Ceux qui pensent que les hommes tiennent forcément mieux le volant que les femmes, feraient bien de regarder les chiffres de plus près. De nouvelles données de l’institut VIAS démontrent noir sur blanc que les hommes ne sont pas seulement plus souvent impliqués dans des accidents, mais qu’ils en sont aussi plus souvent les victimes ! En 2023, 80 % des décès sur la route concernaient des conducteurs et usagers masculins. Un triste record, puisque ce pourcentage oscillait encore autour des 74 % il y a dix ans. La tendance, issue des chiffres de la base de données de la Police fédérale, est donc de plus en plus défavorable aux hommes !
Facteurs aggravants
Le bilan est limpide : les hommes prennent plus de risques au volant, parfois avec des conséquences dramatiques. Parmi les conducteurs impliqués dans un accident, 52 % roulaient avec un facteur aggravant – alcool, absence de ceinture, véhicule non assuré – contre seulement 28 % des femmes. Comprenez que les hommes prennent le volant sous l’emprise de l’alcool deux fois plus souvent que les femmes ! Une question se pose alors : pourquoi s’obstinent-ils à garder les clés de la voiture après un dîner, plutôt que de les confier à leur compagne ?
Bien entendu, si l’on se penche sur les types de véhicule, on observe des différences assez nettes. Les motards, une catégorie largement masculine, sont les plus touchés : 96 % des victimes d’accident mortel sur deux roues sont des hommes. Pour les automobilistes, ce chiffre s’élève à 75 %, contre 74 % chez les cyclistes et 56 % chez les piétons. Comme si cela ne suffisait pas, les statistiques montrent que vous avez deux fois plus de chances de survivre à un accident si une femme est au volant ! Chez les femmes, 9 accidents avec dégâts corporels sur 1.000 sont mortels, contre 18 sur 1.000 chez les hommes.
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Le fait que les hommes finissent plus souvent à l’hôpital s’explique aussi par leur plus grande exposition aux dangers de la route. Ils conduisent en moyenne plus que les femmes : entre 35 et 49 ans, ils parcourent 51,3 kilomètres par jour, contre 38,1 kilomètres pour les femmes. Pourtant, cette différence ne suffit pas à expliquer des statistiques d’accidents aussi élevées. Selon les experts, le problème est plus profond : les hommes pensent tout simplement être de meilleurs conducteurs qu’ils ne le sont réellement !
Une question d’éducation ?
L’enquêtrice du VIAS, Shirley Delannoy, explique dans le journal francophone La Capitale que tout commence dès l’enfance. Les garçons sont encouragés à prendre des risques et à prouver qu’ils gardent le contrôle en toutes circonstances. Les filles, elles, apprennent à être prudentes et à respecter les règles. Conséquence ? Les hommes sous-estiment les dangers et surestiment leurs capacités au volant. Et quand ils reçoivent une amende, les hommes y voient davantage un coup de malchance qu’une erreur !
Cette tendance se retrouve aussi devant le tribunal de police : 80 % des participants aux formations obligatoires en sécurité routière (celles destinées aux personnes qui ont commis une infraction grave) sont des hommes. Ils sont également bien plus nombreux sur le banc des accusés, notamment ceux cités pour excès de vitesse ! Et qui est la principale cible des campagnes BOB annuelles ? Banco, ce sont les hommes !
Les chiffres ne mentent pas : les femmes sont des conductrices plus prudentes, tandis que les hommes sont plus fonceurs, au point de se croire sur circuit ! Pourtant, c’est souvent monsieur qui prend le volant quand un couple voyage. Il serait peut-être temps d’inverser les rôles, non ?
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