Ce week-end a marqué un tournant pour le gouvernement flamand qui a officialisé un accord incluant une mesure très inattendue : l’introduction d’une vignette routière. Cette proposition, la ministre de la Mobilité, Annick De Ridder (N-VA), a décidé de soutenir malgré les réticences historiques de la Flandre pour l’adopter. Le nord du pays rejoint ainsi la Wallonie et plus précisément la proposition défendue par Les Engagés et le ministre de la Mobilité, François Desquesnes.
Cette évolution est d’autant plus surprenante que des partis flamands influents, tels que le CD&V et Vooruit, s’étaient publiquement prononcés contre l’instauration de cette mesure. En juillet dernier, le CD&V avait réaffirmé son opposition à la vignette automobile, rappelant qu’il ne souhaitait pas introduire de nouvelles taxes pour les automobilistes. Pourtant, à peine deux mois plus tard, le gouvernement flamand annonce une version revisitée de ce projet, avec des ajustements notables pour s’aligner sur les objectifs européens.
Une vignette digitale et équitable
La vignette flamande se présente comme une alternative « améliorée » à celle de la Wallonie. Le système proposé se veut entièrement numérique, une façon pour le gouvernement flamand de cibler principalement les véhicules étrangers. Ces derniers, qui ne sont pas concernés par la redevance kilométrique actuellement imposée aux poids lourds ni par la taxe de circulation annuelle (véhicules particuliers). devront ainsi contribuer à l’entretien des infrastructures routières flamandes. Le gouvernement insiste aussi sur le fait que ce dispositif repose sur le principe d’égalité prôné par l’Union européenne.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Pour la Flandre, le format digital de la vignette est aussi plus adapté et équitable, car cette caractéristique permettrait de limiter les contraintes pour les automobilistes locaux. Des consultations avec la Wallonie sont prévues rapidement afin de garantir une certaine cohérence entre les deux régions sur ce sujet.
Renflouer les caisses
Le gouvernement flamand veut aussi aller vite. L’instauration de cette vignette devient même une priorité. Dès le milieu de cette législature, la Flandre compte sur les recettes générées par ce nouveau dispositif pour alléger ses finances. D’ici 2027, il est estimé que la vignette devrait rapporter environ 130 millions d’euros chaque année. Une manne non négligeable, en particulier dans un contexte où la gestion des infrastructures et leur entretien représente un coût croissant. Mais cet argent sera-t-il bel et bien utilisé pour les infrastructures ? Ça reste à confirmer.
Le gouvernement flamand insiste par ailleurs sur le fait que cette mesure n’impactera pas les coûts supportés par les automobilistes flamands, l’objectif étant de maintenir les taux actuels. En théorie, le Wallon qui circule en Flandre ne devrait pas non plus payer, pas plus que le Flamand qui roule en Wallonie. Mais tout cela devra être confirmé par les négociations.
Bruxelles, la prochaine étape ?
Si la Flandre et la Wallonie adoptent la vignette routière, on suppose que Bruxelles n’aura pas tellement le choix et devra aussi adopter à ce dispositif. Actuellement, comme il n’y a pas de gouvernement, il est encore impossible d’imaginer quelle sera la position adoptée. Mais on sait que le PS a toujours été opposé à cette solution. Et les socialistes n’envisagent pas non plus que les Bruxellois soient pénalisés. Affaire à suivre. Mais force est de constater que, parfois, les choses bougent vite et de manière plutôt inattendue.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be