Jusqu’il y a peu, Mercedes voulait apparaître comme une marque exemplaire dans la transition vers la voiture électrique. Le plan était ambitieux : basculer sur une gamme de modèles 100% électriques dès 2030, soit 5 ans avant l’échéance prescrite par l’Europe. Sauf que ces plans sont aujourd’hui chamboulés et, en avril dernier, le groupe a annoncé enclencher la marche arrière et poursuivre le développement et la production des moteurs thermiques au-delà de la fin de la décennie.
Officiellement, la raison découle de l’état du marché et du ralentissement des ventes de voitures électriques. Ola Källenius, PDG de la marque, avait indiqué que « je pense que personne ne s’attendait à ce que la transformation du siècle dans l’industrie automobile se fasse en ligne droite. Il y aura des hauts et des bas ». Sauf qu’il y a une deuxième raison à ce revirement. Et celui-ci est beaucoup moins officiel.
Les riches Chinois
Selon plusieurs sources managériales qui se sont confiées au journal allemand Handelsblatt, Mercedes aurait donc renoncé à réduire de 80% ses investissements dans les moteurs thermiques à partir de 2026. Ce qui signifie donc que les développements vont se poursuivre, même s’ils ne seront évidemment pas aussi soutenus qu’avant. Mais pourquoi diable réinvestir dans une technologie qui de toute façon est censée s’éteindre en 2035 ? Mauvaise question sans doute et, réponse évidente : l’Europe n’est qu’une partie du monde et, ailleurs, des clients réclament à cors et à cri de puissants moteurs thermiques. Comme en Chine.
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La décision de Mercedes découle donc aussi des souhaits des clients et notamment de la clientèle nantie explique le Handelsblatt. En effet, les clients chinois fortunés voient dans les voitures à essence puissantes un symbole de statut social et ceux-ci sont prêts à payer des prix très élevés pour les acquérir. Selon les chiffres récoltés par le journal, Mercedes n’aurait vendu en Chine que 74 EQS en mai 2024 contre… 4.000 Classe S thermiques ! On comprend mieux aussi pourquoi Mercedes s’est farouchement opposé à la levée de droits de douane européens contre les voitures chinoises. Car les mesures de rétorsion de la Chine vis-à-vis des modèles thermiques en provenance d’Europe et de forte cylindrée (plus de 2,5 litres) précipiteront logiquement le constructeur vers les difficultés.
Mais il n’y a pas que la Chine : en Europe aussi les ventes d’ESQ ont plongé de -73% sur la première partie de 2024 alors qu’en face, des SUV comme le GLS continuent à être très demandés. Ici aussi, l’envie de moteur thermique est donc importante. Aujourd’hui, neuf Mercedes sur dix vendues dans le monde sont thermiques (ou hybrides rechargeables). Manifestement, les moteurs thermiques ont potentiellement encore de longues années de vie devant eux.
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