Le moteur Diesel a ceci d’intéressant : sa consommation varie peu avec le gabarit de l’automobile qu’il anime. C’est pour cette raison évidente que depuis une vingtaine d’années, les propriétaires de SUV plébiscitaient largement ce type de carburant lors de la commande de leur automobile. Un choix d’autant plus censé que le couple élevé de ces mécaniques augmentait l’agrément d’utilisation.
Cela dit, depuis 2015 et l’affaire du Dieselgate, les moteurs Diesel sont pourchassés et de plus en plus exclus des législations. Les autorités tentent en effet par tous les moyens de les sortir des centres urbains et de nos routes tout court. La raison : leurs niveaux élevés de pollution atmosphérique dont les NOx et les particules sont rejetés en très grand nombre. Vrai ? Oui, mais les Diesel ne sont pas les seuls, surtout depuis que les moteurs à essence sont passés à l’injection directe eux aussi… Vaste débat, on pourrait y passer la nuit !
De l’essence à la place
Parce que la demande a changé, les constructeurs ont eux aussi du chambouler leurs catalogues : fini (ou presque) les moteurs Diesel au profit de versions politiquement correctes, c’est-à-dire des hybrides rechargeables pour ceux qui en ont les moyens (ou qui peuvent les déduire) ou, à défaut, des motorisations essence, souvent suralimentées pour limiter tant que faire se peut rejets et consommation.
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Cette formule est aujourd’hui celle privilégiée par tous les constructeurs dont Mercedes qui propose son GLC restylé en une version 200 4MATIC, c’est-à-dire équipé d’un moteur essence de 2 litres suralimenté qui développe la puissance de 204 ch et 320 Nm de couple. Confortable. Ce groupe est associé à une boîte automatique à 9 rapports qui distribue la puissance en permanence aux 4 roues. De quoi faire exploser la consommation ? Pas selon Mercedes qui annonce 7,2 l/100 km sur le cycle combiné (WLTP) et 164 g/km de CO2. Un résultat raisonnable, mais découle probablement aussi de l’hybridation légère 48V embarquée qui ne permet pas de rouler à l’électricité, mais bien de délester le moteur tout en profitant d’un boost de puissance temporaire de 23 ch.
Une surprise
Rien de tel qu’un essai grandeur nature pour se rendre compte de la véracité des mesures avancées. Pour ce faire, nous avons mené le GLC 200 4MATIC sur plus de 1.300 km et force est de constater qu’il nous a bluffés. On s’attendait en effet à un budget carburant conséquent, mais il n’en fut rien, car en adoptant une conduite coulée, la consommation moyenne oscille autour des 7,8 l/100 km.
Comptez même 7,4 l/100 km sur les longs trajets autoroutiers (merci à l’aérodynamique soignée avec un Cx de 0,29 !), et 8,3 l/100 km sur les parcours mixtes. Une utilisation exclusivement urbaine fera évidemment grimper la demande en carburant, mais là aussi, de manière encore raisonnable puisque nous avons relevé 9,5 l/100 km. Avec 62 litres de réserve, cela permet donc de parcourir près de 800 km.
Et les capacités de ce moteur d’accès ? Elles sont largement suffisantes avec un 0-100 km/h exécuté en 7,8 s. Concrètement, les relances sont suffisamment vigoureuses, aidées évidemment par le boost de l’hybridation lorsque cela est nécessaire. La boîte à 9 rapports s’avère confortable à défaut d’être rapide, mais elle montre aussi parfois quelques hésitations décelables par la production d’à-coups lors de certaines relances. C’est tout ? Presque : dans les phases transitoires (accélérations), le 4 cylindres restitue l’empreinte sonore d’un 4 pattes Diesel. C’est un peu dommage, car, à allure stabilisée, il est d’une discrétion absolue.
Le confort et le dynamisme
Nous voilà fixés : le GLC 200 « basique » n’est pas un gouffre à carburant. Et il n’est pas non plus ennuyeux à conduire. Au contraire. Son châssis est même un vrai régal de précision et de douceur. La direction en particulier est exemplaire de progressivité et elle commande un train avant vif et agile qui offre un vrai plaisir de conduite. En fait, c’est l’ensemble du châssis qui est à saluer avec un amortissement exemplaire de progressivité et d’efficience et un dynamisme à faire rougir BMW, et ce malgré le poids élevé (1.985 kg à vide). Bien entendu, aux limites, c’est toujours un sous-virage rassurant qui apparaît, mais l’équilibre est là, tout comme le confort qui est de haut niveau avec une insonorisation soignée à toutes les sources de bruit.
Le nouveau GLC est reconnaissable au premier coup d’œil et en même temps tout à changer. Car la caisse est 6 cm plus longue (à 4,71 m), mais 4 mm plus basse (à 1,64 m). Des proportions qui profitent à l’habitabilité aux places arrière qui bénéficient de l’allongement de l’empattement (+ 1,5 cm). C’est aussi le cas du volume de chargement qui passe dans ces versions thermiques à 600 litres, soit 70 litres de plus que précédemment. De fait, quatre personnes s’installent avec leurs aises, sur une banquette aux galbes bien pensée et qui peut le cas échéant accueillir un cinquième larron grâce à des bords de banquette qui ne sont pas trop saillants.
Techno aussi
L’habitacle du GLC a évolué. Impossible en effet de passer à côté de l’immense tablette centrale et de l’écran HD. L’ensemble regroupe toutes les fonctionnalités usuelles (radio, navigation, configuration du véhicule, etc.) et dispose des protocoles Apple Car Play et Android Auto sans fil qui seront probablement les options les plus privilégiées par les utilisateurs.
Et justement : on s’étonne de quelques approximations rédhibitoires. Il faut par exemple systématiquement opérer plusieurs manœuvres pour resélectionner ces protocoles, par exemple lorsqu’on quitte l’écran pour changer de radio sur l’environnement MBUX. En outre, les coupures du moteur engendrées par l’hybridation entraînent parfois des coupures du protocole lui-même qui oblige alors de relancer l’encodage de la destination. Pas très « user friendly »… Et parmi les autres petits défauts, il faut citer l’absence de connexion USB aux places arrière ou encore les essuie-glaces efficaces, mais plutôt bruyants.
Un équipement complet
D’une génération à l’autre, le prix du GLC SUV a un peu augmenté. Il s’affiche aujourd’hui à 58.080 euros dans sa version Business Line. Classique, mais aussi compensé par un équipement plus généreux. Car outre l’hybridation 48V qui apporte un vrai plus, on peut aussi compter sur les sièges confort et chauffants à l’avant, les palettes de sélection des rapports au volant, le hayon automatique, l’interface MBUX avec navigation intégrée et la recharge par induction pour les téléphones mobiles, l’aide au stationnement avec la caméra de recul, le régulateur de vitesse (mais pas automatique) et on en passe.
Bien entendu, il y a moyen d’enrichir encore cet équipement en s’attardant sur la longue liste d’options proposée par Mercedes et qui fera indubitablement grimper la facture. Mais certains équipements en valent la peine, comme le toit panoramique (1.718 euros) le radar de distance (484 euros) ou l’anticipation intelligente d’un accident (2.940 euros).
Conclusion
Peut-on rouler en SUV essence et 4 roues motrices sans exploser littéralement son budget carburant ? Oui, l’essai de ce Mercedes GLC 200 4MATIC qui n’est pourtant pas un poids plume le démontre. Sa consommation raisonnable le rend donc parfaitement envisageable pour les particuliers, car les professionnels préféreront pour quelques mois encore les versions hybrides rechargeables mieux (ou plus) déductibles fiscalement. Quoi qu’il en soit, voilà qui prouve une nouvelle fois qu’il n’y a pas de raison de chercher midi à quatorze heures lors du choix d’une voiture, même s’il s’agit d’un SUV : les versions « de base » offrent déjà une excellente cohérence et un bel équilibre budget/plaisir. Qu’on se le dise…
Mercedes GLC 200 4MATIC : spécifications
Moteur : 2 litres, 1999 cm3, 204 ch et 320 Nm (+23 ch temporaires avec le mild hybrid 48V)
Transmission : aux 4 roues
Boîte de vitesses : automatique, 9 rapports
L/l/H (mm) : 4.716 / 1.890 / 1.640
Poids à vide (kg) : 1.985
Volume du compartiment à bagages (l) : 600
De 0 à 100 km/h (sec) : 7,8
Vitesse maximale (km/h) : 227 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 7,2 – 8,1
CO2 : 164 – 184 g/km (roues de base)
Prix : 58.080 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 891,88 € ; Wallonie et Bruxelles : 2.478 €
Taxe de roulage : Flandre : 434,98 € ; Wallonie et Bruxelles 486,02 €
Écomalus Wallonie : 175 €
- Consommation maîtrisée
- Confort global de haut niveau
- Véhicule agile et efficace/plaisir de conduite
- Habitabilité
- Version équilibrée
- Moteur bruyant en phases transitoires
- Fonctionnement du MBUX avec Apple Car Play/Android Auto
- Pas de prises USB à l’arrière
- Essuie-glaces bruyants
- Alertes des aides à la conduite intrusives
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