Les frais autour des automobiles sont nombreux : l’électricité ne cesse d’augmenter pour les voitures électriques, les prix des carburants sont très élevés, celui des pneus a pris 25% en cinq ans et on en passe. Cela dit, il y a des frais auxquels on ne pense pas forcément, mais qui peuvent aussi coûter très cher, comme ceux relatifs au stationnement en ville ou dans les parkings.
Selon une enquête non scientifique menée par La Dernière Heure, 94% des personnes qui ont répondu estiment que les frais de stationnement qui leur sont réclamés sont exagérés. Et pour cause : de plus en plus de communes pratiquent des tarifs élevés, mais elles font aussi payer le stationnement après 18h00, parfois jusqu’à 21h00.
À Bruxelles surtout
Ces pratiques sont surtout répandues dans les communes de la Région bruxelloise. Certaines localités abusent, pratiquant des tarifs de 5 euros/heure. Tandis que Forest applique un tarif « concert », même pour les personnes qui n’y vont pas – comment contrôle en effet. Et qui ne paie pas, reçoit en général une amende en raison du rendement élevé des scan-cars : jusqu’à 45 euros la demi-journée. Ces coûts et punitions exorbitants sont de plus en plus le fait de sociétés privées, comme c’est le cas pour les radars-tronçons locaux en Flandre. À Bruxelles, c’est Parking.Brussels qui se charge de gérer tout ça, empochant au passage 85% des recettes.
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Les études montrent pourtant que les citoyens qui font vivre les centres-villes (magasins, restaurants en soirée, etc.) viennent majoritairement en voiture. Ce qui pose clairement la question de la viabilité économique à long terme de ce que de nombreux automobilistes considèrent comme du racket.
Repenser notre manière de faire ?
Bien entendu, les prix des parkings ne sont pas le seul facteur d’influence de la venue ou non en ville des consommateurs. En premier lieu, c’est bien l’attractivité du centre-ville qui pèsera dans la balance. Le stationnement n’est que secondaire, c’est évident. Cela dit, des études françaises montrent toutefois que si un centre-ville est accueillant, mais que l’automobiliste doit tourner plusieurs dizaines de minutes pour trouver une place de parking, il ne reviendra pas. Logique. Les projections montrent ainsi que dissuader les automobilistes de se rendre dans un quartier à cause des prix du stationnement ou de sa disponibilité peut priver la ville de 50% de ses visiteurs. Les commerçants le savent-ils ?
Mais la politique est là et elle ne risque pas de changer tout de suite. En effet, à Bruxelles, l’ex-ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) qui est toujours en place en l’absence de nouveau gouvernement ne cache pas qu’elle souhaite décourager le stationnement en voirie et renvoyer les automobilistes vers des parkings souterrains ou couverts qui sont évidemment encore plus onéreux. Pourtant le stationnement en rue rapporte : l’an dernier, douze communes bruxelloises se sont partagé 42 millions d’euros.
Ces pratiques font d’ailleurs bondir Touring, selon nos confrères de La Dernière Heure, qui estime que c’est un outil fiscal déguisé pour remplir les caisses des communes – ou de Parking.Brussels. L’organisme s’offusque aussi du manque de transparence et de l’équité des automobilistes face au parking. Car dans plus en plus de villes, il faut s’inscrire sur une kyrielle d’applications pour pouvoir payer son stationnement. Mais qui aura le courage de mettre de l’ordre ?
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