La voiture électrique va-t-elle mettre un terme à l’activité de garagiste ?

Avec moins d’entretiens et moins de réparations – théoriquement –, les voitures électriques ne vont pas faire les affaires des garagistes. Un métier en voie de disparition ?

Publié le 14 février 2024
Temps de lecture : 4 min

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La voiture électrique va-t-elle mettre un terme à l’activité de garagiste ?

L’Europe est en train de négocier le virage de la voiture électrique. Certes, celui-ci sera peut-être un peu plus long que prévu (car il est déjà question d’assouplir les règles, voire de retarder l’échéance de 2035), mais à terme, il est attendu que cette technologie s’impose en induisant plusieurs changements et pas uniquement du côté des utilisateurs.

En effet, le secteur des garagistes va lui aussi devoir affronter le changement. Et pas uniquement pour les compétences qui vont devoir évoluer dans les ateliers avec moins de mécaniciens et plus d’électromécaniciens, voire d’électroniciens. Logique. La Libre Belgique consacrait d’ailleurs récemment un dossier au sujet et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur est inquiet pour son avenir.

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Moins de flexibilité ?

Interrogés par La Libre, plusieurs garagistes ont exprimé leur scepticisme pour l’avenir, indiquant qu’en réalité, c’est surtout le client qui fera les frais du passage à la voiture électrique. En effet, la complexité des voitures électriques est telle que chaque intervention doit être irrémédiablement planifiée. Plus question donc de s’adresser à un petit garagiste pour obtenir un entretien rapide ou un petit service. Tout ça, ce sera terminé, ce qui sous-tend la mort des petits garagistes et des garagistes-artisans.

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Dans ce contexte, la concurrence va clairement diminuer et il n’y aura plus que de très grands garages qui… saigneront les clients pour beaucoup d’observateurs. Il y aura aussi moins d’interactions humaines et donc probablement moins de confiance entre les parties prenantes (concessionnaires et automobilistes).

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Un changement de logique

De nombreux petits ou moyens garagistes estiment que les grands gagnants seront les marques qui maîtrisent toute la chaîne de valeurs de la voiture électrique. Les garagistes seront aussi perdants, car ils devront acheter des formations pour leur personnel, des logiciels de maintenance et toute une série de machines spécifiques. Selon l’enquête de La Libre, les grossistes seraient déjà en train d’en profiter, car le prix des pièces a augmenté de +30 à +40% pour les modèles thermiques. Pourquoi ? Pas en raison de la guerre en Ukraine selon les garagistes, mais simplement parce que les grossistes essaient d’écouler leurs stocks tant qu’il y a encore de la demande. Un observateur indique que plus les voitures sont anciennes, plus les prix montent, car lorsque certaines voitures ne pourront plus être utilisées (zones de basses émissions par exemple), ces pièces ne seront plus vendables. Certes, certains garagistes pourront miser sur les ancêtres, mais ce ne sera pas possible pour tout le monde, car il faut avoir une grande capacité de stockage pour les pièces. En outre, un durcissement de la législation vis-à-vis de n’est pas non plus à écarter dans les années qui viennent.

Moins de voitures ?

Dans les grandes villes, les garagistes constatent qu’il y a de moins de moins de voitures, tout simplement parce que les politiques anti-voitures des autorités portent leurs fruits.

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Les garages fermeraient-ils donc les uns après les autres ? C’est malheureusement la réalité reflétée par une étude de Graydon-Creditsafe, le nombre de faillites n’a jamais été aussi important durant la période janvier – août 2023 : 238 faillites, soit une augmentation de +11,74% du nombre de faillites par rapport à l’année précédente. C’est un record !

Faut-il voir absolument l’avenir en noir ? Pas nécessairement, car certains garagistes interrogés se disent confiants, mais ce sont ceux qui ont déjà entamé leur reconversion. Mais elle n’est pas simple, car se former pour intervenir sur les voitures électriques serait cadenassé par les constructeurs, particulièrement par Tesla. En outre, l’essentiel des voitures électriques (et du marché d’ailleurs) est aujourd’hui des voitures de société (70% des immatriculations) qui ne passent pas par des petits garagistes, mais d’immenses concessions. Il faudra voir si la conquête de la voiture électrique est lente ou rapide. Quoi qu’il en soit, il faudrait que tout le monde puisse embarquer dans ce train, y compris les petits indépendants. Pour le consommateur et sa satisfaction, c’est essentiel. Mais peut-on encore y croire ?

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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