer le fonctionnement particulier de cette DS. Par rapport à la 404, le confort des suspensions est épatant. Sur ses sphères hydrauliques, la Citroën survole la route et ses aspérités et on a l’impression d’être sur un nuage ! Dans une DS, tout est spécial : le volant est monobranche, la pédale de frein est remplacée par un champignon en caoutchouc et le levier de la boîte de vitesses semi-automatique hydraulique est situé sur la colonne de direction.
Pour démarrer, il faut pousser le sélecteur sur la gauche. La première vitesse est en haut et il suffit d’appuyer sur l’accélérateur pour que la voiture se mettre en branle. Pour passer la 2e, il faut lâcher les gaz et tirer le levier vers soi. Les 3e et 4e rapports sont dans le même alignement. Le frein à main est quant à lui à gauche du conducteur, et il s’agit d’une tirette qui se débloque au moyen d’une pédale qui lui est dédiée.
Question d’habitude
Après ses quelques explications, Georges se retrouve au volant de cette DS 20 Pallas. Si la boîte de vitesse réclame un peu d’habitude au début, son fonctionnement extrêmement fluide et sans à-coups s’avère très agréable. Il faut dire que le moteur 4 cylindres de 1.985 cc est très souple et particulièrement silencieux. Aucune vibration ne vient perturber la marche de la voiture qui semble correctement motorisée malgré une puissance relativement modeste de 99 ch. Les choses se compliquent par contre lorsqu’il faut freiner. Le champignon situé au sol est plutôt du genre sensible et il faut arriver à le caresser du pied tout en douceur, sous peine de se retrouver le nez dans le grand volant.
Comme pour la boîte, la DS demande un peu d’entraînement mais son fonctionnement n’est vraiment pas complexe. La tenue de route est incomparable à tout ce que Georges a pu conduire comme voitures dans sa vie, et la direction assistée est d’une grande douceur. Il n’y a pas à dire, la DS survole la concurrence. Il va juste falloir convaincre le patron de dépenser un peu plus que prévu pour acheter cette Pallas qui porte décidément bien son nom. A son bord, la route sera bien moins éreintante…
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