ESSAI Porsche 718 Boxster: retour aux sources

Comme les premières Porsche, le Boxster restylé en revient au flat 4, gonflé ici par le souffle du turbo. Voyons ce que ça donne et comment ça sonne, cette fois depuis le siège du pilote !

Publié le 26 mai 2016
Temps de lecture : 5 min

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ESSAI Porsche 718 Boxster: retour aux sources

Le restylage du Boxster s’accompagne d’un passage du flat 6 au flat 4. Certains crient déjà à l’hérésie… Pourtant, la première Porsche, la 356, portait aussi sur son dos un moteur 4 cylindres à plat. Les puristes pourraient donc y voir un retour aux sources, même si la vraie raison tient dans les normes de dépollution toujours plus strictes et la volonté d’abaisser les émissions de CO2.

Matricule 718

Chez Porsche, on a toujours aimé les nombres à trois chiffres : 356, 911, 917, etc. Pour son lifting, le Boxster (et bientôt le Cayman) adopte ce principe et se nomme désormais 718 Boxster. Le «718» fait référence à une voiture de course sortie en 1957 et qui a connu plusieurs succès en course. En plus de son matricule, le Boxster s’offre un nouveau costume. Extérieurement, à part le capot de coffre, le pare-brise et la capote, tout est neuf. La planche de bord est également redessinée, de même que le volant. On note aussi le système multimédia de dernière génération doté d’un nouvel écran tactile.

Gonflé, le 4 à plat !

Sous le capot arrière, le Boxster troque ses 6 cylindres atmosphériques contre de plus petits 4 cylindres turbos (seulement 5 kg plus légers), toujours d’architecture Boxer (à cylindres à plat opposés deux à deux). La version de base embarque un 2 litres turbo (à géométrie fixe) de 300 chevaux et 380 Nm (contre 265 et 280 pour l’ancien 2.7). Quant à la nouvelle «S», elle s’arme d’un 2.5 turbo (à géométrie variable) de 350 chevaux et 420 Nm (contre 315/360 pour l’ancien 3.4). Dans tous les cas, le downsizing booste donc la puissance (+35ch), tout en abaissant la consommation de près de 1l/100km.

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En route !

Au ralenti et à faible charge, la mélodie du nouveau flat 4 rappelle celle des… Cox et Porsche 356 d’antan. Un crépitement acyclique typique et plutôt sympathique. Et gaz en grand, la musique est ici plus rythmée que celle d’un boxer Subaru. La Porsche donne plus de voix. Voire un peu trop avec l’échappement sport optionnel, qui camoufle un peu la mélodie naturelle du flat 4 en accentuant les réverbérations du son.

Notre essai débute avec la version «S». Son moteur pousse fort et sans temps mort : un système de «précharge» du turbo limite l’inertie à bas régime et, lors des brefs lâchers de gaz, la soufflante maintient sa pression. Bref, on a l’impression de rouler avec un gros atmo. On apprécie aussi l’allonge du moteur, qui grimpe joyeusement jusqu’à 7.500 tr/min.

Idem pour la version 2 litres de base qui, en pratique, ne semble pas vraiment moins performante que la S ! Chiffres à l’appui, c’est d’ailleurs elle qui évolue le plus en performances, en gagnant 0,8 seconde sur le sprint du 0 à 100 km/h, contre 0,6 pour la S. Dans les deux cas, la réponse à mi-régime est plus franche que celle des anciens flats 6 atmos, qui ne se réveillaient que vers 4.000 tr/min, pour ensuite il est vrai frôler les 8.000 rotations par minute. Le flat 4 turbo est donc un peu plus lissé et un brin moins mélodieux, mais franchement sympathique.

Encore plus de tenue

Le châssis suit bien le rythme. Il a même été peaufiné pour ce restylage : le train arrière reprend des éléments du Cayman GT4 et repose sur des combinés ressorts/amortisseurs raffermis. La direction est plus directe de 10% et les freins sont renforcés : la version de base chausse les disques de l’ancienne S et la nouvelle S ceux de la 911 Carrera.

En action, le Boxster nouveau est encore plus tranchant et efficace qu’avant. Ce roadster pivote sur lui-même comme une toupille, mais sans jamais se montrer instable. Une tenue parfaite, qui nous fait réclamer une bonne dose de chevaux supplémentaires. Pour cela, il faudra attendre que le coupé 718 Cayman pointe ses dents…  

Conclusion

Que les puristes se rassurent : la pilule 4 cylindres n’est pas difficile à avaler. Certes, en chantant comme une Cox d’antan, cette Porsche a retrouvé l’accent populaire des origines, mais la mécanique ne manque pas de noblesse. Et encore moins de souffle…

La 718 Boxster en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres à plat, turbo, essence, 1.988cc, 300ch à 6.500tr/min, 380Nm de 1.950 à 4.500tr/min.

Transmission : aux roues AR.

Boîte : manuelle 6 rapports ou robotisée PDK 7 rapports.

L/l/h (mm) : 4.379/1.801/1.281

Poids à vide (kg) : 1.335

Volume du coffre (l) : 150 (avant) + 125 (arrière)

Réservoir (l) : 54

0 à 100 km/h (sec) : 5,1 (4,7 avec PDK Sport Plus)

Points positifs

Moteurs turbos plus coupleux à mi-régime

Performances en hausse, consos en baisse

Châssis équilibré et agile

Présentation, qualité de finition

Points négatifs

Tarif élitiste (et encore en hausse…)

Options nombreuses et chères

Sonorité un peu moins noble qu’avant

Surcoût injustifié pour la S (+12.705€)

Prix : 56.144 € TVAC

Puissance : 300 ch

V-max : 275 km/h

Conso. mixte: 7,4 l/100km

CO2: 168 g/km

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