Même les personnes qui n’ont rien à voir avec les voitures connaissent BBS ! Ces lettres glorieuses ornent les jantes des voitures de Formule 1, et sur le marché des pièces détachées, on pouvait trouver les rayons dorés de la célèbre série RS sous les pneus des Golf et les Ferrari, surtout dans les années 1980. Cependant, la célébrité ne garantit pas le succès financier. Selon le magazine professionnel allemand Reifenpresse, le fournisseur a déposé son bilan à la fin de la semaine dernière. Après ce cinquième échec, les choses semblent bien mal engagées pour les 250 employés de l’entreprise.
Entre les mains des Belges
Ces derniers temps, BBS a accumulé les faillites à un rythme effréné, changeant de mains pratiquement chaque année. Cela s’est produit en 2020, en 2021 et en 2023, lorsque l’entreprise est passée aux mains des hommes d’affaires turcs Ilkem Sahin et Karani Gülcec, qui ont maintenant confié les opérations quotidiennes au tribunal. Pendant un certain temps, BBS a été aux mains des Belges. C’était après sa première faillite en 2007, lorsque l’entrepreneur et passionné Guido Dumarey, provenant de Flandre Occidentale, a repris l’entreprise dans son portefeuille. Sous son règne, l’entreprise a tenu quatre ans.
Fondé en 1970, BBS s’est fait un nom en tant que fabricant de jantes de haute qualité basées sur la technologie du sport automobile. Dans les années 1980, l’entreprise a pu faire des affaires en or en nouant de solides relations avec plusieurs marques automobiles, une dépendance qui s’est ensuite révélée être un boulet pour l’entreprise. Ces dernières années, elle s’est donc efforcée d’être plus indépendante sur le marché, sans pour autant sacrifier son prestige. Lorsque la Formule 1 a décidé de passer à un seul fournisseur de jantes en 2021, c’est BBS qui a tiré son épingle du jeu.
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Mais en interne, l’entreprise s’est heurtée à un manque d’innovation et d’investissement dans de nouvelles lignes de produits, ce qui l’a rendue vulnérable face à des concurrents capables de s’adapter plus rapidement à l’évolution du marché. Cette combinaison de facteurs externes et internes a conduit à la situation financière actuelle. Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu en F1 non plus. Des pneus se sont détachés des jantes, ce qui a obligé BBS à revoir le concept.
Qui suivra ?
Ce n’est peut-être pas très rassurant, mais l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement est en grande difficulté, de Valeo à Bosch. Dans le même secteur que BBS, la dernière jante en aluminium a été forgée en France le mois dernier par Impériales Wheels, qui a également jeté l’éponge. Cet autre nom légendaire, le fabricant de sièges Recaro, a atterri dans les cordes cette semaine. Ce n’est pas un hasard. La production automobile peine à retrouver sa forme d’avant la crise sanitaire et elle est confrontée à une politique de coûts où les constructeurs sont littéralement pris à la gorge par leurs fournisseurs. Les investissements dans la transition électrique, et le marché en perte de vitesse, pèsent trop lourd. En outre, la demande de jantes traditionnelles a également chuté, car les voitures électriques exigent une solution plus aérodynamique, une opportunité que BBS a manquée.
L’avenir de BBS est actuellement incertain. Il est possible que l’entreprise soit à nouveau rachetée par une autre, ce qui pourrait signifier une restructuration et un nouveau départ. Toutefois, en l’absence de changements significatifs dans l’entreprise et d’une stratégie claire pour s’adapter aux conditions actuelles du marché, il reste très incertain que BBS se remette de ce dernier revers.
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