La chose semblait acquise il y a quelques mois lorsque les pays et les autorités européennes se sont mis d’accord pour éliminer définitivement les modèles thermiques neufs dans les showrooms à partir du 1er janvier 2035. À cette date, plus question donc d’acheter une voiture à moteur à combustion interne ni même une hybride rechargeable. Il n’y aura plus pour le client des modèles 100% électriques.
Mais on apprend aujourd’hui que rien n’est joué. En effet, les citoyens européens doivent retourner aux urnes en juin 2024 et, dans cette perspective, les groupements politiques commencent à communiquer leur programme. Et justement, selon une information de nos confrères d’Euractiv, le plus grand parti européen, le Parti populaire européen (PPE), entendrait remettre le dossier sur la table et même obtenir une révision. Dans le document que s’est procuré Euractiv, le PPE indique qu’il s’engage à revoir l’interdiction des moteurs à combustion « dès que possible ».
Une intention ou une volonté ?
Il faut toutefois prendre avec précautions cette information, car, en l’état, elle ne se matérialise que dans une note de bas de page d’un document provisoire. Une technique qui permet souvent aux partis de tester les réactions, notamment de la presse. Mais il est tout de même indiqué en toutes lettres que « nous [le PPE] rejetons une politique d’interdiction – telle que l’interdiction des moteurs à combustion – et nous la réviserons dès que possible ».
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Il est clair en tous cas que le PPE a toujours été opposé à une interdiction et qu’il a toujours remis en cause l’élimination progressive même des moteurs thermiques. Pour rappel, Jens Gieseke, le député allemand qui a représenté le PPE dans les discussions autour de la nouvelle norme Euro 7, a toujours estimé que l’idéologie d’une interdiction précipiterait l’Europe dans un modèle cubain où les Européens seront contraints de rouler dans de vieilles voitures rafistolées de toute part. Pas impossible du reste… Ce que le PPE défend, c’est le principe de « l’ouverture technologique » du PPE en matière de décarbonation. Et il estime à ce titre que ce n’est pas l’Union qui devrait choisir les technologies qui doivent ou non être imposées, comme c’est le cas pour les voitures électriques.
Quel impact ?
La question est donc de savoir si le PPE adopte-t-il une attitude purement électoraliste ou s’il y a de réelles intentions derrière. On peut pencher pour la seconde idée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est attendu que l’Europe bascule encore un peu plus à droite au terme des élections de juin 2024. Dans ce cadre, le PPE n’aurait que plus de pouvoir et de force pour imposer ses idées. Mais ce ne sera pas simple, car ce changement nécessitera aussi de modifier les termes de l’accord du Green Deal passé en 2019 et qui prévoit une Europe neutre en carbone à l’horizon 2050. Mais rien n’est impossible. N’avons-nous en effet pas déjà vu Trump détricoter la politique d’Obama en matière de décarbonation ? Dans ce cadre, le PPE pourrait adopter la même stratégie et conditionner cette révision à son soutien au futur président de la Commission européenne.
Reste à voir cependant encore ce que l’on entend par moteurs thermiques et de quel carburant on parle ? Car on sait que si les moteurs thermiques fonctionnent aux carburants synthétiques, leur vente sera toujours autorisée. L’Allemagne a déjà pris ses dispositions dans ce sens. À voir donc comment le PPE traitera ce dossier dans les mois qui viennent après les élections. Et si son intention est de réautoriser l’utilisation de pétrole.
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