ESSAI Skoda Octavia Combi 1.5 TSI DSG (2024) : l’équilibre de vie

On ne présente plus la formule de Skoda pour l’Octavia : né en 1996, le modèle revendiquait un espace hors du commun pour un prix comprimé. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Pour certains points, oui, pour d’autres, il a fallu forcément mettre un peu d’eau dans son vin.

8 / 10
Publié le 8 novembre 2024
Temps de lecture : 10 min

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ESSAI Skoda Octavia Combi 1.5 TSI DSG (2024) : l’équilibre de vie

Arrivée en 1996, la première Skoda Octavia marquait une première ambition de Volkswagen dans cette marque rachetée en 1991. Jusque là en effet, la gamme tenait surtout autour de la Favorit qui recyclait la technologie des anciennes Polo. Avec l’Octavia, Skoda change de registre et s’en remet aux dessous de la Golf 4. Certes, il est question de maintenir de constructeur tchèque un peu moins en avance que Volkswagen, mais avec l’argument de proposer un espace à bord hors pair pour un tarif défiant toute concurrence. Et ça a marché, car la marque s’est assez rapidement départie des clichés de produit de l’est qui collait à ses carrosseries.

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En trois décennies d’existence, l’Octavia est devenue le modèle le plus vendu du constructeur de Mlada Boleslav et, au fur et à mesure de son succès, il est devenu de plus en plus impossible pour le groupe VW de maintenir les produits de Skoda avec un retard technologique. Depuis quelques modèles maintenant, l’Octavia – comme les autres modèles de la marque – n’ont plus rien à envier à ceux de Volkswagen. Ou quand l’élève rejoint le maître.

L’actuelle génération d’Octavia a été introduite en 2019 et elle continue de recourir à tous les composants partagés pour la Golf VIII, l’Audi A3 ou la Seat Leon. Cette année apporte un restylage somme toute assez classique. Ce qui change, ce sont surtout les optiques, plus effilées à l’avant. À l’arrière, hormis la couleur, c’est pratiquement kif-kif.

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Habitacle soigné

Une des forces de Skoda et de l’Octavia en particulier, c’est de ne faire que peu de concessions sur la qualité. On se retrouve ainsi avec des plastiques et des assemblages dignes d’une Volkswagen, sauf pour les parties basses de la planche de bord ou des contre-portes qui sont tapissées de plastiques durs. Il faut bien que l’équation économique tienne la route…

La planche de bord évolue pour sa part plus nettement que l’extérieur avec un écran tactile qui enfle et donc la taille est passée à 10,25 pouces pour le modèle de base (contre 8 pouces) et à 12,9 pouces pour le modèle haut de gamme (10 pouces précédemment). Cela s’accompagne aussi en fonction des modèles d’un combiné d’instrumentation entière numérique et typique de Volkswagen même si le graphisme et les coloris sont évidemment ceux de Skoda. Signe de la montée en gamme de l’Octavia : sa sellerie optionnelle en cuir « Cognac » qui s’accompagne des sièges chauffants, massants et ventilants (option à 3.350 euros tout de même).

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L’interface est organisée de manière logique et la réactivité au rendez-vous, mais pour certaines fonctionnalités, les manipulations sont encore nombreuses. Bonne nouvelle : on dispose d’interrupteurs d’accès direct pour le volume de l’interface, les modes de conduite et la climatisation notamment.

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À l’intérieur, c’est toujours un sentiment d’espace qui domine. Et c’est bien normal : l’habitacle accueille confortablement 4 personnes. Le cinquième passager est logiquement plus à l’étroit, surtout avec l’imposant tunnel central. Pour le coffre, c’est juste Bysance avec un volume disponible de 650 litres dans le cas de la variante Combi (600 litres à la berline) et 1.700 litres avec la banquette rabattue. Avec pareille capacité, c’est la familiale idéale, car elle offre au bas mot 100 litres de plus que ses rivales, et de 100 à 150 litres de plus qu’un SUV qui est de surcroît souvent plus encombrant. On apprécie aussi les options d’aménagement, toujours intelligentes, et notamment le Pack Simply Clever Premium (490 euros) et qui réunit un compartiment de rangement sous le siège passager, les filets de rangement dans le coffre, les barres stabilisatrices pour le transport d’objets (pour éviter qu’ils roulent), un plancher ajustable (et sous lequel on peut ranger le cache-bagages par exemple) ainsi qu’un filet de séparation. Imparable pour ceux qui transportent régulièrement diverses choses. Vu la dépense raisonnable, ce serait bête de passer à côté.

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Raisonnable

Ne vous attendez pas à une offre mécanique originale. Là aussi, c’est la raison qui l’emporte. Mais plus question toutefois du 1.0 litre 3 cylindres pour l’entrée de gamme – vaillant, mais aussi bruyant –, mais du 1.5 TSI proposé dans une configuration d’accès de 116 ch. Sa version « full » est dopée par un turbo à géométrie variable pour développer 150 ch et même un peu plus avec l’hybridation légère 48 V qui peut compter sur un moteur électrique supplémentaire, mais uniquement avec la boîte DSG7. La même logique est appliquée en Diesel : le 2 litres TDI vaut pour tout le monde, mais en configuration 116 ou 150 ch. Tout en haut de la gamme, on trouve le 2 litres TSI 4×4 (204 ch) et la désormais traditionnelle Octavia RS qui peut compter sur un 2 litres TSI de 265 ch (+20 ch). Actuellement, Skoda n’évoque pas encore de versions hybrides rechargeables, comme c’est le cas pour la Golf (2 versions de puissance, 204 et 272 ch) qui dispose d’une batterie de 19,2 kWh et promet 100 km d’autonomie électrique. À voir si Skoda se décide (ou non).

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Notre modèle d’essai était le 1.5 TSI DSG, c’est-à-dire celui de 150 ch doté de l’hybridation légère. Et il faut bien avouer que ce moteur à tout pour plaire, tant il se montre alerte. Certes, sa personnalité est lisse, mais sa sonorité n’a rien de désagréable et il se montre bien plein à tous les régimes (sauf au-delà de 5500 tr/min où il faiblit). Merci à la turbine à géométrie variable, technologie rare à ce niveau de gamme, qui a pour effet de lisser la courbe de couple et d’offre une meilleure réponse à bas régime. L’hybridation légère se montre discrète et, bien qu’elle ne permette pas de rouler 100% électrique, elle autorise de couper à de nombreuses reprises le moteur pour économiser carburant et éviter les rejets. Efficace d’autant que les désactivations et réactivations sont très douces avec l’alternodémarreur. On accordera en outre un excellent point pour la gestion de la boîte DSG 7 qui n’est pas caricaturale, comme c’est le cas chez Volkswagen. Chez les produits du groupe VW, l’électronique tente constamment de mettre le moteur en sous-régime pour réduire la consommation, mais cela se traduit par une nette perte d’agrément. Skoda la joue plus finement et plus naturellement avec une boîte qui réagit comme il se doit en toutes circonstances et d’essaie pas d’en faire trop. On apprécie.

En route, le 1.5 TSI est donc un compagnon idéal de voyage, ce qui se vérifie aussi pour sa consommation. Notre essai de plus de 1.000 km s’est en effet soldé par une moyenne de 5,9 l/100 km. Pas très loin d’un Diesel donc et en tout cas de quoi couvrir plus de 750 km avec les 45 litres (pourquoi si peu ?) du réservoir.

Du confort, mais…

Sur la route, l’Octavia est convenue : elle se montre globalement confortable, plutôt fidèle et saine. On est donc sur un produit générique qui conviendra à tout le monde. Bien sans doute, si ce n’est que tout cela manque justement un peu de fun, mais aussi de précision, parfois d’efficacité et un peu aussi en insonorisation. Pour être plus précis, notre Octavia d’essai était dotée d’un amortissement adaptatif qui, habituellement, s’avère très efficace. Mais ici, l’expérience a été autre avec un sous-amortissement déjà chronique en mode « Normal » (alors, forcément, en mode confort, ça flotte encore plus). Le mode Sport est plus convaincant pour le maintien de la caisse, sans être excessif, mais c’est au prix d’un filtrage qui devient très perfectible sur les hautes fréquences (petites déformations rapprochées) et à basse vitesse. Déception donc, car les multiples possibilités de réglage de l’amortissement ne nous ont pas permis de trouver un compromis idéal pour tous les jours. Côté direction, c’est aussi « bien, mais peut mieux faire » avec une précision au point milieu correcte, mais sans plus. On apprécie par contre la linéarité de la réponse et de la montée en effort, très naturelle.

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Qu’en conclure ? Que l’Octavia n’est pas digne sur la route ? Pas du tout et au contraire, car elle conviendra à tout un chacun. Mais il faut comprendre que cet aspect fait toute la différence avec une Volkswagen, pas plus amusante certes, mais plus précise et subtile dans son toucher de route. Ce qui est (aussi) un peu obligé compte tenu de la différence de prix.

Démocratique ?

On l’a dit, l’Octavia n’est plus aussi bon marché que ce qu’elle a pu être il y a une petite dizaine d’années encore. Cela dit, une bonne configuration permet de dégager un véhicule qui reste moins cher que son équivalent chez Peugeot (508), de chez Renault (Mégane Grantour) ou Ford (Focus Clipper) pour ne citer que des généralistes. Et l’équipement est aussi à l’avenant. Bref, l’Octavia reste, malgré l’enflement des prix, une excellente affaire pour les automobilistes en quête de polyvalence.

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Conclusion

Certes de plus en plus chère, la Skoda Octavia continue à en donner pour son argent. Merci tout d’abord à son rapport habitabilité/encombrement, mais aussi à sa finition, ses possibilités d’équipements et, quoi qu’il en soit, ses prestations routières globales, tant du point de vue mécanique que du toucher de route. Certes, le modèle n’est pas parfait et on aurait apprécié un châssis un peu plus précis ou une insonorisation plus soignée. Mais, globalement, l’Octavia donne le change aux familles pour la polyvalence et les astuces, toujours nombreuses (porte-tablettes, poubelles de portières et on en passe) et qu’il convient d’étudier minutieusement. Car lorsqu’on voyage, ce sont finalement tous ces petits détails qui changent la vie.

Skoda Octavia Combi 1.5 TSI 150 (2024) : spécifications

Moteur : essence, 4 cylindres, 1.498 cm3, hybridation 48V
Transmission : aux roues avant
Boîte de vitesses : robotisée double embrayage, 7 rapports (DSG)
L/l/H (mm) : 4.698 / 1.829 / 1.470
Poids à vide (kg) : 1.516
Volume du compartiment à bagages (l) : 640 – 1.700
De 0 à 100 km/h (sec) : 8,5
Vitesse maximale (km/h) : 226 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 5,0 – 5,4
CO2 : 115 – 123 g/km
Prix : 35.190 euros (Combi)
Taxe de mise en circulation : Flandre : 150,49 euros ; Wallonie et Bruxelles : 867 euros
Taxe de roulage : Flandre : 220,67 euros ; Wallonie et Bruxelles : 295,02 euros
Écomalus Wallonie : 0 euro

Qualités
  • Habitabilité, coffre record
  • Finition et possibilités d’équipement
  • 1.5 TSI agréable, performant et très sobre
  • Rapport prix/prestations compétitif, mais...
Défauts
  • ... toujours plus chère
  • Précision de conduite perfectible
  • Évolution stylistique timide

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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