La voiture électrique serait-elle déjà arrivée à un plateau ? C’est ce que donnent à penser les chiffres de l’organisme Rho Motion, entité spécialisée dans les études et statistiques en matière de mobilité électrique et d’infrastructures. Selon les relevés, il ne se serait vendu en janvier 2024 que 1,1 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables dans le monde, contre 1,2 million en novembre dernier et 1,4 million en décembre 2023.
Ce serait toujours la Chine qui tire le marché de la voiture électrifiée avec des ventes qui auraient doublé par rapport à 2023. Ailleurs par contre, la progression est nettement moins fulgurante avec +29% en Europe et +41% en Amérique du Nord. Certes, il y a malgré tout progression par rapport à l’an dernier avec un surcroît de 650.000 véhicules de ce type écoulés. Mais ça reste trop peu par rapport aux plans initialement prévus.
Les constructeurs en difficulté ?
Ce ralentissement déjà observé et prédit constitue donc un nouveau signal pour les constructeurs automobiles qui ont investi massivement dans ces technologies, à la fois en développement, mais aussi dans les outils de production.
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Même les marchés producteurs généralement mieux soutenus par leur population ont vu leurs ventes s’effondrer. C’est le cas de l’Allemagne, probablement aussi en raison de la suppression pure et simple de la prime à l’achat. On peut donc logiquement s’attendre à ce que cette tendance se poursuive, car la France vient elle aussi de sabrer dans ses subsides à l’achat. Chez nous, en Flandre, l’incertitude liée à l’octroi de la prime sur le long terme devrait aussi voir les perspectives fléchir. Il ne faudrait toutefois pas croire que le marché chinois est à l’abri. En effet, le ministère de la Technologie de l’information et de l’industrie a indiqué qu’une possible saturation du marché était possible, ce qui mettrait certainement en difficulté de nombreux constructeurs locaux qui cherchent une consolidation de leur business en dehors de leurs frontières.
Des pertes d’emplois déjà massives
Cette situation pourrait encore accentuer les pertes d’emplois déjà massives observées suite à l’émergence de la voiture électrique. Les chiffres sont en effet effrayants, notamment du côté des fournisseurs. Récemment, l’équipementier Continental s’est séparé de 7.150 personnes tandis que chez ZF on s’attend à 12.000 suppressions de postes et à 3.200 chez Bosch. Et ce n’est pas mieux en France où Forvia (la co-entreprise entre Faurecia et Hella) devrait supprimer 10.000 postes dans les 5 années à venir.
C’est tout un secteur qui se trouve confronté à une profonde restructuration. Car sur une voiture électrique, plus besoin de turbocompresseur, d’embrayage, de boîte de vitesse, de filtres, etc. Au total, les prévisionnistes estiment que ce seraient 30% de l’emploi européen du secteur qui est menacé, soit 4,2 millions de postes sur un total de 14 millions. Une perspective malheureusement confirmée par le déficit de la balance commerciale (la part des exportations mise en rapport avec les importations) qui a piqué du nez, essentiellement à cause du secteur automobile. Mais ça, l’Europe n’en parle jamais dans sa marche forcée vers la voiture électrique…
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