Il y a quelques années encore, la France était qualifiée de « désert de recharge » par les conducteurs de voitures électriques qui se trouvaient confrontés à l’absence d’infrastructures de charge rapide. Aujourd’hui, la Wallonie a repris le flambeau : les conducteurs de voitures électriques savent par exemple que sur l’E411 après Wavre et jusqu’au Grand-Duché de Luxembourg, il est difficile de trouver des chargeurs rapides à proximité immédiate d’un parking ou d’une sortie d’autoroute. Il faut donc faire « le plein » avant de franchir la frontière linguistique. Un peu comme sur d’autres continents où les automobilistes ont l’habitude de toujours faire le plein avant de s’enfoncer dans le désert…
Des améliorations en cours
Les améliorations sont bien sûr en cours, mais elles restent lentes. L’acteur néerlandais Fastned, par exemple, a ouvert en 2023 une station de recharge rapide à la Baraque Fraiture, sur la E25. Cette fois, c’est la France qui s’y met. La société Driveco investira en effet 15 millions d’euros pour construire jusqu’à 210 stations de recharge, soit un total de 1.000 points de recharge d’ici 2026, la grande majorité étant des chargeurs rapides d’une capacité de 50 à 400 kW. L’entreprise vise les parkings des centres commerciaux, des restaurants et des supermarchés en Wallonie principalement, car en Flandre l’infrastructure de recharge est déjà plus largement déployée.
Aujourd’hui, Driveco dispose déjà d’une quinzaine de stations de recharge avec 70 points de connexion dans notre pays. Celles-ci sont reconnaissables à leur couleur vert pomme-bleu-mer. Driveco n’a pas l’intention de construire de véritables hubs de recharge rapide comme le fait Fastned, mais plutôt d’installer des chargeurs rapides à des endroits stratégiques. Ils seront financés par les recettes provenant de l’installation de chargeurs plus lents de 11 à 22 kW dans les parcs d’affaires. Il faut savoir qu’un point de charge devient rentable dès qu’il draine entre 6 et 8 recharges quotidiennes si on en croit Victor De Vilmorin, directeur de la division belge de Driveco.
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80 % des véhicules de société électriques
Ce n’est évidemment pas un hasard si un énième acteur étranger choisit de s’implanter en Belgique pour investir dans le réseau de recharge. Car il n’a pas échappé à ces entreprises que notre pays est devenu l’un des principaux marchés européens des véhicules électriques, notamment grâce à la politique du gouvernement visant à électrifier l’ensemble du parc de véhicules de société par le biais d’une déductibilité fiscale maximale – même si celle-ci diminuera avec le temps. En conséquence, plus de 80% des véhicules nouvellement commandés et immatriculés au nom d’une entreprise sont entièrement électriques.
Ce phénomène est particulièrement marqué au nord de la frontière linguistique, où l’on trouve davantage de voitures de société et de voitures de fonction. Mais il n’empêche : il est aujourd’hui nécessaire d’équilibrer plus équitablement l’infrastructure de recharge publique afin de rendre la conduite électrique aussi conviviale que possible pour tout le monde. Car en Wallonie aussi, la voiture électrique progresse. En outre, étant donné que de nombreux Néerlandais roulent déjà à l’électricité, il existe un réel besoin pour les chargeurs rapides pour ces automobilistes de passage.
Rattraper le retard
Selon les derniers chiffres de la fédération automobile FEBIAC, il existe aujourd’hui quelque 2.100 bornes de recharge en Wallonie, contre 1.500 à Bruxelles et pas moins de 12.000 en Flandre. La règle empirique veut qu’il y ait une borne de recharge publique pour 10 voitures électriques, mais ce nombre est actuellement loin d’être atteint au sud du pays.
La Wallonie rattrape toutefois son retard et a annoncé au début de cette année qu’elle débloquait 15 millions d’euros à cette fin. En outre, Wallonie Entreprendre a investi 6,5 millions d’euros dans la jeune start-up flamande Sparki, qui souhaite développer un réseau de recharge à proximité des autoroutes et des centres-villes. Elle souhaite ainsi s’adresser à la fois aux automobilistes en déplacement et aux habitants des centres-villes qui ne disposent pas d’une place de parking. Pour attirer les investissements, elle utilisera les emplacements de partenaires tels que la société de carburant Maes. Cependant, elle travaille également sur des chargeurs ultrarapides d’une puissance surprenante de 720 kW et qui n’est admissible par aucune voiture. Alors, quel intérêt ? Pouvoir en brancher plusieurs en leur délivrant une puissance maximale, tout simplement.
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