L’état des routes belge, c’est un problème abordé 100 fois, connu de tous, mais jamais résolu. Cette réalité est responsable de nombreux accidents et dégâts chaque jour et elle est malheureusement aussi connue mondialement. En effet, en 2019, la qualité des routes en Belgique était pointée du doigt par le Forum économique mondial. L’organisme avait établi un classement et la Belgique était classée à la 56e position sur un total de 141 pays examinés. Notre territoire se trouvait coincé entre la Thaïlande et la Pologne. Zéro pointé !
Et ce n’est pas tout : cette année, worldpopulationreview a également mené une enquête et l’organisme a confirmé notre position lamentable avec une 52e position sur un total de 138 pays examinés. Les chefs d’entreprise avaient à cette occasion aussi été interrogés et leur évaluation classait la Belgique avec un score de 4,4 points sur une échelle de 1 à 7. C’était à nouveau au même niveau que la Thaïlande et derrière des pays comme le Mexique, le Tadjikistan, le Rwanda, l’Egypte et même l’Inde ! À nouveau, il y a de quoi se poser des questions, même si on peut reconnaître que notre réseau est plus dense que celui des pays cités.
En Europe, la Belgique est classée à la 21e position (sur 43) pour l’état des routes, derrière tous les pays d’Europe occidentale ainsi que des pays considérés comme en développement comme Chypre, la Turquie, la Grèce ou encore l’Azerbaïdjan.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Automobilistes et motards en colère
La Dernière Heure a voulu une énième fois sonder les automobilistes belges à ce sujet en récoltant divers témoignages sur l’état de notre réseau routier. Si les voitures passent encore sur des routes dégradées, celles-ci constituent un vrai danger pour les motards, les cyclistes ou les utilisateurs de trottinettes.
Selon la DH, les automobilistes ne sont pas en reste, car les cas de casse de jantes, voire de suspension ne sont pas rares. En outre, les automobilistes prennent aussi des risques, car certains d’entre eux donnent de violents coups de volant pour éviter les nids de poule, ce qui peut évidemment mener à un accident, parfois avec d’autres usagers.
Beaucoup de sous
Les rénovations du réseau routier belge nécessiteraient des milliards d’euros que ni le gouvernement fédéral ni les régions n’ont en raion des crises successives, dont celle de la Covid qui a asséché les caisses. Pour les automobilistes interrogés, il faudrait que l’État utilise l’argent des amendes. Mais ce n’est pas le cas. Actuellement, sur environ 600 millions de recettes inhérentes aux amendes, 130 millions sont réinvestis dans la police fédérale et locale, la justice et l’administration en charge de la mobilité. Le reste est utilisé de manière globale dans le budget de l’État belge.
Plus de taxes ?
La Dernière Heure a évidemment posé la question aux personnes sondées si elles étaient prêtes à payer un peu plus de taxes pour des routes de qualité. Et la réponse est non, comme on pouvait s’en douter. Beaucoup considèrent en effet que l’automobiliste est un contributeur net positif aux finances publiques et qu’il n’y a pas de raisons de consentir davantage. Ce qui est parfaitement compréhensible quand on additionne les taxes de circulation, de mise en circulation, des accises sur les carburants ou de la TVA sur les produits pétroliers et sur tous les produits et services automobiles.
On en revient donc toujours au même concept : l’automobiliste est une vache à lait pour les autorités. Ce qui se vérifie d’ailleurs dans l’immobilisme constaté pour changer le système de taxation (Wallonie) ou éviter les aides à l’achat pour les voitures électriques, un accompagnement qui semble pourtant essentiel.
Certains automobilistes sont toutefois en faveur d’une taxation supérieure si et seulement s’il est prouvé que les fonds générés sont effectivement utilisés pour réfectionner les routes. Auquel cas, les automobilistes étrangers devraient aussi y contribuer, par exemple en payant les autoroutes par le biais d’une vignette, par exemple. Et la taxation au kilomètre pour instaurer le principe de l’utilisateur-payeur ? Celui-ci divise, sauf chez les petits rouleurs. Logique.
Marché public, la fausse bonne idée
On pourrait se demander ce qui cloche en Belgique. Les Français se plaignent eux aussi de l’état de leurs routes, mais il n’est toutefois pas aussi déplorable qu’en Belgique. Le problème est probablement aussi à chercher du côté du principe des marchés publics qui, malgré un cahier des charges et des contrôles, octroie souvent le marché au prestataire le moins cher. Or, c’est comme pour tout, payer un prix plancher n’est pas un gage de qualité. Il serait peut-être temps de revoir ce principe vieux de plus de 50 ans pour aboutir à un réseau routier digne de ce nom et qui sera plus durable aussi. Non ?
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be