Économie

Les batteries européennes bientôt moins chères que les batteries chinoises ?

Jusqu’ici, les Chinois restent les plus forts pour produire des batteries à bas coût pour les voitures électriques. Cela dit, ce rapport de force pourrait toutefois bientôt s’inverser, car les progrès technologiques pourraient bien réhabiliter l’industrie européenne.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 21 nov. 2022 | Temps de lecture : 7 min

Dans la transition vers la voiture électrique, on ne peut pas dire que les constructeurs européens soient en position de force, et ce en dépit de toute l’expertise de valeur que ceux-ci peuvent revendiquer. Car il ne suffit pas de construire une voiture électrique belle, performante et dotée d’une belle autonomie pour s’imposer sur ce marché. En effet, l’accès aux ressources et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement sont des facteurs encore plus déterminants dans la réussite de la transition et de la transformation de notre industrie automobile.

Nul doute qu’à ce sujet, la filière des batteries constitue l’un des aspects les plus délicats à gérer étant donné qu’à l’heure actuelle, il est majoritairement aux mains des géants asiatiques, chinois en tête. C’est d’ailleurs cette dépendance aux filières étrangères de batteries qui empêchent aujourd’hui les Européens de proposer des véhicules électriques aussi bon marché que les Chinois.

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Un changement de logique grâce à la recherche ?

Que faire ? Abandonner et rouler, résolu, dans une voiture chinoise ? Ce serait aller un peu vite en besogne et oublier qu’en Europe, on n’a peut-être pas de pétrole, mais on a des idées, comme le disait l’ancien président français, Valery Giscard d’Estaing lors de la crise énergétique en 1976. Car, depuis quelques mois, le vieux continent tente en effet de s’organiser et, a minima, de réduire son exposition et sa dépendance aux autres continents, notamment pour la filière des batteries.

Bien entendu, l’Europe ne possèdera probablement jamais assez de ressources en lithium (10% du territoire en contient) pour subvenir à ses besoins et c’est pour cette raison que de nombreux acteurs investissent aujourd’hui des millions d’euros dans la recherche et le développement, afin de trouver des alternatives technologiques. Car il y a certainement moyen de trouver d’autres matériaux performants, plus facilement accessibles et moins chers que le lithium. Le sodium et le soufre sont par exemple deux composés particulièrement prometteurs.

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Le sodium-ion et le lithium-soufre comme alternatives

Bien entendu, cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique, et il est établi que les réserves de nickel, de manganèse, de lithium et de cobalt utilisés pour les batteries lithium-ion sont majoritairement contrôlées par des entreprises chinoises. Benchmark Mineral Intelligence, un cabinet de conseil anglais, ne dit pas l’inverse : la Chine détient 75 % de la capacité mondiale de raffinage du cobalt et 59 % de la capacité de traitement du lithium. Ce qui nous place à la merci d’autres puissances économiques qui peuvent nous dicter des prix exorbitants sans que nous ne puissions rien faire.

Dès lors, si une nouvelle technologie devait émerger, le rapport de force pourrait bien s’inverser. Et l’Europe pourrait bien retrouver toute sa puissance industrielle. Il est donc essentiel de continuer à consacrer des ressources à la recherche et notamment aux alternatives actuelles que constituent les accus sodium-ion ou lithium-soufre. Car ils nous permettront peut-être demain d’éviter de subir complètement la domination étrangère, qu’elle soit asiatique ou américaine (du sud).

Jusqu’à 60% d’économies ?

Si le développement de ces deux technologies aboutit, les économies d’échelle pourraient être très importantes. Elles pourraient en effet atteindre jusqu’à 60% selon plusieurs experts, ce qui permettrait de réduire sensiblement le prix des voitures électriques. Bien entendu, il faudra encore un peu attendre, car les accumulateurs au lithium-soufre rencontrent encore des problèmes de durabilité tandis que les batteries sodium-ion souffrent, elles, d’une densité énergétique insuffisante. Les recherches doivent donc se poursuivre.

Il n’en reste pas moins que les initiatives de nouvelles technologies sont nombreuses aujourd’hui et elles profitent de soutiens financiers publics. Elles s’appellent Theion, Faradion ou encore Lyten et certaines d’entre elles sont même belges (Université de Namur). Cela dit, le chemin restera semé d’embûches, car la Chine ne reste évidemment pas les bras croisés. CATL par exemple, le plus gros fabricant de batteries de l‘empire du Milieu indique qu’il mettra sur le marché un accu sodium-ion dès 2023. Le bras de fer n’est pas terminé, bien au contraire.

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