Quiconque a suivi le Championnat d’Europe de football en Allemagne ces dernières semaines n’a pas pu passer à côté des nombreuses marques de sponsor chinoises tels que site de vente en ligne AliExpress ou le constructeur automobile BYD. La stratégie est particulièrement fine, car l’Euro attire les foules et les téléspectateurs issus de 24 pays différents. En termes de notoriété, on fait difficilement mieux.
BYD profite aussi de cette visibilité. Enfin presque. Parce que les Allemands qui tapent « byd.de » dans leur navigateur ne tombent pas sur le site du constructeur, mais sur la boutique en ligne « Buy Your Dildo » (« achetez votre godemiché »). Actuellement, il n’y a toutefois rien à vendre, mais l’intention est là et d’après le message sur la home page, c’est pour bientôt (« cumming soon », on s’abstiendra de traduire).
Une farce ?
Il est difficile de savoir s’il s’agit d’une véritable boutique en ligne ou s’il s’agit de farceurs qui se seraient précipités sur le nom de domaine avant que BYD. Pour les responsables du marketing de BYD en Allemagne, il aurait peut-être été utile de prendre le temps de vérifier où menait l’adresse byd.de. Il est bien sûr aussi possible qu’ils ne soient pas parvenus à racheter l’URL, mais ça semble étonnant vu les moyens du constructeur chinois.
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Quoi qu’il en soit, la page a fait le plein de surfeurs ces dernières semaines. Ce qui n’a pas manqué de provoquer des réactions des responsables du site www.byd.de qui ont indiqué qu’il était inutile de s’adresser à eux pour des voitures. Sans blague. Au bas de la page, on peut d’ailleurs lire : « nous ne sommes pas les sponsors du Championnat d’Europe de football 2024. Si vous cherchez un constructeur automobile chinois, vous le trouverez sur www.byd.com. »
Guerre commerciale
Ces derniers temps, le plus grand constructeur chinois de voitures électriques n’a toutefois pas manqué d’attirer l’attention, ce qui a du bénéficier à sa notoriété. BYD est même presque devenue l’emblème des constructeurs chinois de voitures électriques et elle symbolise l’esprit de conquête chinois. Certains parlent d’un prochain « raz-de-marée », ce que les chiffres ne montrent pas (encore). Au premier semestre 2024, les voitures chinoises représentaient seulement 2% du marché automobile belge, un volume qui est similaire sur les autres marchés européens.
Toutefois, la Commission européenne craint que cette part de marché n’augmente fortement dans les années à venir. Elle a donc confirmé ce 4 juillet que des droits de douane supplémentaires s’appliqueraient aux voitures fabriquées en Chine avec effet immédiat. Cette décision fait suite à une enquête à propos d’aides d’État contraires aux lois du commerce international et accordées par le gouvernement chinois au secteur automobile local. Il s’agit de prélèvements provisoires qui pourraient atteindre 37,6%. Ces taxes s’ajoutent donc au prix de la voiture et à la taxe standard de 10% sur les importations de voitures dans l’Union européenne. Les taux varient selon les constructeurs automobiles. Et pour BYD, ils devraient être de 17,4%. Ces droits sont toutefois sont provisoires et deviendront définitifs à partir de novembre si aucun accord n’est trouvé entre Pékin et Bruxelles.
La Commission vise à protéger les consommateurs européens ainsi que le secteur automobile qui souffre de cette concurrence déloyale. Mais à court terme, ces surtaxes pourraient être une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, car répercutées sur les acheteurs. C’est ce qui explique que certains constructeurs européens y sont défavorables, particulièrement ceux qui construisent ou commercent beaucoup avec la Chine. Mais l’opération séduction de la Chine a déjà commencé, comme on peut le constater lors de cet Euro de football. Et l’industrie des sex toys pourrait peut-être aussi en bénéficier…
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