Le prix des voitures électriques reste l’un de plus grands freins à leur diffusion à large échelle. Certes, on annonce des voitures électriques moins chères, autour des 25.000 puis des 20.000 euros. Mais ces véhicules seront aussi plus petits et pas forcément adaptés à tous les usages, notamment des familles.
Jusqu’ici, les seules marques abordables en voitures électriques sont chinoises, officiellement, parce que le pays qui pousse la voiture électrique depuis plusieurs années déjà maîtrise totalement la chaîne de valeurs (minerais, traitement, batteries, moteurs, électronique, etc.). Ce qui est vrai. Cela dit, l’excellence du processus industriel chinois n’explique pas tout et pas complètement les prix cassés qui caractérisent les véhicules électriques chinois. Récemment, l’Europe a d’ailleurs voulu en avoir le cœur net et la Commission a lancé une enquête pour savoir pourquoi ces prix étaient si bas. Et la réponse n’a pas été agréable à découvrir : parce que Pékin subventionne ses propres constructeurs afin que ceux-ci soient capables de maintenir des prix ultra-comprimés sur les marchés étrangers.
Vers une remontée des prix ?
Cette situation va clairement induire des mesures de la part de l’Europe afin de sanctionner cette concurrence déloyale vis-à-vis de ses constructeurs qui ne sont évidemment pas soutenus financièrement. Dans ce cadre, l’Europe songe sérieusement à lever des droits de douane spéciaux vis-à-vis des voitures électriques chinoises.
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Le tout est de savoir à combien pourrait monter cette taxe. Les premières analyses semblent donner un avantage concurrentiel aux voitures chinoises de 20%. On peut dès lors imaginer que la taxation des services des douanes pourrait correspondre à ce pourcentage. À moins que cela ne soit plus comme aux États-Unis où les voitures de l’empire du Milieu sont frappées d’une taxe à l’importation de 27,5%.
Pas si simple
Cela dit, il faudra voir comment l’Europe envisage les choses. Le dossier est complexe. Car taxer les voitures chinoises à importation signifierait dès lors aussi lever une taxe sur les voitures des constructeurs européens (ou occidentaux) qui sont construites en Chine et puis acheminées et vendues chez nous (comme la Dacia Spring par exemple, certaines Tesla ou le BMW iX3). Souvent d’ailleurs, ces modèles réimportés chez nous sont produits au sein d’une co-entreprise (joint-venture) avec une marque chinoise.
Et il faudra voir enfin ce qui sera prévu pour les futures voitures chinoises qui seront construites sur le sol européen. BYD par exemple a annoncé la construction d’une usine en Hongrie. On suppose que ces voitures échapperont à la taxe douanière, comme ça a été le cas en son temps avec les constructeurs japonais une fois que ceux-ci se sont implantés sur le vieux continent (Toyota, Nissan, etc.).
Moins de pression sur les prix
Dans ce cadre, la guerre des prix qui est actuellement menée pourrait donc ralentir. Mis moins sous pression, le marché pourrait dès lors voir les prix des voitures électriques stagner voire légèrement réaugmenter si d’aventure, l’Europe décidait aussi de taxer les pièces détachées chinoises qui sont largement importées (composants, cellules des batteries, etc.) pour construire les voitures électriques européennes.
La suite de l’histoire dépendra de ce que l’Europe décidera. Ou les constructeurs eux-mêmes qui doivent rentabiliser leurs investissements dans les technologies électriques. Compte tenu du ralentissement global des ventes de voitures électriques partout dans le monde – mais pas en Belgique en raison de la fiscalité avantageuse pour les voitures de société –, il n’est pas impossible que la pression sur les prix se poursuive tout simplement pour faire tourner les usines et réduire la perte de rentabilité. L’avenir reste donc très incertain, d’autant que l’Europe pourrait aussi passer l’éponge.
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