Les Japonais se fichent de la voiture électrique

Le monde occidental ne semble plus n’avoir d’yeux que pour la voiture électrique. Enfin presque, parce qu’au Japon, les automobilistes préfèrent largement un autre type de motorisation. Et voici pourquoi.

Publié le 3 janvier 2024
Temps de lecture : 4 min

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Les Japonais se fichent de la voiture électrique

Dans les pays occidentaux, l’avenir de la mobilité va s’inscrire avec la voiture électrique. Partout les décisions fortes ont été prises par les autorités. C’est le cas en Amérique du Nord, mais aussi en Chine (le plus grand marché du monde), mais aussi en Europe qui a prévu de ne plus vendre de voitures thermiques à partir du 1er janvier 2035.

Cela dit, dans certains pays pourtant très développés, la sauce de la voiture électrique ne prend pas. C’est curieusement le cas au Japon où, 26 ans après le lancement de la Toyota Prius, la première vraie voiture hybride de grande série, la voiture hybride continue de régner en maître. Après avoir conquis leur marché local, les constructeurs japonais commencent à inonder le reste du monde. Progressivement, ce type de motorisation a fait son nid au Japon au point d’ailleurs de représenter aujourd’hui près de 50% des ventes de véhicules. Et ce n’est pas fini…

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Une tendance inversée en 2024 ?

Selon des chiffres publiés par Bloomberg, 51,1% des voitures vendues au Japon en 2022 étaient des voitures à essence et 42,6% étaient des voitures hybrides. Mais en 2023, l’engouement pour la voiture hybride s’est encore confirmé et l’année devrait se solder (les chiffres définitifs ne sont pas encore connus) par une victoire écrasante des voitures hybrides – les premières statistiques partielles donnent 48,8% à l’hybride et 44,3% à la voiture essence.

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Selon les projections de plusieurs économistes spécialistes du pays du Soleil levant, cette domination de la voiture hybride ne devrait pas s’éteindre de sitôt et elle devrait au moins se poursuivre jusqu’à la fin de la décennie, c’est-à-dire en 2030 (67,1% des ventes attendues).

Et l’électrique ?

La situation est étonnante et on se demande en fait où est la place de la voiture électrique au Japon ? En fait, elle n’en a presque pas. Les ventes d’électriques sont au plus bas et, toujours selon les estimations, elles ne devraient pas dépasser 10% du mix en 2030 ! Voilà qui est surprenant, car on s’attend à ce que la voiture électrique pèse entre 30 et 50% des parts de marché en Europe et jusqu’à 40% aux États-Unis.

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Mais d’où vient cette frilosité ? Elle découle d’une combinaison de facteurs. Tout d’abord, les Japonais portent surtout intérêt à des véhicules pratiques, ce que confirme le succès des keicars, mais aussi pour l’essence ou l’hybridation. Car les infrastructures de recharge sont plus que rares au Japon, ce qui limite forcément l’intérêt des automobilistes pour les voitures à batteries. Il faut aussi compter avec le fait que les Japonais sont aussi très protectionnistes et ils n’achètent que des voitures japonaises… dont l’offre électrique est jusqu’ici très réduite, car bien que les constructeurs nippons restent fortement tournés vers l’international, les prises de décisions se font toujours (beaucoup trop) en fonction du marché local. Enfin, il faut aussi dire que la voiture électrique n’est pas vue au Japon contre une solution contre la pollution atmosphérique. Car il faut se souvenir que des mesures pour éliminer les Diesel ont été prises là-bas il y a déjà 30 ans. Résultats : alors que les ventes de Diesel représentaient 20% du mix en 1999, elles ne représentaient plus que 1% en 2015. Un véritablement effondrement.

Des changements ?

On comprend donc un peu mieux pourquoi les constructeurs japonais ont jusqu’ici eu tendance à ne pas trop s’engager dans la voie de la voiture électrique. Mais est-ce à raison ? L’avenir nous le dira. Car il n’a échappé à personne que lors du dernier Salon de Shanghai, les Japonais ont été plus que surpris par les progrès enregistrés par les constructeurs chinois. Il faudra donc voir comment les choses évoluent : si les hybrides rechargeables continuent d’être autorisés après 2035 (c’est le cas en Amérique du Nord et ça pourrait l’être chez nous aussi avec la clause de revoyure), les Japonais auront clairement eu raison de ne pas s’engouffrer corps et âme dans la technologie électrique. Mais si ce n’est pas le cas, certains risquent d’y laisser des plumes…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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