Stellantis s’apprêterait à prendre une décision radicale pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2. À partir de novembre 2024, le constructeur automobile européen prévoit de diminuer significativement la production de véhicules à moteur à combustion interne (ICE). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’adaptation aux nouvelles normes européennes sur les émissions de CO2, qui entreront en vigueur en 2025 (CAFE pour Corporate Average Fuel Economy). Ces règles imposent aux constructeurs d’atteindre une part de véhicules électriques oscillant entre 20 et 25% des ventes, sous peine de sanctions financières.
Récemment nommé directeur des opérations de Stellantis pour l’Europe, Jean-Philippe Imparato a déclaré en marge du Mondial de l’Automobile que l’entreprise privilégierait la production de véhicules électriques pour respecter ces quotas. « Si la demande pour les véhicules électriques reste au niveau actuel, nous n’aurons d’autre choix que de réduire la production de voitures thermiques pour éviter les amendes », a-t-il déclaré lors d’une interview à nos confrères d’Automotive news Europe. Mais jusqu’où ?
Loin de l’objectif
Alors que la part de marché des voitures électriques dans l’Union européenne était de moins de 13% à la fin du mois d’août 2024, Stellantis explique qu’il est nécessaire de doubler cette proportion pour atteindre 24% de ses ventes dès l’an prochain, conditions sine qua non pour respecter les objectifs d’émissions fixés à 95 g/km de CO2 à partir de 2025.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Au contraire BMW ou Renault qui demandent un assouplissement ou un report de ces règles, Stellantis s’y oppose fermement. Et pour cause : Carlos Tavares, PDG du groupe, a mis en garde contre les risques d’un éventuel (nouveau) retard qui pourrait à nouveau placer les constructeurs européens en position de faiblesse face aux marques chinoises qui sont plus avancées dans la production de véhicules électriques.
Pour respecter les échéances, Jean-Philippe Imparato va donc synchroniser la production avec la demande dès le premier trimestre 2025 en privilégiant l’électrique pour que celle-ci devienne majoritaire dans les concessions – environ 60 jours plus tard. Mécaniquement, si l’offre thermique baisse, la demande devrait aussi se réduire.
Une alliance à dessein
Si Stellantis veut augmenter la part de vente des voitures électriques et réduire celle des thermiques pour éviter les amendes (estimées à 13 milliards d’euros environ), le groupe est pourtant déjà avantagé par son partenariat avec le chinois Leapmotor (51% de participation) dont l’offre électrique est incluse dans le calcul CO2 du groupe italo-américain. C’est d’ailleurs aussi grâce à cette marque de Jean-Philippe Imparato entend atteindre 20% de voitures électriques d’ici peu.
Et pour y arriver, Stellantis a annoncé qu’il consentirait de grosses ristournes sur les voitures électriques. Celles-ci varieront d’un marché à l’autre. Ainsi, en Italie et en Espagne où les ventes d’électriques ne dépassent pas les 5%, des actions commerciales viseront à atteindre un mix de 50% de voitures électriques et thermiques. Grosses ambitions. Et grosse pression sur les concessionnaires. En outre, le groupe travaillera sans doute aussi sur les valeurs résiduelles (qui se sont effondrées ces dernières semaines) de ses contrats de leasing afin de maintenir l’intérêt pour les voitures électriques avec un prix alléchant. Dans cette transformation, on constate donc à quel point les constructeurs vont devoir redoubler d’inventivité, mais aussi se livrer une guerre au finish…
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be