Depuis plusieurs mois, certains acteurs et observateurs du milieu automobile pointent du doigt les voitures électriques. Et pour une fois, ce n’est ni pour leur autonomie ni pour leur vitesse de recharge. En effet, celles-ci seraient jugées trop chères à réparer après un accident, bien plus en tout cas que des modèles thermiques.
Mais jusqu’ici, c’était surtout des spécialistes américains qui avaient tiré la sonnette d’alarme et notamment Copart et IAA qui pointaient Tesla du doigt et plus spécifiquement le Model Y, au point d’ailleurs de systématiquement déclasser ces voitures, même après un accident considéré comme mineur.
Chez nous aussi
Mais manifestement, le constat est le même un peu partout. Cette fois, c’est le loueur Hertz qui monte au créneau. Son Directeur général, Stephen Scherr, vient en effet d’indiquer que « les réparations des collisions et des dommages subis par un véhicule électrique sont souvent deux fois plus élevées que celles d’un véhicule à moteur à combustion comparable. »
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Cette réalité va même jusqu’à remettre en cause l’orientation prise par Hertz. En effet, en début d’année, l’entreprise avait marqué son souhait de passer à la voiture électrique, ce qui s’était traduit par une commande de 100.000 Tesla pour une valeur non négligeable de 4,2 milliards de dollars. Mais l’entreprise déchante aujourd’hui et, face à l’ampleur des factures de réparation à payer, le loueur a décidé de revoir sa politique et de réduire son offre de voitures électriques.
20% plus cher ?
Mais est-ce le cas partout ? Pour le savoir, Sud Presse a demandé une estimation à Belfius qui est aussi très actif dans le secteur fleet et donc possède une certaine expérience dans les voitures électriques. Et l’organisme financier confirme les dires des autres sociétés : les réparations des voitures électriques sont en général +20% plus chères que pour les modèles thermiques. Belfius n’explique toutefois pas totalement cet écart et attend de pouvoir disposer de données de meilleure qualité ce qui sera le cas en 2023 étant donné l’augmentation substantielle du parc de voitures électriques. Bien entendu, le coût de la main-d’œuvre, plus spécialisée, est un des paramètres, mais ce n’est pas le seul.
Mais il y aurait lieu de relativiser selon la fédération de la Mobilité Traxio, également interrogée par Sud Presse. Car pour les loueurs, les coûts de réparation ne sont en général pas très élevés dans l’absolu et ils n’affectent en général pas la rentabilité de l’entreprise. Et d’ajouter qu’en cas de coûts très élevés pour les réparations, les loueurs sont les premiers à demander et à bénéficier d’interventions de la part des industriels. À suivre donc, car l’impact de cette situation pour le client particulier sera évidemment tout autre…
Photo : capture YouTube
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