Le secteur automobile traverse actuellement une période tumultueuse suite aux crises de la Covid, des matières premières, de l’énergie. En quelques mois, les prix ont enflé à un point tel que de nombreux automobilistes renoncent aujourd’hui à acheter une voiture. Et comme si ça ne suffisait pas : les voitures électriques ne voient pas non plus leur prix baisser, ce qui les rend aussi inaccessibles pour beaucoup de consommateurs. Selon une étude, le prix des petites voitures – les plus accessibles historiquement donc – a augmenté de +41% entre 2019 et 2023. Un coup de massue, mais un problème aussi, car ces modèles ont déserté les catalogues en raison d’une rentabilité trop faible.
Dans ce contexte, les ventes de voitures neuves sont en chute libre et certains groupes automobiles occidentaux se retrouvent en grande difficulté tenaillés entre des surcapacités et la nécessité de continuer à investir dans le développement de la voiture électrique. Et en Belgique aussi, les chiffres sont mauvais, malgré le système de la voiture de société : 550.000 voitures avaient été vendues en 2019, mais seulement 374.000 en 2022. En 2023, les ventes ont légèrement progressé, mais pas suffisamment pour retrouver les chiffres d’avant crise.
Le retour des stocks
Si en 2024, les usines automobiles ont retrouvé une production stable – c’est-à-dire sans interruption comme au temps des pénuries –, cela se fait au détriment des stocks qui gonflent forcément puisque les ventes ne sont pas au rendez-vous. Et la situation est d’autant plus concurrentielle qu’elle s’accompagne d’une arrivée soutenue des marques chinoises sur le marché. Certes, celles-ci ne sont pas plébiscitées comme certains le prédisaient, mais ces nouvelles marques s’infiltrent progressivement avec un solide argument : celui d’un prix comprimé (compte tenu des prestations).
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Dès lors, pour attirer (et convaincre) la clientèle, les constructeurs n’ont d’autre choix que de revenir aux grosses ristournes pour faire revenir les particuliers dans les concessions. Il faut d’ailleurs noter que les acheteurs particuliers reprennent du poil de la bête ces derniers mois. Selon la FEBIAC, interrogée par la RTBF, les privés comptent désormais pour 40% des achats, contre 33% l’an dernier. La raison ? Justement les rabais qui sont octroyés actuellement et qui peuvent être importants.
Urgence
Mais si les constructeurs reviennent aux fortes remises, c’est aussi en raison de la nouvelle règlementation CAFE de l’Europe qui prévoit une moyenne d’émission maximale de CO2 de 81 g/km pour l’ensemble des véhicules vendus. Dans ce contexte, il s’agit donc de se débarrasser le plus rapidement possible des modèles thermiques en stock et de pousser les acheteurs à acquérir une voiture électrique qui ne sont pas sanctionnées par cette réglementation.
Et les exemples ne manquent pas. Chez Hyundai, l’Ioniq 5 (59.000 euros) est proposée avec un rabais de 11.700 euros sur un modèle de stock. Idem pour une Mazda MX-30 pour laquelle le prix tombe de 37.070 euros à 28 570 euros, soit une remise de -23% ! Et les voitures électriques ne sont pas les seules concernées. Hyundai toujours propose ainsi une ristourne de -2.000 euros sur le Kona en essence et même -8.000 euros sur la version électrique. Skoda aussi brade ses modèles : la Superb bénéficie d’un rabais qui va jusqu’à 11.719 euros, soit 25% du prix ! Idem pour la Ford Focus (-26%).
Toutes les marques ne s’adonnent toutefois pas à ce jeu des remises. Mais il y a toujours des avantages, comme chez Polestar qui propose 10.000 km de recharge gratuite.
Acheter ou attendre ?
Le dilemme est donc entier : faut-il acheter maintenant ou alors attendre le Salon de l’auto de Bruxelles qui se tiendra en janvier 2025 et se caractérise aussi par une lutte commerciale acharnée entre les marques. La question reste entière, car elle dépend en fait des mois à venir et des ventes. Si elles sont bonnes, les constructeurs n’auront pas spécialement intérêt à se montrer généreux. Mais si elles sont restées mauvaises, alors peut-être que les ristournes seront encore plus spectaculaires. Pas évident donc, même si avec une remise comprise entre 15 et 25% on peut dire que le consommateur a déjà tout gagné. En tout état de cause, il n’est pas attendu que le marché se redresse d’ici 2 ou 3 mois…
Photos : Renault & San Mazuin
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