ancéDe longs temps d’attente, un réseau qui ne couvre pas tout le territoire, des câbles encrassés et enroulés. Les marques automobiles sont conscientes que la recharge d’une voiture électrique peut être plus conviviale. Surtout si la technologie prévue permet d’aller plus loin avec la même voiture.
Il s’agit de la recharge par induction, une technologie dans laquelle le câble de connexion est remplacé par un champ de force situé sous la voiture et qui recharge la batterie. Comme pour un smartphone ou une brosse à dents, mais à plus grande échelle. Imaginez : le temps d’attente du feu rouge devient un temps de charge. Et si la technologie est intégrée à l’asphalte, il suffit de recharger la batterie pendant que l’on conduit. Difficile d’imaginer plus pratique.
Record battu
Toutes les marques automobiles investissent des ressources et du temps dans cette technologie (surtout en Amérique), mais Volkswagen a franchi une étape. Grâce à son partenaire, l’Oak Ridge National Laboratory, le groupe a réussi à recharger sans fil une Porsche Taycan à une puissance de pointe de 270 kW. C’est presque le plafond que peut supporter cette voiture électrique (320 kW) et pas si loin de la limite actuelle promise, par exemple, par le fournisseur de charge rapide Ionity : 350 kW. Mais surtout, c’est presque le double du précédent record, qui était de 120 kW. Si la Porsche, équipée d’une bobine magnétique huit fois plus puissante que d’habitude entre les roues avant, reste branchée pendant dix minutes, elle sera à nouveau à moitié pleine. La distance entre la Porsche et la bobine magnétique au sol était de 12 centimètres.
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Cependant, les tests ont eu lieu dans un laboratoire et donc dans des conditions idéales. Souvent, le chargement par induction souffre de pertes importantes, ce qui remet en question l’efficacité. Sur ce point également, les chercheurs affirment s’en tirer à bon compte. La perte liée à la session de charge ultrarapide de la Taycan n’aurait été que de 5 %. Les résultats encourageants ont été salués par Volkswagen et les deux parties affirment qu’elles vont maintenant étudier comment mettre la technologie à la disposition des clients à un prix abordable. Les partenaires estiment qu’il pourrait s’agir d’un outil permettant de convaincre les personnes qui sont encore trop hésitantes à l’égard de la conduite électrique. Les voitures électriques peuvent également être adaptées à la recharge par induction.
Des projets pilotes à foison
À l’heure actuelle, il n’existe pas encore de réseau commercial pour la recharge par induction, mais les choses semblent avoir commencé à bouger. Certaines marques proposent déjà des voitures dotées de cette solution. BMW, par exemple, a lancé un modèle compatible avec la 530e hybride rechargeable il y a six ans. Les propriétaires qui installent le Ground Plate Module (GPM) de la marque dans leur garage pour la modique somme de 3 000 euros peuvent l’utiliser pour recharger leur Série 5 en 3,5 heures. Il leur suffit de rouler sur la plaque. Tout le reste se fait automatiquement.
Parmi les modèles entièrement électriques, la BMW iX, la Nissan Leaf, la Tesla Model S et la Chevrolet Volt sont éligibles. Ces modèles sont compatibles avec une solution de Plugless, une société américaine qui ne propose pas ses services en Europe pour l’instant. Volvo a mis en place un projet pilote avec une compagnie de taxis dans sa ville natale de Göteborg. Dans son Arena del Futuro, le groupe de marques Stellantis a construit une autoroute de ce type avec un champ d’énergie qui permet de recharger les voitures électriques pendant la conduite. Une voie d’essai dotée de cette fonctionnalité sera ouverte autour de Munich en 2025. Il semblerait que cette solution soit accompagnée de musique.
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