Dans le sillage de la Chine, l’Europe a décidé de sortir définitivement des moteurs thermiques en 2035, date à laquelle plus aucune voiture neuve à moteur à combustion ne pourra être vendue. Enfin, normalement, car en coulisses des tractations vont bon train pour éventuellement amender cette obligation et permettre l’utilisation de moteurs thermiques, mais uniquement avec des carburants synthétiques neutres en carbone.
Bien évidemment, ce scénario ne plait pas à tout le monde et notamment aux industriels qui doivent mettre les bouchées doubles pour transformer leur modèle économique et industriel vers celui de la voiture électrique. Du côté des consommateurs, les avis sont mitigés et même plutôt négatifs, car la voiture électrique impose bien des contraintes, dont celles d’une autonomie réduite et d’un prix d’achat très élevé.
Toyota se rebiffe
Dans ce contexte, Toyota se rebiffe, lui qui a pourtant été un pionnier de la voiture verte avec la première voiture hybride de grande série (la Prius) à la fin des années 1990. Par le biais d’un de ses scientifiques, Gill Pratt, le géant japonais a déjà mis en garde sur les risques d’une transition trop rapide. Toyota prône en effet la cohabitation des technologies – dont le moteur thermique –, et ce pour des raisons… environnementales ! Car la voiture électrique est trop consommatrice de lithium tandis que son bilan carbone est discutable.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Même si Toyota a changé de patron (notamment pour accélérer le passage à la voiture électrique), la position du constructeur reste manifestement inchangée sur le sujet. Dans une nouvelle sortie face aux médias, Gill Pratt a à nouveau alerté sur les dangers d’une marche forcée vers l’électrique, notamment parce qu’une majorité de consommateurs pourraient garder leur véhicule thermique bien plus longtemps que ce que pensent les autorités. Ce qui aurait pour effet de mettre par terre toutes leurs projections de transition.
Une fracture automobile
Le directeur de l’Institut de recherche de Toyota indique par ailleurs que la voiture électrique n’est actuellement faite que pour les riches et qu’elle a toutes les chances d’avoir l’effet inverse chez les autres consommateurs. En clair, ceux qui n’ont pas le portefeuille bien garni ou qui ne bénéficient pas de subventions à l’achat auront la voiture électrique en horreur, ce qui ne facilitera pas leur adhésion par la suite.
Dans cette optique, Toyota estime que la transition vers la voiture électrique prendra plus de temps que prévu et qu’il faut donc permettre pendant ce laps de temps l’utilisation d’autres types de véhicules, comme des thermiques, des hybrides ou des hybrides rechargeables.
En outre, il faut composer en fonction des ressources disponibles. Et actuellement, le lithium manque. « Les limitations de ressources finiront par disparaître, mais pendant de nombreuses années, nous n’aurons pas assez de matériaux de batterie et de ressources de recharge renouvelables pour une solution électrique uniquement », a déclaré Gilles Pratt.
Stratégique ?
Reste à voir dans quelle stratégie s’inscrivent ces déclarations du constructeur. Car il n’aura échappé à personne que Toyota a pris aussi beaucoup de retard sur la voiture électrique, préférant miser sur les hybrides, convaincu probablement que des décisions fortes ne seraient pas prises par les autorités.
Récemment, le nouveau patron, Koji Sato, a annoncé que Toyota allait rapidement monter en cadence pour le nombre de modèles ou le volume de production de voitures électriques. À suivre donc. Mais ce qui est sûr, c’est que le débat est loin d’être clos. Il est évident que transition il faut, et que transition il y aura. Mais à quel prix, surtout pour les consommateurs ?
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be