Ces dernières années, l’automobile a eu son lot de crises : celle de la Covid, celle des semi-conducteurs (puces) et puis celle de l’énergie. Et ce que les spécialistes redoutent, c’est que d’autres crises se produisent et viennent encore affaiblir les constructeurs. En ce début 2024, tous les regards sont aujourd’hui tournés vers la mer Rouge où des rebelles Houthis attaquent depuis plusieurs semaines les cargos de fret maritime qui acheminent des pièces automobiles depuis l’Asie vers les pays occidentaux.
Le contexte est tendu et émane du Yémen soutenu par l’Iran, mais aussi par le Hamas qui se trouve dans une guerre ouverte avec Israël. Les tensions sont donc à leur comble et cela chamboule l’une des routes maritimes les plus importantes du monde : car si ce point de passage ne représente « que » 12% du trafic maritime mondial, il concentre près de 30% du commerce de containers.
Tesla et Volvo à l’arrêt
Suite aux attaques, l’acheminement de plus en plus de pièces est donc problématique. Une situation qui commence à peser. Comme chez Volvo qui a suspendu la production de l’usine de Gand pendant trois jours. Même son de cloche chez Tesla en Allemagne où la production est interrompue du 19 janvier au 11 février. L’impact n’est pas le même partout et Tesla fait sans doute les frais ici d’une gestion logistique plus tendue que chez d’autres constructeurs. Mais à quand le tour des autres ?
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Pour éviter une nouvelle bérézina, les géants du transport maritime et les constructeurs doivent maintenant se réorganiser et opter pour des itinéraires alternatifs forcément plus longs et coûteux ce qui sera probablement répercuté sur les clients finaux. Tout comme l’allongement des délais. Volkswagen a récemment indiqué déplacer sa chaîne logistique en Afrique du Sud, mais que ce choix aurait un impact de deux semaines sur les délais de livraison des véhicules.
La dépendance, toujours
D’autres constructeurs choisissent ce qui semble être des solutions encore plus onéreuses. Stellantis par exemple se tourne notamment vers le transport aérien pour pouvoir être livré. Surprenant, mais la démarche rappelle ô combien il est coûteux de stopper une chaîne de production.
Cette situation démontre une fois de plus l’état de dépendance des constructeurs occidentaux vis-à-vis des pays asiatiques, notamment pour les pièces qui concernent les voitures électriques. Selon S&P Market Intelligence, la Chine représenterait 67% des importations européennes de composants de batteries pour véhicules électriques, et une grande partie des batteries lithium-ion. D’autant que si la crise se poursuit, l’impact pourrait être autrement plus important que lors de la crise des semi-conducteurs durant laquelle les véhicules étaient malgré tout produits, mais sans les puces, ajoutées ensuite. Or sans matières premières, ce sont toutes les chaînes qui seront mises à l’arrêt… Les Occidentaux tireront-ils (enfin) les leçons du passé ?
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