La mobilité individuelle à hydrogène, on en parle depuis plus de 25 ans. Nombreux ont été les prototypes de véhicules, mais aussi les véhicules de série. Depuis le départ, Toyota s’est même érigé en maître absolu, concurrencé par le groupe Kia/Hyundai qui se sont raccroché au train Mirai avec le ix35 puis le Nexo. Honda persévère également avec depuis cette année le CR-V e:FCEV qui a succédé à la Clarity Fuel Cell. BMW est aussi de la partie avec son X5 à hydrogène. Mais c’est à peu près tout...
Et on peut le comprendre : les ventes de voitures à hydrogène se sont effondrées dans le monde ces trois dernières années. Nous ne disposons pas encore les chiffres globaux pour 2024, mais à l’été dernier, les ventes de voitures à hydrogène étaient en recul de -36%. Sur la première moitié de l’année 2024, le total des ventes est passé à 5.600 unités, contre plus de 8.500 un an plus tôt. La chute semble inéluctable : depuis 2017, les ventes de voitures à pile à combustible ont progressé pour atteindre un pic de 20.700 unités en 2022. Et depuis, rien ne va plus : 16.400 unités en 2023 et probablement autour de 10.000 ou 11.000 en 2024.
Problème de concurrence
Mais où est le problème ? Dans la technologie ? Non, mais plutôt dans le réseau de distribution d’hydrogène qui reste trop clairsemé. À moins d’avoir une flotte captive (taxis ou autre), se déplacer à l’hydrogène reste problématique. Pourtant les États – États-Unis et Europe – ont annoncé des investissements pour produire de l’hydrogène vert, mais ces initiatives sont encore peu concrètes et elles concerneront surtout les processus industriels et peu l’automobile. Aux États-Unis qui sont relativement consommateurs de voitures à hydrogène, les clients font face à une importante du prix de l’hydrogène tandis que les infrastructures de ravitaillement ferment les unes après les autres. Cherchez l’erreur.
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En outre, les investissements massifs sur la voiture électrique à batterie font que les innovations se succèdent et que ce qui posait problème à la voiture à accumulateur (autonomie et rapidité de recharge) se solutionne progressivement, coupant l’herbe sous le pied de la voiture à pile à combustible.
Y croire encore ?
Depuis les débuts, Toyota s’est fait le chantre de la voiture à hydrogène. Mais, malgré sa ténacité et ses nouvelles idées en la matière (comme la cartouche d’hydrogène portable), le Japonais est en train de déchanter. Surtout quand on constate l’effondrement des chiffres de vente de sa Mirai.
Entre janvier et novembre 2024, Toyota n’a écoulé que 661 unités sur son marché domestique, contre 1.525 sur la même période l’an dernier. Et c’est encore pire sur les marchés internationaux : 1.041 voitures vendues, soit une baisse de -69% en un an ! Au total, ce sont donc 1.702 Mirai qui ont été vendues, soit une baisse de -54% par rapport à 2023. Et la baisse s’accentue encore en cette fin d’année puisque le seul moins de novembre enregistre une diminution de -8%. La chute est sévère.
Cette situation entrainera-t-elle une révision de la stratégie des constructeurs et de Toyota en particulier au sujet de l’hydrogène ? Difficile à dire, mais il faudra poser des choix, car il sera évidemment impossible de continuer à soutenir une technologie qui n’est pas rentable ni acceptée par les consommateurs. Bien sûr, il faudra voir quels sont aussi les résultats des autres constructeurs. Mais aux dernières nouvelles, les ventes de Hyundai pour le Nexo n’étaient pas meilleures.
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