Essais auto

ESSAI Ford Ka+: chasseuse de coûts

Si elle ne débarque chez nous que maintenant, cette Ka+ existe depuis deux ans déjà en Inde et en Amérique du Sud, où elle se nomme Figo. Un laps de temps mis à profit pour la conformer aux règlementations et attentes européennes. Adaptation réussie ?

Nicolas Morlet Nicolas Morlet | Publié le 20 oct. 2016 | Temps de lecture : 11 min

La Ka+ a été conçue pour des marchés particulièrement friands de petites voitures où le tarif est crucial, quitte à faire des concessions sur la qualité et la sécurité. Mais en pur produit du programme One Ford, qui vise à développer une gamme unique de modèles aux quatre coins du globe, la voilà aujourd’hui promise à une carrière européenne, obligeant ses ingénieurs à revoir l’auto plus ou moins en profondeur. Chez nous, elle se positionne en bas du segment B, qu’elle partage donc chez Ford avec les B-Max, Ecosport et Fiesta. Un segment très important puisqu’il représente tout de même 33% des volumes vendus en Europe, et a crû d’un tiers depuis 2000.

100% rationnelle

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Nettement plus grande que l’ancienne Ka qu’elle remplace, la Ka+ mesure 3,93 mètres. Des dimensions qui la rapprochent dangereusement du gabarit d’une Fiesta. Et surtout, la nouvelle venue reçoit enfin cinq portes, la rendant nettement plus pratique à l’usage. Du coup, pour éviter toute cannibalisation entre ses modèles, Ford nous promet une future Fiesta plus «émotionnelle», laissant à cette Ka+ le soin de satisfaire la clientèle rationnelle. C’est sans doute ce qui explique son design aussi «sage» par rapport aux derniers produits de la marque. D’ailleurs, au moment d’évoquer la concurrence, les responsables de Ford ont cité les Hyundai i10, Opel Karl et Dacia Sandero. Des voitures qui se vendent principalement pour leur excellent rapport équipement/espace/prix. En terme de gamme également, Ford a tenu à faire simple : seules deux finitions sont au programme : Essential avec un unique petit moteur 1.2l 70ch et Ultimate avec le même moteur porté à 85 chevaux, accompagnées d’une liste restreinte d’options.

Vous aimez le noir ?

Dans cette optique, Ford annonce n’avoir injecté d’argent que sur les points jugés les plus importants par les acheteurs de ce type de voiture. Les clients européens seraient donc très réceptifs aux sièges chauffants, au volant gainé de cuir, aux capteurs de parking arrière et à la climatisation, puisque ce sont là les principaux changements d’équipement qui différencient cette Ka+ de ses cousines exotiques. Sans oublier le dispositif multimédia SYNC, malheureusement impossible à associer à un système de navigation intégré. Ford nous assure aussi avoir retravaillé les plastiques de manière à les rendre moins brillants pour rehausser la qualité perçue, et avoir apporté plus de soin à leur assemblage. Heureusement a-t-on envie de dire, car si la rigidité des éléments n’indigne pas spécialement sur ce segment, leurs ajustements déçoivent vraiment. Et puis, tout est noir : des habillages de sièges aux contre-portes en passant par les tapis de sol et le meuble de bord. Une touche de couleur aurait permis d’égayer cet habitacle qui s’avère bien terne. On pardonnera partiellement ces défauts en jetant un œil au tarif, qui début à 10.200€ pour culminer à moins de 14.500€ en cochant toutes les options. Et à en croire le constructeur, la clientèle est peu regardante sur ces points. On s’attardera plutôt sur la générosité de l’espace intérieur : quatre adultes d’1m80 peuvent voyager confortablement, taille au-delà de laquelle les passagers arrière risquent d’avoir la tête dans le plafond. Quant au coffre, sa contenance de 257 litres extensible à 849 litres via une banquette 60-40 le situe dans la moyenne du segment.

Standards européens

Mais Ford ne s’est pas contenté de quelques retouches d’équipement. Le constructeur a également revu la structure et les réglages de l’auto après d’intensifs travaux de mise au point menés au centre d’essai de Lommel. Le châssis a notamment été abaissé de dix millimètres pour dynamiser le comportement et une barre antiroulis 47% plus rigide que sur les versions asiatiques a été placée. Des ailettes aérodynamiques ont également été ajoutées sur les rétroviseurs pour favoriser l’écoulement de l’air. Le confort a fait l’objet de certaines attentions, que ce soit par l’ajout de nouvelles bagues de suspension arrière ou de supports moteurs hydrauliques semblables à ceux de la Fiesta, pour assurer une meilleure filtration des vibrations et des chocs. De nombreuses traverses et éléments de rigidité ont également été revus, notamment pour répondre aux normes de sécurité et satisfaire aux crash-tests Euro Ncap. Tout cela, ainsi que les nouveaux caoutchoucs d’étanchéité, participent à l’excellent niveau sonore à bord : 73 décibels à 80 km/h, soit l’une des meilleures valeurs du segment.

Privée de turbo

C’est d’ailleurs l’une des bonnes surprises de cette Ka+. Même sur autoroute, les bruits aérodynamiques et de roulement sont parfaitement contenus. Et la tenue de cap est excellente au regard de l’architecture de l’auto. Il faut en revanche bien calculer son coup au moment de s’engager ! Car bien qu’il soit le mieux armé des deux moteurs proposés, le petit 1.2 Ti-VCT de 85 chevaux et 112 Nm est loin d’être un foudre de guerre. Se passant de toute suralimentation, ses valeurs haut perchées (6.300 et 4.000 tr/min respectivement) impliquent de rester dans des rotations assez hautes pour s’assurer de relances correctes, ce à quoi les petits moteurs turbo modernes nous ont déshabitués. Ford explique par des raisons financières le choix de ne pas avoir glissé l’excellent 1.0 Ecoboost sous le capot de cette Ka+, nécessitant des coûts de développement trop élevés, qui auraient grevé la compétitivité du prix de vente de l’auto. Dommage.

Quoi qu’il en soit, c’est évidemment en ville que le petit 1.2 se montre sous son meilleur jour, permettant à la Ka+ de se faufiler avec aisance. En s’écartant des centres urbains en revanche, les limites du moteur se font sentir et les performances modestes (13,3 secondes pour passer de 0 à 100 km/h) refroidissent toute volonté sportive, obligeant à mettre le pied au plancher au moment d’effectuer le moindre dépassement. Et dans ce contexte, la boîte manuelle aux cinq rapports plutôt longs n’aide pas vraiment, si ce n’est à préserver la consommation moyenne annoncée à 5l/100km. En gardant cela dans un coin de la tête, on apprécie toutefois le calibrage soigné de la direction et le filtrage des suspensions qui assurent un comportement routier à la fois confortable et sécurisant. C’est bien tout ce qu’attendent les acheteurs ciblés, non ?

Conclusion

Produit purement rationnel, cette Ford Ka+ fait son job, point. On attendait tout de même plus d’un produit badgé Ford. Du coup, sa nouvelle citadine risque de se trouver noyée dans l’anonymat du segment ultra-concurrentiel qu’elle intègre.

 

+

Espace à bord

Insonorisation

Confort

Rapport prix/équipement

Performances un peu justes

Présentation intérieure terne

Qualité perçue

La Ka+ en quelques chiffres

Moteur : quatre cylindres, essence, 1.196cc; 85ch à 6.300tr/min; 112Nm à 4.000tr/min

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle cinq rapports

L/l/h (mm) : 3.929/1.695/1.524

Poids à vide (kg) : 1.055

Volume du coffre (l) : 257

Réservoir (l) : 42

0 à 100 km/h (sec.) : 13,3

Prix : 11.438 € TVAC

Puissance : 85 ch

V-max : 169 km/h

Conso. mixte : 5 l/100km

CO2 : 114 g/km

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