L’adoption de la voiture électrique pose la question de la ressource et notamment de celles en lithium, un minerai massivement utilisé dans la conception et la production des batteries, un élément forcément indispensable à ce mode de mobilité. Or, jusqu’ici, le lithium était principalement extrait et traité en Chine, en Australie, en Amérique du Sud et un peu aux États-Unis. Pourquoi ? En partie parce que les autres parties du monde rechignent à se lancer dans ce type d’exploitation, essentiellement pour des raisons sociales et de couts, car les normes d’extraction dans nos contrées sont un peu plus contraignantes qu’ailleurs…
Cela dit, le lithium n’est pas rare et presque tous les sols en regorgent. On en a eu la preuve au Portugal, en France et maintenant en Belgique puisqu’une entreprise de géothermie a mis la main sur un réseau aquifère souterrain riche en lithium.
Exploitable de manière rentable
Ce qui est inédit, c’est que l’entreprise Hita a mesuré une concentration de lithium dans l’eau allant jusqu’à 100 mg/litre, un niveau qui amène pratiquement au seuil de rentabilité (estimé à 150 mg/l avec les techniques actuelles d’extraction). Pour Umicore, spécialiste du recyclage des batteries, l’intérêt économique pourrait se chiffrer à 150 millions d’euros par an et de permettre une production de 125.000 batteries par an pour des véhicules électriques (même si la capacité moyenne de celle-ci n’a pas été communiquée).
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Dans le contexte de l’interdiction progressive des voitures thermiques, le lithium est le nouvel or à accumuler. Et exploiter. L’AIE (Agence internationale de l’Énergie) prévoit même que sa valeur sera multipliée par 9 d’ici 2050. Cela rend-il pour autant le lithium belge intéressant. Cela demande des analyses supplémentaires, mais ça pourrait, car d’autres métaux sont souvent présents – comme le cuivre –, ce qui rend l’opération rentable au final selon Jean-Marc Baele, professeur à la Faculté Polytechnique de Mons et spécialisée en géologie interrogé par La Libre Belgique.
Cela signifie-t-il que la Belgique pourrait exploiter ce filon ? Pas sûr, car dans d’autres pays où une teneur similaire a été identifiée (géothermie également), les projets sont à l’arrêt. Cela dit, la demande pourrait bien modifier l’approche, car le prix de la tonne de carbonate de lithium est passé en quelques mois de moins de 20.000 euros à près de 80.000 euros. Intéressant ? Peut-être, d’autant que les projets d’extraction par géothermie ne sont pas aussi impactant d’un point de vue environnemental que de bonnes vielles mines…
Cela dit, rien n’indique qu’on ne pourra pas non plus extraire du lithium via des mines, comme c’est étudié au Portugal et en France. Le seul problème, c’est que le passé de l’Europe joue en défaveur de ce genre de projet et que le grand public reste fondamentalement opposé à ce type d’extraction. Mais il faudra y réfléchir à deux fois : accepterons-nous de rester esclaves des pays producteurs de lithium ou serons-nous capables de nous réinventer et d’avoir le courage de rouvrir des sites d’exploitation pour déclarer notre indépendance même si cela coutera forcément un peu plus cher. La question reste entière.
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