Le projet d’interdiction des moteurs thermiques à l’horizon 2035 en Europe a fait couler beaucoup d’encre. Cela dit, il a été récemment acté définitivement, ce qui signifie donc que plus aucune voiture neuve ne pourra être vendue au sein des 27 États membres dès le 1er janvier 2035. Bien entendu, beaucoup de tractations ont eu lieu pour arriver à cet accord définitif. Les constructeurs de voitures de luxe de petites séries par exemple (moins de 10.000 unités par an) ont obtenu une dérogation jusqu’en 2036 tandis que les constructeurs de niches (moins de 1.000 exemplaires par an) pourront continuer à utiliser les moteurs thermiques sans limitation.
On croyait donc l’affaire définitivement actée. Mais c’était sans compter manifestement sur le retournement de veste opéré en France par le biais du ministre des Transports, Clément Beaune (Territoires de progrès). En effet, celui-ci a appuyé le week-end dernier l’idée d’une clause de revoyure en 2026. Concrètement, cela signifie qu’il s’agit de faire un point d’étape sur l’objectif d’interdire la vente de voitures thermiques en 2035.
D’autres technologies
L’objectif du ministre des Transports est de voir si d’autres technologies seraient susceptibles d’accompagner l’approche 100 % électrique qui est actuellement prônée. Pour le ministre français, il s’agit de ne pas tuer l’industrie européenne, car il y aurait des continents qui avancent moins vite que nous pour l’électrification.
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Clément Beaune veut donc que les constructeurs européens puissent continuer à produire des voitures thermiques à destination des pays où ces voitures (neuves) sont encore autorisées. Dans le cas contraire, il considère que les Chinois pourraient faire main basse sur ces marchés. En tenant de tels propos, le ministre français rejoint la pensée de son confrère, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, qui avait lui-même insisté sur l’importance d’une clause de revoyure à produire dès 2026.
Pas de marche arrière ?
Clément Beaune et Thierry Breton insistent tous deux sur le fait qu’il ne s’agit pas de remettre en cause la transition. Car celle-ci est nécessaire et qu’il faut maintenir la pression sur les constructeurs pour l’assurer. Cette position est-elle totalement transparente ? On peut se poser la question. Car on sait que le texte d’interdiction voté par l’Europe contient une clause d’ouverture qui prévoit que certaines technologies alternatives qui auraient prouvé leur caractère neutre en carbone pourraient être adoptées.
On se demande toutefois si le simple fait de faire entrer un (petit) loup dans la bergerie ne pourrait pas faire effondrer cet édifice. Car il est clair que d’autres s’engouffreront dans la brèche, surtout lorsque les décideurs s’apercevront que le virage électrique est en réalité beaucoup plus difficile à négocier que ce qu’ils avaient imaginé.
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