Est-il encore intéressant d’investir dans un véhicule ancien en 2025 ? Quelles sont les bonnes affaires du moment ? Le marché est-il réellement en chute libre, comme certains l’affirment ou, au contraire, est-il plutôt porteur, avec des prix qui, sur papier du moins, semblent stables voire en hausse ? Quels sont les modèles qui ont la cote en ce moment ? Pour le savoir, nous nous sommes tournés vers Xavier Molenaar, à la tête d’Oldtimerfarm, un établissement qui compte actuellement quelque 300 véhicules de collection de toutes les époques et de tous les styles, en dépôt-vente. Autant dire que Xavier a un avis assez éclairé sur la question !
« Les gens ont peur de la guerre »
« J’entends souvent dire que le marché est actuellement une catastrophe », nous confirme d’emblée Xavier. « Je serais plus nuancé que cela : il est clair que le marché est difficile en ce moment, surtout pour les voitures des Trente Glorieuses. Et j’y vois deux raisons : la première, c’est que les gens ont peur de la guerre. Et face à cette crise, ils préfèrent ne rien faire et économiser, plutôt que d’investir dans leur plaisir. »
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Un changement de génération
Et la deuxième raison de ce désamour envers ces magnifiques voitures ? « On constate un net changement de génération. Le facteur nostalgie est très important dans la motivation d’achat d’un véhicule ancien et il se trouve que les personnes nées dans les années 50 et 60 n’achètent plus. Au contraire, elles veulent même vendre leurs voitures, parce que leurs enfants ne s’y intéressent plus et parce qu’elles deviennent trop âgées pour rouler dans de petits roadsters inconfortables ! Je me retrouve très régulièrement avec des personnes qui viennent me voir et qui veulent vendre, en un coup, l’entièreté de leur collection. Des collections qui comptent parfois une quinzaine de voitures ! On se retrouve donc avec une offre débordante et pas ou très peu d’acheteurs pour les véhicules de cette époque. Les gens qui achètent ont aujourd’hui une quarantaine d’années et ne s’orientent plus vers ce type de voiture. » A l’international, Steve Wakefield travaillant pour le réputé Simon Kidston, nous glisse le même discours : « on peut raisonnablement penser que les jolies Jaguar et Austin Healey des années 50 et 60 ne connaitront plus le même engouement qu’il y a ne serait-ce que 5 ans. »
Il y a un marché pour tout !
Si les voitures des Trente Glorieuses sont en perte de vitesse, que dire dès lors des voitures d’avant-guerre ? « Ces voitures se vendent toujours », nous glisse Xavier, qui en a actuellement une jolie brochette en dépôt-vente ! « Bien évidemment, elles ne se vendent plus au même prix qu’il y a 40 ans, le facteur nostalgie n’agissant plus auprès des clients qui ne les ont pas connues étant jeunes. »
Les youngtimers ont toujours le vent en poupe !
Quels sont les modèles en vogue actuellement ? « Aujourd’hui, typiquement, les quadras se dirigent vers une Porsche 911, voire une Ferrari des années 80 ou 90 s’ils en ont les moyens. » Celles que l’on appelle les youngtimers, à savoir ces voitures nées dans les années 80, 90 et 2000, ont donc le vent en poupe ! Et plus particulièrement, celles qui portent un blason prestigieux : « Les Porsche 911 de type 964, 993, 996 et 997 se vendent comme des petits pains ! Les Ferrari Testarossa sont très en vogue en ce moment, avec une cote qui est passée en quelques années de 100.000 euros à 160.000 euros. » Steve Wakefield appuie ce jugement, d’autant que « de nombreuses Porsche 964 servent de base pour des ‘restomods’ à la sauce Singer. Il y a donc un gros engouement envers ce modèle ! »
Quelles sont les bonnes affaires du moment ?
Pour Xavier, le marché est donc fortement contrasté : « je ne dirais donc pas que le marché se porte mal, mais il traverse clairement une période difficile. Si les voitures des années 50 et 60 vous intéressent, il y a clairement de bonnes affaires à faire : il y a une sacrée abondance sur le marché et les propriétaires sont, dans l’immense majorité des cas, prêts à négocier le prix ! C’est clairement ce que l’on appelle un marché d’acheteurs. A l’inverse, c’est plutôt un marché de vendeurs pour les véhicules des années 80 à 2000. » Xavier conclut en relevant une exception : « notez évidemment que les voitures en parfait état, quel que soit leur âge, se vendent toujours très bien. » Et à cela, on peut notamment y voir une raison assez évidente : le prix de la main d’œuvre ayant fortement augmenté ces dernières années, il est toujours plus intéressant d’investir dans un véhicule en parfait état que dans un exemplaire nécessitant une restauration complète !
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