Cette nouvelle génération de Supra est un modèle tout à fait particulier pour Toyota. Elle prend la succession d’une lignée popularisée (en Europe du moins) par le film Fast&Furious et par le jeu vidéo GranTurismo. Mais surtout, elle est le premier modèle spécialement conçu par Gazoo Racing, le département « motorsport » du constructeur japonais. Son nom de baptême complet est d’ailleurs Toyota GR Supra… que n’utiliseront que les commerciaux de la marque. Et puis, mine de rien, elle est le premier modèle du constructeur en Europe (hors utilitaires) à ne pas être proposé en hybride depuis l’Aygo en 2014, et la GT86… voilà sept ans. Comme ses devancières, la nouvelle Supra s’en remet à un moteur six cylindres en ligne de 3 litres, fourni cette fois par BMW. Le coupé japonais est en effet le fruit d’un partenariat avec le constructeur bavarois et partage ses dessous avec la dernière Z4. Une collaboration inédite entre les deux marques !
Sacrée gueule !
Toutefois, impossible de déceler quelque signe que ce soit de BMW dans le dessin de la robe extérieure. Non seulement aucune pièce de carrosserie n’est commune aux deux modèles, mais les designers japonais ont résolument pris le parti d’un dessin tendu, très musclé. La face avant est caractérisée par son très long capot et ses larges échancrures dans le bouclier, tandis que l’arrière est singularisé par un gros diffuseur. Un dessin encore souligné par le double bosselage du pavillon particulièrement réussi, et par de nombreuses prises d’air… factices : sous les phares, sur le capot, sur les portières… Bref, le style est agressif à souhait et assure à l’auto une prestance indéniable lorsqu’on la voit débouler dans les rétros. Effet garanti ! Précisons s’il le fallait que Toyota ne prévoit pas d’en décliner de version cabriolet. Les affaires ont été bien réparties avec BMW : à la Z4 le roadster, à la Supra le coupé.
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BMW Inside
L’influence bavaroise est en revanche nettement plus perceptible à bord. Puisque la boîte de vitesses est également fournie par BMW, on ne s’étonne pas de retrouver la commande électronique caractéristique des modèles allemands. Mais Toyota a également fait le choix de profiter du savoir-faire germanique pour une bonne partie de l’électronique de bord. Système multimédia, commodos, climatisation et tunnel de transmission sont issus de la Z4. La marque japonaise a toutefois redéveloppé complètement l’affichage sur la dalle numérique face au conducteur. Le compte-tours occupe une place centrale et affiche en permanence le rapport engagé, tandis que la vitesse et les autres infos sont reléguées sur les côtés de l’écran. Une bonne indication quant aux velléités sportives de ce nouveau modèle !
Si l’habitabilité n’est évidemment par le fort de la Supra et que les petits rangements font défaut, signalons tout de même la présence d’un coffre de 290 litres largement suffisant pour deux valises moyennes et quelques petits sacs. Un bon point pour la polyvalence.
Des chiffres prometteurs
Le partage technique avec la Z4 traduit aussi un tout nouveau positionnement pour la Supra. Si la précédente était présentée comme une concurrente de la Porsche 911, la nouvelle n’a pas suivi la montée en puissance galopante de l’Allemande et se place désormais en concurrente de son petit frère, le Cayman. Les dimensions le confirment : avec 4,38 mètres de long, le nouveau modèle n’est que 14 cm plus long qu’une GT86. Mais son empattement est plus court de 10 centimètres, ce qui promet une excellente maniabilité.
Les ingénieurs Toyota ont par ailleurs spécialement travaillé l’implantation du moteur dans le châssis, de manière à ce qu’il soit placé le plus près possible du sol, et le plus en retrait possible de l’essieu avant. Il en résulte une répartition des masses parfaite (50/50) et un centre de gravité plus bas que celui de sa petite sœur.
Double jeu
Tout cela participe pleinement à l’agilité et à l’équilibre dont fait preuve la Supra malgré un poids loin d’être plume : 1.495 kg en ordre de marche. C’est une soixantaine de kilos de plus qu’un Cayman S, mais surtout près de 400 de plus qu’une Alpine A110, certes moins puissante. Toutefois, cet embonpoint ne se ressent absolument pas sur la route. Il faut dire que la mécanique pousse fort. Le six cylindres 3 litres turbo de 340 chevaux expédie ce coupé de 0 à 100 km/h en 4,3 secondes.
La puissance est transmise aux roues arrière via une boite automatique à 8 rapports, dont le seul défaut est une légère latence au kick-down. Mais en usage manuel, grâce aux palettes au volant, elle remplit son office à la perfection. On apprécie en outre son double visage suivant que le mode sport soit activé ou non. Lorsqu’il ne l’est pas, la boîte s’affaire à rendre parfaitement imperceptibles les passages de rapports, d’une douceur absolue. En l’activant, et en adoptant une conduite plus dynamique, un « à-coup » fait vibrer la voiture pour signifier que le rapport a bien été engagé. Un changement de philosophie représentatif de la polyvalence de l’auto. Car en mode sport, la Supra se montre incisive, très réactive à la pédale d’accélérateur et laisse joyeusement le moteur s’envoler dans les tours avant de passer la vitesse suivante, ponctuant ces transitions de trop discrètes détonations. Et désactivant le mode Sport, on se retrouve au volant d’une petite GT très proprette, parfaitement douée pour un usage quotidien, durant lequel on appréciera entre autres la discrétion de l’échappement, et surtout l’étonnant confort prodigué par les suspensions.
Easy !
Mais puisque nous sommes surtout là pour apprécier les capacités dynamiques de la Supra, Toyota n’a pas hésité à nous en confier le volant sur le très vallonné circuit de Jarama, en Espagne. Un tracé aux nombreux virages techniques, freinages en appui, courbes en dévers, etc. Parfait pour prendre la mesure des limites de l’auto. Des limites qui interviennent toujours de manière très progressives et prévenantes. Le différentiel autobloquant et les excellents pneus Michelin Pilot Supersport fournis de série assurent une motricité et une maniabilité sans faille, qui rendent cette Supra d’une impressionnante facilité à dompter sur piste. Même lorsqu’on désactive l’ESP, le comportement ne se montre jamais imprévisible : on « sent » véritablement la voiture trouver son appui et son grip, laissant le pilote novice s’amuser, rassuré qu’il est par la véritable sensation de maîtrise procurée. Dans ces conditions, sur piste, on aurait toutefois apprécié une direction un brin plus directe et informative, ainsi qu’un freinage un peu plus mordant.
Patience, patience…
Un petit mot sur la gamme pour terminer. Toyota Belux fait simple, avec une seule version au catalogue (65.500€) et un Premium Pack pour seule option (2.300€), comprenant le cuir, l’installation hi-fi JBL, le chargeur sans fil et l’afficheur tête-haute. Un package plébiscité par près de 90% des acheteurs ! Et des acheteurs, il n’en manque pas : les trois exemplaires belges de l’édition de lancement baptisée A90 (dans la continuité du nom de code des précédents modèles A60/70/80) se sont vendus en moins de 5 minutes, et les 72 unités dévolues à notre marché pour l’ensemble de l’année 2019 sont sold-out. Toyota Belux a bien réussi à négocier quelques modèles supplémentaires mais la liste d’attente est longue, et ceux qui passent commande aujourd’hui devront s’armer de patience, jusqu’à l’année prochaine au moins, pour prendre possession de leur coupé.
Conclusion
Ça valait la peine d’attendre ! Soignée, équilibrée est enthousiasmante, on peut déjà affirmer que la Supra est l’une des sportives de l’année ! Mais pour se l’offrir, il faudra encore attendre jusqu’en 2020. Cela dit, si ça fait déjà 17 ans que vous attendez…
La Supra en quelques chiffres
Moteur : 6 cylindres en ligne, essence, turbo, 2.998cc ; 340ch de 5.000 à 6.500tr/min ; 500Nm de 1.600 à 4.500tr/min.
Transmission : aux roues arrière.
Boîte de vitesses : automatique 8 rapports.
L/l/H (mm) : 4.379/1.854/1.292
Poids à vide (kg) : 1.495
Volume du coffre (l): 290
Réservoir(l) : 52
0 à 100 km/h (sec.) : 4,3
Prix : 65.500€ TVAC
Puissance : 340 ch
V-max : 250 km/h
Conso. mixte : 7,5 l/100km
CO2 : 170 g/km
- Look distinctif
- Facilité de prise en main
- Efficacité routière et sur piste
- Différence de caractère en mode sport
- Amortissement
- Pas de cloison entre l’habitacle et le coffre
- Toutes vendues pour 2019
- Direction perfectible
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