Lancée en 2005, la marque Dacia imaginée par Louis Schweitzer s’est imposée en quelques années comme un nouveau modèle commercial, preuve que le public avait besoin d’une offre automobile plus accessible et rationnelle. Fort de son succès, Dacia n’a cessé de progresser en s’octroyant le luxe d’enrichir ses voitures et en soignant toujours plus l’aspect visuel de ses voitures, même si cela coûtait forcément un peu plus cher. Le public a suivi et, chose étonnante, aucun autre constructeur ne n’est aventuré sur ce terrain, laissant un magnifique boulevard à Dacia, et donc à Renault. Certes, de nombreuses rumeurs ont circulé : le retour de Wartburg chez Volkswagen comme offre bon marché ou encore la transformation de Citroën en marque low cost. Mais tout cela ne s’est jamais produit.
Aujourd’hui, les choses sont toutefois différentes, car, on s’en doute, l’arrivée des constructeurs chinois va rebattre les cartes même si ceux-ci ne souhaitent pas se positionner comme des marques low cost, construction d’image oblige. Dès lors, c’est dans le cadre des partenariats qu’il y a une carte à jouer. Et c’est exactement ce que compte faire Stellantis semble-t-il par le biais de son association avec Leapmotor (rachat de 21% des parts fin 2023 pour 1,5 milliard de dollars et possession de 51% des parts dans la coentreprise). De ce fait, Leapmotor sera aussi le tout premier constructeur chinois à construire des voitures sur le Vieux Continent.
Un positionnement low cost évident
Cette joint-venture ne poursuit qu’un seul objectif : proposer une gamme de véhicules dont le rapport prix/qualité/prestations est comparable à celui de Dacia. Et les choses vont aller vite puisque Leapmotor envisage que ses voitures soient distribuées par le biais des concessions Stellantis à travers tout le territoire européen.
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Dès cet automne, c’est le modèle T03 qui viendra défier la Dacia Spring tandis qu’un deuxième modèle arrivera fin de l’année, le SUV C10 100% électrique (il existe aussi une version PHEV) qui présente l’avantage technique de disposer d’une plate-forme CtoC (Cell-to-Chassis) qui réduit le poids du véhicule. À noter que ce SUV dispose aussi d’une architecture 800 V qui permettra de proposer des temps de recharge très rapides. Les prix chinois de ces modèles ? 13.000 euros pour la T03 et 20.000 euros (16.500 pour la version PHEV) pour le SUV C10. Bien entendu, les prix seront plus élevés en Europe, mais Stellantis a certainement les moyens de limiter la hausse et de ne pas faire comme les autres constructeurs chinois qui doublent ou triplent les prix en Europe.
Reste à savoir comment Stellantis pourra limiter les coûts, car il est prévu que Leapmotor puisse assembler ses véhicules dans une usine polonaise du groupe. Mais ce ne sera peut-être pas en intégralité dans le sens la T03 pourrait par exemple être construite à partir de kits importés de Chine. Ce qui limiterait la main d’œuvre européenne. L’affaire ne semble pas encore définitivement tranchée. Et à terme, Stellantis pourrait aussi utiliser ses usines italiennes pour mieux faire face à la concurrence chinoise, tout en profitant aussi de l’implantation asiatique de Leapmotor pour remettre plus facilement un pied sur le plus grand marché du monde. Le « deal » fonctionnerait donc dans les deux sens. À suivre…
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