On le sait depuis cet été : l’Europe a décidé d’interdire toute vente de nouvelles voitures thermiques dès le 1er janvier 2035. Ce qui signifie donc que plus aucune voiture thermique ne pourra se trouver dans une concession à cette échéance.
Si la Chine détient déjà une belle avance, les Européens veulent donc combler leur retard sur ce déploiement de la voiture électrique, tout comme les États-Unis qui viennent de commencer la négociation de ce virage, le tout avec des crédits d’impôts de 7.500 dollars visant à accompagner cette transition. Aux USA, la transition semble même s’accélérer comme en témoignent plusieurs enquêtes qui montrent que les citoyens sont prêts, alors qu’on pensait qu’ils étaient justement très attachés à leurs pick-up V8…
Pas tous convaincus
Aux USA, les enquêtes sont toutefois contredites par un fait : l’État du Wyoming qui vient de proposer un texte de loi qui vise à… éliminer les voitures électriques d’ici à 2035. Un contre-pied complet donc. On se demande bien quelles sont les motivations de cet État qui est le moins peuplé des États-Unis (600.000 habitants) ? Et la réponse semble évidente : ce territoire souhaite en effet protéger son économie qui est principalement basée sur l’agriculture, mais surtout les filières minières et pétrolières.
Le texte de loi qui est actuellement à l’étude envisage donc d’éliminer progressivement les ventes de nouveaux véhicules électriques d’ici à 2035, et il demande en outre aux industries et citoyens du Wyoming de faire leur devoir civique en » résistant aux véhicules électriques ». Pour convaincre leurs administrés, les autorités mettent en avant dans leur communication l’histoire « fière et appréciée » en matière de production de pétrole et de gaz. Les législateurs – tous républicains – estiment en outre que « la prolifération des véhicules électriques au détriment des véhicules à essence aura des effets délétères sur les communautés du Wyoming et sera préjudiciable à l’économie du Wyoming ainsi qu’à la capacité du pays à pratiquer efficacement le commerce ».
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Des arguments surprenants
Dans l’argumentaire des décideurs, on trouve également la potentialité que les voitures électriques pourraient polluer les décharges en raison de leur utilisation de minerais essentiels et qui ne pourraient pas être recyclés. Enfin – et c’est probablement l’argument le plus recevable –, les six législateurs de l’État – quatre sénateurs et deux représentants – font aussi valoir que les routes du Wyoming manquent cruellement d’infrastructures et notamment de bornes de recharge.
La date de 2035 n’a évidemment pas été choisie au hasard par les auteurs de ce texte de loi. Car il s’agit de l’année choisie par la Californie – État très avant-gardiste sur l’aspect climatique – pour stopper les ventes de voitures à moteur à combustion. L’administration Biden va d’ailleurs dans le même sens et ambitionne la même échéance pour stopper les ventes de voitures thermiques dans le pays.
Reste que ce texte est toujours un projet de loi et qu’une résolution commune du gouvernement du Wyoming est nécessaire à toute promulgation. Dans d’autres États américains, d’autres initiatives sont en marche. Comme au Tennessee où le gouverneur a proposé d’augmenter de 200 dollars les droits d’immatriculation des véhicules électriques pour compenser les pertes de recettes sur les taxes appliquées sur l’essence. Au total, ce sont 31 États américains qui s’insurgent contre l’imposition de la voiture électrique en exigeant de la part des automobilistes des surcroîts de taxes allant de 50 à plus de 200 dollars. À suivre…
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